2014
08.08

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Descriptif :

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Parcours : Le Galérien du Ventoux 2014
Région : Provence-Alpes-Côte d’Azur
Dépt : Vaucluse
Ville de départ :  Bédoin (84410)
Difficulté : Haute
Distance : 190km / Dénivelé : 6052m
Durée : 11 heures 05 minutes
Sport : Cyclisme Route

Vendredi 08 août 2014, un an déjà depuis mon intronisation au sein de la confrérie des Cinglés du Mont Ventoux. L’idée de grimper 3 fois le mont chauve avait alors déjà été perçue comme assez folle, mais le défi sera tout autre pour cette CENTIEME sortie mémorable à vélo puisque je m’attaquerai au grade de Galérien du Ventoux, titre récompensant l’ascension des 4 versants du Géant de Provence dans la journée. Ce sont en quelques chiffres pas moins de 190km dont 92km d’ascension et 6052m de dénivelé qui devront ainsi être couvert. Pas de quoi en faire une montagne donc, mais bien quatre 🙂 !

L’accession au titre de Galérien du Ventoux me permet également de réaliser dans une même année un cinquième défi un peu tordu :

Ci-dessous, les 2 montures réglées aux petits oignons pour ce défi :

  • LOOK 586 pour les 3 premiers versants ;
  • MERIDA FLX800D pour la route forestière.

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Réveil à 6h, la nuit passée sous la tente au camping « Le Ménèque » s’est avérée compliquée. La faute peut-être à un confort spartiate mais le sommeil est de toute manière toujours un soucis avant ce genre d’épreuve. La bonne surprise cependant est le soleil radieux qui chauffe déjà au travers la toile. Une bonne nouvelle qui, avec un copieux petit déjeuner, me gonfle le morale à bloc.

Galerien_2014-camping

 

Le plan de route : 

7h34-9h30 (1h56) : Versant Sud, Bédouin

– 21.5 km / 7.5 % moy / 10.7 % maxi / 1 610 m de dénivelé / 11.2km/h

7h34, c’est parti ! J’ai fais tamponner la carte de route dans la boulangerie-pâtisserie « Lou Cigalou », la même que lors de ma participation réussie aux Cinglés du Ventoux. Autant mettre toutes les chances de son côté, sauf que cette fois, la gérante devrait me revoir passer en fin de journée….du moins je l’espère!

Les premiers kilomètres, jusqu’à l’épingle de Saint-Estève, sont relativement faciles. Mon expérience de l’année dernière me conduit cependant à la prudence car je sais désormais que les choses se complique à partir de ce fameux virage. Je double malgré tout bon nombre de cyclistes sur cette portion car le Ventoux n’est, contrairement à ce que l’on croit, pas réservé à une élite et tout le monde, à condition de disposer d’un  entraînement sommaire, peut prétendre le gravir. C’est juste comme souvent une question de temps et de patience.

La météo est tout bonnement parfaite, avec du soleil et surtout assez peu de vent. A vérifier au sommet tout de même car les conditions climatiques peuvent y être totalement différentes. Je suis désormais dans la forêt, morceau souvent considéré comme le plus dur, mais qui est aussi mon préféré. Route splendide avec de jolis virages encadrés par les arbres. Les jambes et l’envie sont là! Je double au kilomètre 9 la bifurcation avec la route forestière, route qui doit constituer ma dernière ascension, en VTT cette fois ci. Pas de risque de la rater de toute façon, l’embranchement est large et une flèche Galérien est tracée en rouge sur le sol.

Je poursuis ma route en gérant au mieux mon effort. Le rythme reste cependant correct et je reprends de nombreux cyclistes qui s’étonnent pour certains de voir mon vélo équipé de l’aileron des cinglés. A tout à l’heure 🙂 !

Court répit au niveau du Chalet Reynard avant d’entamer la récompense. Les 6 derniers kilomètres sont proprement lunaire et rendent à eux seuls ce Mont Ventoux si unique. Car ce col n’est pour moi pas le plus dur (Colombier versant Artemare) ni le plus long (Cime de la Bonette), mais bien le plus beau. Et peu importe les jambes à ce moment là, l’attraction exercée par le sommet est telle qu’elle vous amène bon gré mal gré à vous y hisser, alors même que la route vous le dérobe à chaque virage.

Galerien_du_Ventoux-2014-sommet_lunaire

J’arrive au sommet à 9h30min, avec une durée d’ascension de 1h56, soit 6minutes de plus qu’en 2013. L’écart est d’autant plus faible que j’ai l’impression d’être beaucoup moins entamé que l’an passé. Ma seule erreur aura finalement été d’être trop prévoyant en emportant surchausse, jambières, manchettes et gants long, t-shirt thermique, k-Way, et veste thermique alors que le compteur affiche déjà une température de plus de 22°C. Il va faire chaud ! Galerien_du_Ventoux-2014-Vendran

La boutique de souvenir étant fermé à cette heure ci, je redescends vers le restaurant « le Vendran » pour le coup de tampon magique. J’en profite pour me commander un Coca que je sirote tranquillement sur la terrasse panoramique. La vue dégagée me permets de profiter de l’un des panoramas les plus étendus d’Europe. Impossible d’en rendre compte en photo.

Galerien_du_Ventoux-2014-Panorama_Vendran

10h30-12h30 (2h00) : Versant Nord, Malaucène

– 21 km / 7.5 % moy / 10.5 % maxi / 1 570 m de dénivelé / 10.5km/h

Fidèle au plan de route établi en 2013, la deuxième ascension de la journée se fera par le versant Nord. Bien que traditionnellement réputé plus facile que Bédoin, l’ascension à trois reprises de ce versant m’ont aujourd’hui convaincu du contraire. Car bien qu’il soit dans sa globalité moins pentu que son homologue sudiste, il n’en reste pas moins que les 2~3km précédant la station du Mont Serein sont à chaque fois terribles.

La route y est large avec de longues lignes droites d’abord, mais l’ombre est rare. Cette dernière particularité s’est cette année révélée être une difficulté supplémentaire. La chaleur bien présente puisque le compteur affiche désormais près de 28°C m’oblige à m’arrêter pour retirer le t-shirt dans lequel je suffoque.

Malgré ce petit passage à vide, je parviens à gérer correctement cette montée avec un temps de 2heures, soit une minute à peine de plus qu’en 2013. Les derniers S, bien que moins connus sont encore une fois superbes. Et ce malgré les voitures qui à cette heure ci de la journée envahissent la route jusqu’à l’observatoire national de météorologie. Le sommet pourtant si désertique est, lui, noir de monde.

Galerien_du_Ventoux-2014-Panorama_Sommet

13h50-15h58 (2h08) : Versant Est, Sault

– 26 km / 4.7 % moy / 9.5 % maxi / 1 220 m de dénivelé / 12.2km/h

Après une bonne pause sandwich effectuée à la boulangerie STELLA de Sault, me voici donc reparti dans une troisième ascension qui ne présente pas de difficulté majeure, si ce n’est les 6 derniers km communs avec ceux de la montée par Bédoin.

Galerien_du_Ventoux-2014-troisiemeSouvent dénigré, ce versant reste super agréable à monter à vélo. Les pentes moins prononcées permettent d’apprécier pleinement une route étroite serpentant d’abord à travers les champs de lavandes, puis entre les arbres. L’enrobé refait récemment offre de plus un rendement parfait.

J’accompagne un Anglais durant une grande partie de la montée. L’occasion de discuter un peu vacances et des premières étapes du Tour qui se sont cette année déroulées en Angleterre, mais aussi d’oublier la chaleur, plus de 37°C au compteur. Nous ne sommes pas loin de la canicule ! Soucieux de respecter mon rythme, je lâche un moment mon compagnon avant de me faire reprendre dans les derniers kilomètres pour une arrivée ensemble au sommet. Lui est devenu Cinglé mais il me reste pour ma part une montée encore pour devenir Galérien. Mais les 4500m de dénivelé déjà dans les jambes commencent franchement à se faire sentir.

Pas le temps de savourer pourtant car le Mont Chauve étant ce qu’il est, le sommet radieux des deux premières montée est désormais noyé sous une brume épaisse et humide. La température a de plus grandement chuté et c’est avec un certain plaisir que j’enfile la thermique traînée jusque là comme un boulet.

17h27-20h47 (3h20) : La route forestière, par Bédouin

– 24.2 km / 6.7 % moy / 10.0 % maxi / 1 610 m de dénivelé / 7.3km/h

Me voilà donc de nouveau au camping pour procéder, sur les conseils de l’organisation, à un changement de matériel. Suite aux violents orages de printemps, la route s’est apparemment fortement dégradée et c’est ce que j’ai pu vérifier tout au long de l’ascension. Car bien que le VTT ne soit pas ma discipline de prédilection, je dois bien avoué que j’ai eu du mal à passer certaine portion. Et je ne pense pas que l’utilisation d’un vélo route avec des pédales automatiques interdisant la marche soit adaptée pour cette grimpée. Donc exit Look léger, et bienvenu Merida Tout Terrain!

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Quelques mètres goudronnés, j’aurais dû les apprécier davantage!

Après une bonne pause au camping pour se restaurer et ajouter un deuxième porte gourde sur le VTT, je repars dans l’escalade de la dernière voie. Contrairement à l’année dernière, je ne suis pas complètement rincé et les petits développements du VTT me rendent confiant quant à la réussite de ce défi. Passage par Bédoin et nouvelle visite chez Lou Cigalou qui, surprise de me voir, tamponne pour la deuxième fois de la journée ma carte de route. Les 8 premiers kilomètre sont identiques à ceux de la première ascension, bien que l’allure soit plus lente! Je bifurque sur ma gauche au carrefour repéré le matin. Mais après quelques centaines de mètres, la route forestière ressemble bien plus à un chemin forestier. Les parties goudronnées sont rares et l’usage du VTT indispensable car le gravier combiné à la pente rend l’accroche très limitée.

Galerien_forestiereCette route forestière est pour moi réellement dur et je dois m’arrêter plusieurs fois pour marcher afin de prévenir les crampes qui semblent arriver. L’euphorie de réaliser une 4ième montée, cette fois-ci complètement seul face au Ventoux, s’estompe peu à peu au profit du doute de pouvoir terminer avant la nuit. Le Soleil commence en effet à décliner et ici point de repères pour se faire une idée du chemin qu’il reste à gravir. La route serpente au milieu des bois et je n’apercevrai le nuage qui recouvre maintenant le sommet qu’à 2 reprises. Je n’avance pas vite, les minutes s’égrènent lentement,… Mais aurais-je le temps d’atteindre le sommet avant la nuit…

J’arrive enfin à l’embranchement de 3 pistes, deux vers la gauche, une vers la droite. Je prend après quelques secondes d’hésitation celle flécher « station du Mont Serein » à 2,7km. Il n’en faut pas plus pour me redonner le morale. Car non bien sûr, ce n’est pas fini, mais je sais au moins où je suis. Et puis le goudron réapparaît peu après comme par magie. La pente est toujours rude, certes, mais ça roule maintenant tout seul.

Je parcours les derniers kilomètres du versant Nord avec une seule idée en tête, finir le plus vite possible. Il est près de 20h30 et, le brouillard aidant, la nuit est presque déjà là. Derniers virages, l’observatoire de météorologie si visible tout à l’heure est devenu indiscernable. Mais le large guidon de mon VTT m’aide à maintenir le cap face aux rafales de vent qui s’abattent sur le sommet. 3h20 d’accord, mais merci à toi Ô Mont Venteux de m’avoir offert en une petite journée seulement tout ce qui fait ton charme.

20h47, veste thermique sur les épaules, je m’élance sans tardé dans la longue descente qui me ramènera jusqu’au camping. Je ne croiserais plus qu’un seul et unique cycliste déterminé coûte que coûte à rallier le sommet. Juste bonne chance et bon courage !

21h20 : Fin de journée pour le 467°Galérien du Ventoux

La nuit commence maintenant à tomber mais la descente en VTT est grisante. Le bruit des crampons sur le bitume, le mordant des freins à disques… . Le final d’une longue journée durant laquelle j’aurais accompli mon premier Galérien du Ventoux. Dans le dur dans la dernière montée, il m’aura fallu pas moins de 13h 46min dont un peu plus de 11h et 05min sur le vélo pour venir à bout de ce défi. Une bonne journée dans l’ensemble, mais je partirai plus tôt ou avec de l’éclairage lors de ma prochaine folie. Car comme le dit le dicton provençal :

«N’est pas fou celui qui monte au Ventoux, mais est bien fou celui qui y retourne»

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BSp@ce, le beau blog rando du fréro !

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