2015
08.17


Résumé

LàV0_Loire à Vélo 2015

Tout mon voyage à vélo, de la source de la Loire à l’Atlantique 🙂 (L’article est le brouillon du livre, regardez à votre droite !!!)

 Descriptif :

Pays : France
Départ : Le Puy-en-Velay (43000)
Arrivée : Saint Brévin-les-Pins (44250)
Difficulté : Haute
Distance : 1405km / Dénivelé : 8600m
Durée : 76 heures (sur 9 jours)

  • Etape 1 : Le Puy-en-Velay / Firminy;
  • Etape 2 : Firminy / Marcigny ;
  • Etape 3 : Marcigny / Nevers ;
  • Etape 4 : Nevers / Saint Père-sur-Loire ;
  • Etape 5 : Saint Père-sur-Loire / Chambord ;
  • Etape 6 : Chambord / Langeais ;
  • Etape 7 : Langeais / Gennes ;
  • Etape 8 : Gennes / Le Frossay ;
  • Etape 9 : Le Frossay / Nantes.


Etape-1

2015-LaV-Le_Puy-Firminy

Moments forts :

РLe d̩part du Puy-en-Velay
– L’arrivée au Mont Gerbier de Jonc
– La route des Gorges de la Loire

Album :

Haute qualité

Journal :

C’est aujourd’hui que tout commence. 2 jours après la réussite de mon deuxième cinglé du Ventoux, je prendrai aujourd’hui le train en direction du Puy-en-Velay pour tenter d’effectuer la liaison entre le Mont Gerbier de Jonc, où la Loire prend sa source, et Firminy. De l’issue de cette journée dépendra le choix du parcours « Loire à Vélo » : Nevers-Nantes si les jambes s’avèrent un peu justes, Mont Gerbier de Jonc – côte Atlantique si elles répondent comme au Ventoux!

Cette étape aura également un goût particulier puisque, profitant de ma situation géographique, j’emmènerai non pas la randonneuse mais mon Look 586, vélo super léger et parfaitement adapté au profil de la journée.

Direction le Puy, par le train.

Direction le Puy, par le train.

Départ aux aurores donc de la gare de Firminy pour le Puy. J’y arrive au alentour de 7h30. La météo prévoyant une belle journée, je n’ai aucune raison de me presser et j’en profite pour relier Notre Dame-de-France par les pavés du vieux Bourg. Très sympa mais le VTT serait bien mieux adapté. Une idée de plus à concrétiser, un raid urbain au Puy….

Notre Dame-de-France semble ici me souhaiter un bon voyage.

C’est donc parti pour une bonne et grosse journée de vélo, sans répit ni échauffement puisque la route commence à s’élever dès la sortie de la Ville. Pas de panique pourtant, je sais déjà que les 30 premiers kilomètres seront principalement ascendant, du moins jusqu’aux Estables avec ensuite une longue partie sur les Hauts plateaux.

Dans la poussière des Grumiers

Dans la poussière des Grumiers

La surprise de la journée viendra plutôt du vent qui souffle fort, et bien sûr de face. Parfait pour alimenter les nombreuses éoliennes décorant les crêtes, moins pour le cycliste isolé qui tente vaille que vaille de maintenir une allure qui ne cesse de faiblir. D’autant que les travaux publique profite des température chaudes pour remettre en état les bandes de bitume sur lesquels nous aimons tant rouler. Arrivé au Estables avec ma dose de gravier pour la journée, je me considère heureux d’avoir été jusque là épargné par les crevaisons ou tout autres problèmes mécaniques.

La route des Estables, les éoliennes en arrière plan.

La route des Estables, les éoliennes en arrière plan.

Le Gerbier n’est plus très loin ce qui signifie que l’aventure ne va pas tarder à commencer. Le moral est au taquet. Me voilà au pied du Gerbier de Jonc, petit monticule rocheux désigné habituellement comme la source de la Loire. N’y cherché pas d’eau pour autant, la Loire est à l’origine constituée principalement de sources souterraines et ne ressemble en aucun cas à une fontaine d’où coulerait les premiers flots de ce grand fleuve. L’endroit est celui des grands espaces, le sentiment de liberté y est lui, total.

Petite photo devant le Gerbier de Jonc, la source de la Loire et le départ d'une aventure !

Petite photo devant le Gerbier de Jonc, la source de la Loire et le départ d’une aventure !

La photo souvenir faite et la goûter avalé, je repars pour ce qui sera le début d’un long récit. Les panneaux « Vivez la Loire Sauvage » se font présent dès la sortie de site et devrait me permettre de rejoindre Aurec-sur-Loire sans difficulté. Celui qui voudrait suivre la Loire avec le plus de précision possible devant par contre se méfier car le parcours balisé prend quelques libertés avec tracé du cours d’eau. Peu avant Sainte Eulalie, le fléchage vous fera bifurquer sur la droite pour vous emmener à travers les pâturages des plateaux de la Haute-Loire. Au programme ? Grandes prairie jaunes à cette époque de l’année dans lesquels broutent de grosses vaches marrons, sucs où l’activité volcanique semble endormie depuis fort longtemps, herbes hautes que chatouille un vent suffisamment fort pour alimenter les champs éoliens et toujours se ruban de bitume serpentant au sein des grands espaces. Un endroit magnifique visité notamment par l’Ardéchoise et ses variantes sur plusieurs jours.

Ici, ce ne sont pas les trains que les vaches regardent passer !

Ici, ce ne sont pas les trains que les vaches regardent passer !

Après une belle descente par le Béage, j’arrive au Lac d’Issarlès, village dans lequel je m’autorise un bon ravitaillement au Vival du coin. J’y tenterai la limonade citron dans les bidons, et me voilà équipé d’un brumisateur de jambes pour le reste du parcours.

Nous sommes maintenant au début de l’après-midi et il fait chaud, très chaud. Près de 40°C au compteur, une belle journée de canicule comme la météo nous en offre régulièrement depuis le début de l’année. 

Issarlès, il fait chaud mais j'aime ça!

Issarlès, il fait chaud mais j’aime ça!

Les gâteaux et les bananes ingurgités commencent à faire effet. Après quelques kilomètre en dedans, je commence à retrouver mes forces et c’est un peu euphorique que j’effectue la liaison jusqu’au Puy. J’adore définitivement cet endroit qui, bien que moins connue que certaines région des Alpes ou des Pyrénées, reste un paradis pour le cycliste. A condition cependant d’aimer la bosse. Des forêts, de l’élevage, de beaux villages et, au détour des virages, de nombreux points de vues sur les Gorges de la Loire. Et ce n’est pas les voitures qui vous arrachent ici au plaisir de la contemplation…mais gare à l’inattention !

27-La_Loire_Une_Riviere

La Haute-Loire, le plus bel endroit du monde ?

Me voilà donc de nouveaux au Puy, à peu près 130km depuis le départ mais un début d’inquiétude au vu des deux bidons maintenant pratiquement vides. Pour l’avoir fait à plusieurs reprises, je sais heureusement qu’un robinet me permettra de refaire le plein à Lavoûte-sur-Loire. Et la route qui y mène n’est pas très difficile, celle-ci longeant parfaitement la Loire, à altitude constante.

La route des Gorges, entre Loire et chemin de Fer.

La route des Gorges, entre Loire et chemin de Fer.

Grosse Grosse soif tout de même à Lavoûte-sur-Loire, je m’autorise une bonne pause à l’ombre de l’abri-bus où règne une fraîcheur bien appréciable. La distance est encore longue jusqu’à Firminy mais le plus dur est fait puisqu’il ne reste plus que la bosse de Retournac et celle de Beauzac. S’ensuivra la route des Gorges entre Monistrol et Saint Paul-en-Cornillon qui, bien que proche de chez moi, constitue réellement l’une des plus belles parties du parcours la Loire à Vélo. Un endroit à ne pas manquer.

La route des Gorges de la Loire, dernière partie.

La route des Gorges de la Loire, dernière partie.

Un peu plus d’onze heures se sont écoulées depuis mon départ ce matin, mais j’aurais seulement pédalé pendant 9h30, la « faute » aux nombreuses pauses photos et repas qui auront agrémentées ma journée. Cet esprit « randonneur » devra absolument être conservé dans les jours à venir car il sera essentiel à la réussite du voyage….un voyage au fil de l’eau….

Les 9 arches de Saint Paul, à 2 pas de chez moi.

Les 9 arches de Saint Paul, à 2 pas de chez moi.

Il me reste maintenant deux jours pour récupérer, la suite en mode « autonomie complète » n’étant programmée que pour lundi. Bon Week-End ! 

LàV1_Le Puy-Firminy-parcours


Etape-2

2015-LaV-Firminy-Marcigny

Moments forts :

РLa travers̩e de Chambles dans le brouillard
РLe ch̢teau de la Roche
РLa tente mont̩e sous le pont reliant Marcigny et Chambilly

Album :

Haute qualité

Journal :

Du connu pour cette deuxième journée puisqu’elle consistera principalement à traverser le département de la Loire du Sud au Nord. La seule interrogation portera de fait sur le comportement de l’attelage sur une longue distance.

Il est 7h lorsque je me réveil après une courte nuit. J’ouvre impatiemment les volets pour constater ….qu’il pleut. La météo ne s’était donc pas trompée. La pluie annoncée est belle et bien au rendez-vous. Je préférais finalement quand la météo n’était pas fiable. Après quelques minutes décision, je décide que ce n’est pas la météo qui empêchera la réalisation d’un projet préparé depuis le début de l’année.  Il va falloir s’y jeter.

8h, je sors de chez moi un solide déjeuner dans l’estomac. Après un bref détour pour récupérer les liquidités nécessaires au voyage, je me lance sur les routes détrempées. Plus rien ne pourra désormais m’arrêter. Je traverse le pont du Pertuiset qui marqua la fin de la première étape il y a 2 jours de cela. Le pont est cette fois réellement visible en noir et blanc avec une brume épaisse qui remonte du fleuve. L’atmosphère est humide et la brume devient brouillard s’épaissit à mesure que je grimpe Chambles, ma cote d’entraînement. Mais pas de record ici…la remorque chargée au taquet semble refusée d’avancer. Mais tout n’est que question de patience. 26 dents à l’avant, je mouline tranquillement tandis que la Tour de Chambles apparaît doucement devant moi. Courte pause pour immortaliser l’instant, un rapide contrôle de l’éclairage qui semble bien résister à la pluie et c’est reparti. Direction Saint-Just-Saint-Rambert et la plaine du Forez où j’espère bénéficier de meilleurs conditions.

Deuxième étape, l'éclairage n'est pas un luxe puisqu'une brume épaisse règne sur le Forez.

Deuxième étape, l’éclairage n’est pas un luxe puisqu’une brume épaisse règne sur le Forez.

Le Dieu météo en aura malheureusement décider autrement et il me faudra affronter le vent du Nord, donc de face, et la pluie jusqu’à Balbigny. Usant donc mais je suis encore tout neuf et plein de bonne volonté. La moyenne reste donc bien plus que qu’acceptable au vu de l’engin.

Balbigny marque le début des Gorges de la Loire situées en amont de Roanne. Endroit magnifique sous le soleil, le paysage est aujourd’hui bien trop gris pour être photographier. Une seule pause photo devant le château de la Roche donc, pour le reste je préfère me souvenir de la troisième étape de mon Raid Auvergne/Bourgogne réalisé en 2013. Quelques bosses toutefois, le choix de braquet VTT s’avèrent le bon et les freins à disques sont suffisamment puissants pour envisager sereinement les descentes.

Le comportement de l'attelage est génial. Et pourtant ce ne sont pas les conditions climatiques qui aident !

Le comportement de l’attelage est génial. Et pourtant ce ne sont pas les conditions climatiques qui aident !

Traversée de Roanne, je me perds comme à chaque fois. Mais je retrouve finalement rapidement le chemin de Vougy où je m’arrête pour un copieux casse-croûte. Sandwich pour le corps, beignet framboise pour la tête. Il est près de 14h et le temps est toujours aussi couvert.

Pouilly-sous-Charlieu, la frontière Nord du département. Bien que la Loire poursuive son cours vers le Nord, je prends à droite en direction de la Bénisson-Dieu. Étrange nom pour un village qui le tiens peut-être de sa vieille Église cistercienne. Pas de fanatique au bord des routes pourtant, le village est désert.

Courte consultation de la carte pour revenir sur l’itinéraire prévu. Suivre Melay, Artaix, Chambilly et enfin Marcigny. Aucun soucis pour cette portion entre brionnais et charolais, j’arrive à Marcigny suffisamment tôt pour avoir le temps d’y tourner en rond en cherchant désespérément le camping. Pas aidé par le fait que la charge du smartphone n’est pas fonctionné, probablement à cause du câble – donc batterie naze et pas de GPS. 

L'église de Chambilly. La pierre utilisée présente une légère nuance de jaune.

L’église de Chambilly. La pierre utilisée présente une légère nuance de jaune.

Je monte finalement la tente sous le pont de Marcigny, ce qui me semble une bonne idée puisque des orages sont annoncés dans la nuit. Au final pas d’orage mais une bonne nuit sous les ponts. La dernière j’espère.

Cette nuit, je dormirai sous le pont de Marcigny.

Cette nuit, je dormirai sous le pont de Marcigny.

C’en est donc fait de la deuxième étape, la première avec la randonneuse. Les jambes sont là, le comportement du vélo est très bon et le temps devrait s’améliorer légèrement demain. Si l’utilisation de la lampe de camping comme batterie tampon fonctionne demain, ce voyage devrait s’annoncer plutôt bien. Ration de semoule, toilette spartiate, et hop au lit. A demain 🙂

LàV2_Firminy-Marcigny-parcours


Etape-3

2015-LaV-Marcigny-Nevers

Moments forts :

РLes canaux et les ̩cluses
– Le déjeuner au bord de l’eau à Decize
– L’arrivée à Nevers

Album :

Haute Qualité

Journal :

Il est 5h30 lorsque le réveil sonne. Cette première nuit sous la tente est mitigé puisque si j’ai quand même réussi à dormir, je me suis trouvé à plusieurs reprise trouvé réveillé par les animaux qui profitaient du calme de la nuit pour s’affairer au bord de l’eau. Comme les crapaud du Raid Alès-Chevrières, les joies du camping sauvage.

La journée commence de la même façon que commenceront les prochaines. La première tâche étant de se restaurer suffisamment pour faire face aux efforts qui devront être fournies. L’énergie du matin sera fournie par une copieuse popotte pleine de Muesli « AB » fruit&noix, le tout accompagné d’un petit café en bûchette. Une valeur sûr qui m’évite d’avoir à rechercher un commerce de bon matin.

Ventre plein, je plie ensuite le campement afin de le ranger efficacement dans la remorque. Et l’opération me prends mine de rien facilement 2 heures …. sans stress !

Le campement est simple mais confortable. Mais si l'attelage loge parfaitement sous la tente, le campement est beaucoup plus difficile à faire rentrer dans la remorque.

Le campement est simple mais confortable. Mais si l’attelage loge parfaitement sous la tente, le campement est beaucoup plus difficile à faire rentrer dans la remorque.

8h, c’est l’heure de repartir. La première quête de la journée sera de trouvé les viennoiseries qui rendront agréables les différentes pauses de la journée, et surtout l’eau qui commence à me manquer. Si les premières seront achetées dans la boulangerie de Chambilly, je ferai le plein d’eau à Bourg-le-Comte.

Avec les sacs et les bidons pleins de nourriture et d’eau, je peux désormais envisager la journée sereinement.  Et c’est à allure modérée que je prends la route de Digoin, qui, je le sais, marquera le début des pistes cyclables de l’Euro Vélo 6. Le paysage est ici bien adapté à l’élevage et je croise quelques fermes et des prés où broute principalement des charolaises. Pas de grosse présence humaine cependant.

Digoin. C’est ici que commence les voies vertes devant constituées l’essentiel du périple. La piste cyclable longe le canal latéral droit de la Loire que remonte plusieurs bateaux et autres péniches. La piste est tranquille, bien à l’écart des voitures et autres délices. Un petit signe aux nombreux bateaux croisés, pour la plupart en sens inverse, et un petit mot aux éclusiers, la route est belle.

Dès Digoin, une voie verte longe le canal latéral droit de la Loire.

Dès Digoin, une voie verte longe le canal latéral droit de la Loire.

Diou, j’hésite quand à la direction à suivre. Bourbon-Lancy ou Dompierre. Après une longue pause pain au chocolat, j’opte pour la seconde option qui je pense, n’était la bonne. Je me retrouve en effet hors de l’itinéraire cyclable, dans les longues lignes droites déjà empruntées en 2013. Mais cette fois le vent est de face…. Heureusement pour moi, il fait aussi moins chaud.

Panneau, Decize à 2km. Le soulagement est grand puisque cette portion sans grand intérêt est désormais bientôt terminée. Le compteur lui approche des 100km et il est grand tant que je m’accorde une pause déjeuner. Ce sera aujourd’hui une grosse part de pizza arrosée d’un coca avec pour dessert la plus grosse part de flanc à la cerise de la boulangerie des « petits caprices ». Je ne mourrai donc pas encore de faim aujourd’hui. Je mange assis au bord de l’eau, échangeant quelques mot avec une voisine cyclotte qui s’en va en direction de Paris. Le ciel s’est maintenant levé et il fait même chaud. Les reflets dans l’eau sont eux magnifiques.

Pizza-Coca pour la pause déjeuner. Assis tranquille au bord de l'eau, le ciel est magnifique.

Pizza-Coca pour la pause déjeuner. Assis tranquille au bord de l’eau, le ciel est magnifique.

Mais il est maintenant l’heure de repartir, l’objectif de la journée ayant été épinglé sur Nevers. Pas de soucis de parcours cette fois-ci. Je retrouve assez rapidement la piste cyclable qui longe le canal et que je ne quitterai plus de la journée. Quelques beaux spots, je m’arrête plusieurs fois pour faire des photos. J’en profite également de chaque arrêt pour m’hydrater car on est plus très loin de la canicule. Mais bien qu’il fasse maintenant chaud, cela reste malgré tout plus agréable que le temps gris de la veille!

Les écluses, nombreuses sur cette partie du parcours.

Les écluses, nombreuses sur cette partie du parcours.

Nevers et l’arrivée superbe par le pont de Loire. La cathédrale débarrasser de ses échafaudages est elle impressionnante. Il est encore assez tôt pour m’autoriser un bref détour par le Clos des Vignes où j’ai vécu pendant près d’un an et demi. L’endroit n’a pas changé, toujours bien entretenu par le concierge apparemment. Le logement que j’occupais semble lui vacant.

Nevers et sa cathédrale.

Nevers et sa cathédrale.

Dernier crochet par le Palais Ducal pour la traditionnelle photo souvenir du palais et de l’esplanade arborée avant de monter le campement au camping. Je dormirais cette nuit en face de la cathédrale.

LàV3_Marcigny-Nevers-parcours


Etape-4

2015-LaV-Nevers-SaintPereSurLoire

Moments forts :

– La montée du Bec d’Allier
– La chaleur étouffante, plus de 40°C au compteur

РLe Ch̢teau de Sully-sur-Loire, premier Ch̢teau de la Loire

Album :

Haute Qualité

Journal :

Réveil très difficile après cette deuxième nuit passé sous la tente. La tête comme les jambes sont lourdes, sensation que je mets sur le compte d’une mauvaise hydratation la veille. Et bien que le réveil soit aujourd’hui réglé à 5h30, il est près de 8h30 lorsque je pars, après avoir toutefois profiter d’un beau lever de Soleil sur Nevers et le camping. La ville et le pont dans la lumière orangée du matin….., j’aime.

La journée débute comme la précédente et comme toutes les suivantes par ce qui deviendra le rituel de la journée : l’arrêt dans une boulangerie pour remplir le sac de viennoiseries, carburant essentiel du corps et de l’esprit. D’autant que la boulangerie de Nevers est un très bon cru.

Arrêt à une station service avant de reprendre la route.

Arrêt à une station service avant de reprendre la route !

Les souvenirs de mes années passées dans la région me revienne tandis que j’emprunte des routes prisent de nombreuses fois en 2010 et 2011, 2 années durant lesquelles le vélo deviendra pour moi un sport à part entière et non plus seulement un hobbies. L’ascension du Bec d’Allier, bosse dont le nom suffit à faire frémir plus d’un Nivernais est un pur moment de plaisir et les mauvaises sensations du matin s’estompent bien rapidement. Petit détour par le panorama qui laisse entrevoir le pont canal situé tout proche de la jonction entre l’Allier et la Loire. 

Le pont canal, vu depuis le panorama du bec d'Allier.

Le pont canal, vu depuis le panorama du bec d’Allier.

La suite est très similaire au brevet des 150km que j’avais réalisé en 2011 avec 2 membres du club de LOOK, mon club de l’époque. Le parcours emprunte une nouvelle fois de calmes pistes cyclables longeant le canal latéral de la Loire. Marseilles-lès-Aubigny, Argentières étant autant de village qui comme en 2011 me mèneront à Sancerre et ses fameux vignobles. Et le vin sera sûrement sucré cette année car il fait déjà bon sur les routes de France. La même canicule que la veille se profil à n’en point douter.

Les canaux sont bien gardés.

Les canaux sont bien gardés.

Le compteur affiche 55km, l’heure de la pause goûter. Le vélo appuyé proprement contre une barrière, je m’assois au bord de l’eau. La Loire est sauvage et les oiseaux le savent. Et c’est en observant leur ballet parmi les reflets bleutés que je m’accorde 10/15 minutes de bien-être.

Il est l'heure de la pause croissant. Miam !

Il est l’heure de la pause croissant. Miam !

La Charité-sur-Loire est doublé peu après être reparti. Vu de la rive Ouest, la Cité semble bien agréable à vivre avec ces vieilles maisons en pierre et les ruines d’un vieux Château. 

La Charité-sur-Loire, la ville dans le contre-jour du temps.

La Charité-sur-Loire, la ville dans le contre-jour du temps.

Les pistes cyclables s’éloignent elles doucement du canal pour couper à travers champs, des champs de plus en plus vastes et traversés par des Digues sur lesquelles serpente une bande de goudron parfaitement égale.

Il est 13h lorsque j’arrive à Belleville-sur-Loire, ville situé au Sud du centre nucléaire du même nom et duquel la piste cyclable passe tout prêt. Un Château du XX°siècle avec ces tours crachant la vapeur d’eau, mais un Château qui confine le danger dans ses murailles.

La centrale nucléaire de Belleville, un Château aussi en quelque sorte.

La centrale nucléaire de Belleville, un Château aussi en quelque sorte.

Le menu sera solide avec 2 part de pizza, 4 fromages et anchois, brownies et près de 2L avalés pendant le repas. Il était temps.

Belleville-sur-Loire, jolie ville dans laquelle je me rafraîchi à l'heure de la pause déjeuner.

Belleville-sur-Loire, jolie ville dans laquelle je me rafraîchi à l’heure de la pause déjeuner.

Et s’il fait extrêmement chaud durant tout l’après midi avec parfois plus de 40°C, je termine cette journée avec des fourmis dans les jambes. Comme quoi, l’état de forme du matin n’est pas irréversible.

Je croise Gien d’abord, ville inconnue mais qui présente un grand château rouge brique, un joli pont à voûtes ainsi que de belles maisons de villes construites face au fleuve. 

Gien ? Et vous ? Connaissez vous ?

Gien ? Et vous ? Connaissez vous ?

Puis une longue portion à travers champs où le compteur avoisine à plusieurs reprise les 27/28km/h. Je commence à voir de nombreux cyclistes, signe que le premier château de la Loire (officiel) n’est plus très loin.

Il est 17h30 lorsque je débouche dans le grand parc du Château de Sully et il m’est bien difficile de décrire ce que j’ai ressenti en découvrant les douves, les tours et les façades de ce bâtiment. Un petit goût de victoire tout d’abord, car tout ne sera désormais pas perdu maintenant et ce quoi qu’il arrive. L’émerveillement ensuite en pensant aux nombres d’histoires que cette architecture a dû voir au fil des ages et devant la maîtrise que nos aïeux avaient de leurs arts.

Le Château de Sully-sur-Loire, premier Château de la Loire.

Le Château de Sully-sur-Loire, premier Château de la Loire.

Mon envie de profiter le plus possible de cet instant me poussera d’ailleurs, une fois le campement monté, le bonhomme nettoyé et son ventre comblé, à retourner devant l’édifice pour quelques photos nocturnes. Assis dans l’obscurité du parc, j’attendrai que le gardien me déloge pour quitter Sully et mettre fin à une journée chargée en émotion. Le voyage commence vraiment…

LàV4_Nevers-Saint Père-sur-Loire-parcours


Etape-5

2015-LaV-SaintPereSurLoire-Chambord

Moments forts :

– La Cathédrale d’Orléans
РLe Ch̢teau de Chambord
– La tente montée et la nuit passée sous l’orage

Album :

Haute Qualité

Journal :

Jeudi 13 août 2015, déjà le cinquième jour de mon voyage vers l’Océan ! L’étape sera en quelque sorte une étape de transition puisque je quitterai le Nord pour me diriger dorénavant selon l’axe Est/Ouest. Je serai également à mi-parcours à condition tout de même de réussir ce pari un peu fou ! Car de nombreuses choses peuvent encore arriver, même si tout ce qui est plus ou moins gérable est sous contrôle. Physique OK, Matos au petit oignon, de la nourriture dans les sacs et surtout un rythme de vie auquel je m’adapte progressivement. Tout roule…

5h30, je me réveil frais et dispo au camping de Saint Père-sur-Loire. La petite marche de la veille aura finalement été plutôt bénéfique ! Campement une nouvelle fois plié, me voilà parti de bon matin en direction de Saint Benoît-sur-Loire. La nature est belle de bon matin et je me surprends à fredonner….il faut bien s’occuper !

Saint Benoit-sur-Loire, première commune de la journée.

Saint Benoit-sur-Loire, première commune de la journée.

Le détour par la petite commune de Saint Benoît me permet d’acheter ce dont j’ai besoin pour la journée. Trois fois rien en fait, une baguette, un pain choc’ et un autre au raisin. Il me faudra juste un autre arrêt pour le casse-croûte du midi…et de l’eau!

Orléans, 45km, en voilà une information intéressante. J’ai coché cette ville comme l’un des endroits à visiter, la ville disposant d’un grand patrimoine historique. Et si 45km peuvent faire peur à certain, cela me paraît désormais la porte à coté, les distances paraissant s’écraser au fur et à mesure que j’avance vers l’objectif.

Cap sur Orléans, 45km !

Cap sur Orléans, 45km !

Dans cette portion, les calmes pistes cyclables bordant le canal laissent peu à peu à la place à de grandes ligne droite placées sur de grandes et hautes digues coupant des champs complètement immenses. Mais si ce type de profil incite à la vitesse, miss météo en décide une nouvelle fois autrement puisque, après avoir essuyé une journée caniculaire, une journée humide, une journée grise suivi de 2 jours à nouveau caniculaire, le temps est aujourd’hui relativement couvert et surtout marqué par un fort vent, de face bien entendu. Le profil est légèrement descendant, le bitume parfaitement lisse, mais je ne peux tenir beaucoup plus qu’un petit 17km/heure de moyenne ! Dur !

Sur ces longues lignes droites, la lecture des panneaux d'informations constituent la seule activité susceptible de rompre la monotonie.

Sur ces longues lignes droites, la lecture des panneaux d’informations constituent la seule activité susceptible de rompre la monotonie.

Après avoir traverser un grand parc où 90% des Orléanais doivent courir, j’arrive dans la préfecture du Loiret. La ville présente l’allure typique des villes de bord de Loire que je traverserais ensuite, avec une agglomération et un centre historique s’étendant principalement sur la rive Nord, de nombreux ponts permettant d’enjamber le Fleuve qui ici est suffisamment large pour qu’une promenade soit aménager au centre du bras. Je me dirige vers la Cathédrale qui, du haut de la butte où elle est construite, domine la ville. Une grande place bordée de bâtiment de couleur claire m’offre assez de recul pour me permettre d’appréhender les nombreux détails de sa façade et de sa structure. Le reste sera figé sur la pellicule de mon appareil. 

Je traverse un grand parc, situé un peu avant Orléans.

Je traverse un grand parc, situé un peu avant Orléans.

Je ne fais qu’une bouchée du pain au chocolat acheté ce matin, puis, après un profonde respiration, je reprends la route en direction du Sud/Ouest cette fois ! 

La Cathédrale d'Orléans, vues depuis la rive Sud.

La Cathédrale d’Orléans, vues depuis la rive Sud.

Quelques minutes après être sorti de la ville, me voilà victime d’une averse qui m’oblige à enfiler brièvement le k-Way. Les gouttes sont chaudes d’accord mais je croise les doigts pour que le ciel revienne au bleu. J’aime pas la pluie…même si celle-ci cessera heureusement assez vite.

Le ciel est chargé, je croise les doigts pour que ça tienne au moins jusqu'à Chambord

Le ciel est chargé, je croise les doigts pour que ça tienne au moins jusqu’à Chambord

Ma route croise maintenant celle de nombreux cyclistes, parcourant le chemin dans mon sens ou dans l’autre, mais aussi celles des centrales utilisant la Loire pour refroidir leurs énormes réacteurs. Pas sûr que les générations futur face un jour la route de ces édifices comme je fais aujourd’hui celle des châteaux…. Mais je reprends le fil, je disais donc beaucoup de monde, à partir d’Orléans en fait qui doit être le point de départ pour de nombreux cyclocampeurs. Il est vrai que nous entrons ici dans la partie la plus riche sur le plan du patrimoine et de l’histoire. 

Le Château de Meung-sur-Loire se profil d’ailleurs bientôt à l’horizon. Un beau Château dont la particularité est de vous faire devenir un acteur de la vie au temps des rois. Je croiserais ainsi valets et maître d’arme en achetant le sandwich poulet-curry et la brioche aux pralines qui constituerons aujourd’hui mon repas. Vraiment déroutant !

78-Meugn-sur-Loire

Meung-sur-Loire, le Château ont vous êtes maître.

Repu, j’enfourche ma monture à charrette à destination DU but ULTIME de cette journée, CHAMBORD, son Château et son Parc ! Et comme l’étape est assez courte avec 120km environ, j’y arrive assez tôt pour pouvoir envisager d’y faire un long shooting. Je passe sous la grille du parc où débute une longue ligne droite dont j’ai du mal à apercevoir l’extrémité. Des deux cotés de l’avenue, des bois épais dans lesquels la signalisation indique que les chevreuil sanglier et autre gibier sont rois. Une tâche blanche semble doucement envahir l’espace entre ces deux morceaux de forêts. Et plus je pédale, plus je me rends compte que la tâche n’est pas uniforme mais plutôt parcourue d’une multitude de reliefs et que les nuances de gris y sont nombreuses. Les arbres dévoilant peu à peu et dans une symétrie parfaite ce qui fut et ce qui est encore l’un des plus beau trésor de notre pays. Je me sens de mon coté à la fois petit, tout petit et à la fois grandi d’avoir pu assister à cette arrivée au bout de l’effort. Assis devant un tas de cailloux il y a cinq jours à peine, me voilà désormais debout devant l’un des plus beaux, si ce n’est le plus beau, Château du Périple. L’instant sera gravé à jamais.

Chambord se découvre. Et le point à l'horizon devient petit à petit l'un des plus beaux moment du voyage.

Chambord se découvre. Et le point à l’horizon devient petit à petit l’un des plus beaux moment du voyage.

L’esplanade, le canal, la chapelle, chaque recoin offre une perspective intéressante qui mérite d’être photographiée. Je m’emploie autant que je peu car la pluie semble encore une fois se rapprocher. Et si j’aurais préféré une météo plus clémente, je suis tout de même heureux d’avoir pu profiter d’une bonne demi heure avant l’arrivée des premières gouttes. Il est cette fois temps de se diriger vers Huisseau-le-Cosson, terme d’une journée pas comme les autres.

Proportions parfaites quelque soit l'angle de vue, les façades recèlent de détails qu'il faudrait des heures à répertorier.

Proportions parfaites quelque soit l’angle de vue, les façades recèlent de détails qu’il faudrait des heures à répertorier.

La pluie est maintenant dense, le propriétaire du camping un peu grincheux mais la journée est belle. Je choisi l’emplacement le plus touffu du camping, espérant bénéficier de la protection des résineux si l’orage venait à éclater, ce qui ne manqua pas d’arriver. Une nuit sous la pluie, un petit souvenir du Bouchet-Saint-Nicolas où j’avais essuyé des conditions similaires pour ma première nuit en cyclocamping. Ce qui ne m’avait pas arrêté ! 🙂

LàV5_Saint Père-sur-Loire-Chambord-parcours


Etape-6

2015-LaV-Chambord-Langeais

Moments forts :

– Blois
– Amboise
– La portion Tours/Langeais sous la pluie

Album :

Haute Qualité

Journal :

Chambord / Langeais, l’une des plus belles étapes du parcours sur le papier …. du moins sur le papier. Cette journée fût en effet la plus galère du parcours et la seule ou l’idée d’abandonné m’a effleuré l’esprit. La faute ? Erreurs d’orientations, météo exécrable, et peut-être la fatigue qui s’installe aussi. Une journée à oublier, des difficultés vites oubliées, des souvenirs à conserver…..

Tout commence par une mauvaise nuit passée sous la pluie. Le bruit des gouttes sur la toile,  le grondement du tonnerre, l’atmosphère humide froide m’auront empêché de dormir correctement et le réveil est pour le moins difficile. Å’il collé, jambes lourdes, dos ankylosé, je tourne davantage au mental qu’au physique et ce genre de contrariétés joue directement sur ma capacité à avaler du kilomètre. La journée sera dur, pour sûr.

Début de journée difficile. Tout es détrempé, le bonhomme est lui crevé.

Début de journée difficile. Tout es détrempé, le bonhomme est lui crevé.

Le premier calvaire de la journée sera le pliage de la tente, qui détrempée par la pluie nécessite un séchage approfondie avant d’être roulée dans son sac. Pas question de dérivé sur les horaires cependant, les minutes perdues à cette opération seront récupérées en éliminant le café du matin qui m’aurait pourtant fait si grand bien. Mais le résultat est là puisque me voilà déjà parti. Il est tout juste 8h.

Parti oui, à un bon rythme non. Impossible d’appuyer sur les pédales, les jambes, les genoux me rappelant que nous sommes déjà au sixième jour du voyage. Le compteur affichant lui un peu plus de 790km.

Village de Huiiseau-le-Cosson, j’en ai fait 2 de plus lorsque je m’arrête à la boulangerie pour ce qui est devenu le rituel du matin. Et si la boulangerie est à l’étage, surprenant, je reste fidèle à mon pain choc’, mon pain au raisin et ma baguette. L’important étant avant tout de se convaincre que cette journée n’ai pas bien différente des précédentes, et qu’il n’y a donc aucunes raisons qu’elle se passe moins bien …

Me voilà poussant les pédales, traversant Vineuil sous un ciel gris mais sec. Pas de panneaux Loire à Vélo cependant, j’ai dû loupé un fléchage mais les routes menant à Blois sont heureusement peu circulées.  

Bien que construite sur un modèle similaire à Orléans, la ville de Blois est pourtant bien différentes. Les maisons aux toits ardoise, la cathédrale gothique avec sa tour unique, tout semble plus gris et plus rugueux qu’à Orléans. Le ciel chargé donne une couleur grise et profonde à la Loire qui renforce encore l’impression étrange d’être arriver dans une autre ville mais aussi dans un autre âge. 

La Loire est bien grise ce matin. Et pourtant elle est belle.

La Loire est bien grise ce matin. Et pourtant elle est belle.

Le pont Jacques-Gabriel est en travaux et n’incite pas la traversée. Je me contenterai d’observer la ville depuis la rive Sud, enchanté malgré tout des détails que mes yeux parviennent à déceler. Mon mal de jambes semble s’estomper tandis que le ciel semble lui devenir plus léger. Le morale commence doucement à revenir ce qui laisse envisager un journée moins pire qu’annoncée. Je range l’appareil dans ma sacoche avant, réajuste le petit k-Way rouge censé la protéger des intempéries et repars en direction du prochain check-point qui arrivera bientôt.

Le pont Jacques-Gabriel est en travaux et n'incite pas la traversée.

Le pont Jacques-Gabriel est en travaux et n’incite pas la traversée.

Car la journée est dense aujourd’hui avec le Château de Blois, que j’ai d’ores-et-déjà raté, celui de Chaumont, le puissant Château d’Amboise, demeure des Rois, le Clos Lucé où Leonardo de Vinci passa quelques années de sa vie, l’expérimental Château de Chenonceaux, celui de Villandry et le Château fort de Langeais, dernière étape de cette journée marathon.

Le temps de les énoncer, que me voici déjà à Chaumont-sur-Loire. La ville est construite à proximité des berges d’un fleuve où flotte Gabares, toues et autres futreaux, bateaux traditionnels à fond plat pour mieux se jouer de la faible profondeur des eaux. Derrière moi le Château de Chaumont-sur-Loire qui, bien que construit sur les bords de la Loire, ne dévoilent qu’une infime partie de son architecture depuis celle-ci. Un Château modeste au premier abord donc, mais en réalité impressionnant. 

Le Château de Chaumont-sur-Loire, depuis les berges de la Loire. Un exemple de discrétion.

Le Château de Chaumont-sur-Loire, depuis les berges de la Loire. Un exemple de discrétion.

Chaumont-sur-Loire est à peine doublé lorsque le premier rayon de Soleil me transperce. Serait-ce un signe d’une amélioration à venir dès cet après-midi ? Une chose est sûr, les choses se passent rarement comme prévues. Et si Amboise devait constituée la prochaine étape avant Chenonceaux, me voilà malencontreusement lancé à la poursuite de ce dernier, la faute à un balisage mal pensé. 

Rien de bien dramatique cependant puisqu’il est aisé de revenir sur Amboise depuis celui-ci. Mais me voilà pour l’instant orienté plein Sud, attaché à suivre la direction de Montrichard, commune construite sur les rives du Cher et disposant d’un apparemment d’un marché conséquent.

On dirait bien que le temps se lève.

On dirait bien que le temps se lève.

Il ne me reste donc plus qu’à suivre le Cher pour trouver le célèbre Château de Chenonceaux qui n’est donc pas véritablement un Château de la Loire …. L’abus de langage étant facilement excusé par  l’unicité de l’endroit. Car ce Château est l’un des rares à être construit …. sur l’eau !

Il est aussi l’un des rares à être autant visité, avec 850000 visiteurs pas an en moyenne, soit une queue moyenne devant la billetterie évaluée à … trop longtemps pour que je m’autorise cette attente sans devoir remettre en cause la suite du parcours. C’est donc avec de légers regrets que je m’en retourne, consoler par le fait de savoir qu’il y aura d’autres occasions pour visiter l’endroit. 

Sur la route du Nord cette fois, je prends la pause repas sur la route d’Amboise. Une bonne part de quiche Lorraine car la sandwicherie a apparemment été dévalisé par le flot impressionnant de touristes.

Amboise, le nom ne me parle pas mais la ville est pourtant riche en patrimoine historique avec en particulier le Château d’Amboise et le Clos de Lucé où séjourna Leonardo de Vinci, père des inventeurs et autres esprits pour lesquels l’avenir est en marche. La zone piétonne située au pied du Château  concentre de nombreux touristes qui s’affairent autour des marchands ambulants ou s’offrent un moment de répits assis aux terrasses des restaurants et autres cafés. Je me faufile de mon coté au sein de la foule, comme une curiosité à part entière.

Le Château d'Amboise, depuis la rue commerçante.

Le Château d’Amboise, depuis la rue commerçante.

La prochaine étape est désormais Tours, ville dans laquelle aucun château d’importance n’est à répertorier mais qui dispose tout de même d’une cathédrale méritant le détour…ne serait-ce que pour s’abriter.

Car à peine arrivé dans la ville que me voici pris sous une pluie battante. La Cathédrale heureusement est construite à deux pas des berges de la Loire que longe la piste cyclable. Me voilà donc rapidement à l’abri des hautes arches, tout comme les nombreuses personnes qui eurent la même idée que moi. Une pause de près de 20minutes, sereine et étonnamment silencieuse vu le nombre que nous étions, l’influence de l’endroit probablement.

86-Tours

Arrivé à Tours sous une pluie battante, je trouve comme beaucoup d’autres cyclos à m’abriter sous les larges et hautes voûtes de la Cathédrale.

Profitant d’une accalmie, je décide de repartir en direction du centre, une fausse bonne idée puisque je me retrouve à nouveau perdu et que la pluie se remet à tomber. Cédant à l’énervement, je me retrouve finalement sur la rive Nord tandis que la piste cours au Sud. Après avoir discuté quelques minutes avec un cycliste du coin, celui-ci m’indique qu’il existe la possibilité de traverser le pont suivant mais que celui-ci est une voie rapide. La troisième voie étant une sortie, cela devrait me permettre de survivre pendant ma traversée à faible allure.

Les conditions climatiques étant ce qu’elles sont, je ne prendrai cependant pas le risque et décide de continuer vaille que vaille par la rive Nord. Pas d’autoroute de ce coté là mais une voie très rapide, sur laquelle je ne me sens pas rassuré. L’éclairage installé sur le vélo n’y est en tout cas pas de trop.

Le vent, la pluie, la circulation, la journée se termine finalement comme elle s’est commencée. J’ai seulement hâte d’arriver. Même ma pile gallo-romaine de Cinq-Mars-la-Pile m’emmerde. Je ne pense plus qu’au camping municipal de Langeais où je dois passer la nuit.

Une longue douche bien chaude, un gros repas et la promesse d’un lendemain meilleur, je m’endors comme une souche mettant ainsi fin à cette journée…disons le…éprouvante.

LàV6_Chambord-Langeais-parcours


Etape-7

2015-LaV-Langeais-Gennes

Moments forts :

– Le Soleil chauffant la tente au petit matin
– La visite des jardins de Villandry
– La visite du Château d’Azay-le-Rideau
РLa forteresse royale de Ch̢teau Chinon
РLes coteaux et le ch̢teau de Saumur

– Le feu d’artifice du 15 août à Gennes

Album :

Haute Qualité

Journal :

Samedi 15 août, je suis encore profondément endormi lorsque mon réveil sonne le début de 7° étape au départ de Langeais. Après la galère de la veille, je suis content de constaté que la météo avait raison. Les nuages se sont dissipés durant la nuit et la journée devrait se dérouler sous un ciel clair et ensoleillé. Une bonne nouvelle car cette journée devrait être à nouveau riche en émotions avec plusieurs Château répertoriés sur la feuille de route. Un bon moyen donc de repartir de l’avant.

Il est tout juste 6 heures du matin, je m’affaire à la routine du campement tandis que le camping semble encore envahi par le sommeil. Ceci me permettra de mettre en charge la batterie de mon APN sur l’une des prises repérées hier dans les communs. Je m’engloutis pendant ce tant un solide petit déjeuné construit sur une base de céréales et de café. Il fait frais mais les rayons diffus qui frappent ma peau sont du pur bonheur.

A peine partit que je me mets à la recherche de la boulangerie recommandé la veille par le personnel du camping. Une boulangerie artisanale où le pain offre un goût prononcé de reviens-y. Premier rond point, sur la droite, puis au bout de la place à gauche. Les instructions sont claires et me voici désormais chargée de viennoiseries tout juste sortie du four.

Langeais, sous le Soleil du matin. La visite est bien plus agréable qu'hier.

Langeais, sous le Soleil du matin. La visite est bien plus agréable qu’hier.

Je sillonne les rues de Langeais, sans me presser. Son Château, ses rues piétonne, ses maisons anciennes, ses habitants, tout semble beaucoup plus beau que la veille. J’en profite pour faire quelques photos du pont levis alors que l’on me glisse à l’oreille que celui-ci ne s’ouvrira pas avant 9 heures. Et si l’heure est trop tardive pour pouvoir attendre, je me décide à revenir en arrière, mais rive Sud cette fois-ci, pour visiter quand même le Château de Villandry. J’ai eu l’information avant mon départ que ses jardins valent vraiment ce détour, il me faut le vérifier !

Le Château de Langeais, ce matin le ciel est beau.

Le Château de Langeais, ce matin le ciel est beau.

Me voici donc désormais face au Soleil levant, sur la belle piste cyclable ratée la veille. Certaines portions sont même pavées et, comme à Paris-Roubaix, me voilà concentré à suivre l’étroite ligne de terre aménagée sur le bas-côté.

Villandry, me voici. J’attache Bob dans le parc sous vidéo surveillance situé à l’entrée. Passage à la billetterie, je constate que l’achat du ticket permet ensuite de bénéficier d’un tarif réduit sur les Châteaux situés en aval. De Villandry, je ne ferais que les jardins, immenses et magnifiques, avec son potager à l’agencement parfaitement pensé, son Bois et son belvédère offrant un panorama splendide sur l’ensemble du Château, son jardin d’Ornement, son jardin d’Eau où glisse deux cygnes majestueux, les jardins du Soleil et sa célèbre fontaine, le jardin des Simples où flotte diverses odeurs de plantes aromatique ou bien encore son Labyrinthe où chaque chemin est une voie vers l’élévation spirituelle.

La visite de Villandry et de ses jardins. Impressionnant.

La visite de Villandry et de ses jardins. Impressionnant.

Une heure, deux heures se sont-elles écoulées ? J’ai complètement perdu la notion du temps, occupé à arpenter chaque allée et à photographier chaque merveille. Ces photos méritent bien un onglet dédié dans l’article … alors courage ! Je suis heureux mais le voyage nécessite d’avancer. Et qui sait ce que je trouverai bientôt sur ma route … ? 

…. assis confortablement sur mon vélo, je constate que le compteur ne va pas tarder à tourner. Cela fait maintenant 1000 kilomètres que je suis parti …

Compensation ? De petits Soleil semble s'incliner à mon passage.

Compensation ? De petits Soleil semble s’incliner à mon passage.

Azay-le-Rideau, un drôle de nom pour un Château. Le lieu apparaît sur mon billet de Villandry, je bénéficie donc d’un tarif réduit pour visiter, après l’extérieur, l’intérieur d’un Château. Bâti sur une île au milieu de l’Indre sous le règne de François Ier, il est issue de la subtile alliance entre tradition française et décors venus d’Italie. Implanté au sein d’un grand parc,  le Château de style Renaissance est entouré de Douves. Mon seul regret sera de ne pas avoir pu contempler ses différentes façades, de lourds travaux de restauration ayant été entamés cette année : réfection des charpentes et des toitures en ardoise, restauration des façades. Mais c’est à ce seul prix que les prochaines générations pourront continuées à admirer ces chefs-d’œuvre du passé.

Le Château d'Azay-le-Rideau, du coté de la seule façade encore épargnée par les travaux.

Le Château d’Azay-le-Rideau, du coté de la seule façade encore épargnée par les travaux.

La visite se poursuit par l’intérieur des bâtiments. Salle à manger, cuisines, chambres et antichambres, les pièces sont meublées et décorées suivant les goûts des différentes époques. Riches tapisseries, meubles aux moulures travaillées, portraits en taille réelle, cheminées permettant de brûler des arbres  entiers. Tout inspire ici la démesure et la richesse du savoir faire de l’époque. J’en prends pour ma part plein les yeux ! Un onglet photos a de nouveau été dédié à cette visite afin de mieux vous la faire partager. Alors à vos lunettes ! 🙂

A l'intérieur, les pièces sont meublés selon les codes de chaque époque.

A l’intérieur, les pièces sont meublés selon les codes de chaque époque.

Comme pour Chenonceaux, la visite de la forteresse royale de Chinon nécessite un crochet vers le Sud car cette place fortifiée est en fait construite sur la Vienne, un affluent de la Loire. J’arrive par les coteaux, la région étant particulièrement réputée pour la qualité de ses vins. Chinon … l’image de la forteresse me reviens rapidement en mémoire, celle-ci constituant un chapitre important d’un jeu auquel je jouais étant gamin (et gratos aujourd’hui): Croisades : Conspiration au royaume d’Orient. Je devrais malheureusement me contenté d’une photo depuis l’entrée, aucun endroit sûr n’étant prévu ici pour attacher la monture. Dommage.

La forteresse royale de Chinon, imprenable.

La forteresse royale de Chinon, imprenable.

Nous sommes au début de l’après-midi et cette journée déjà riche est bien loin d’être terminée. La prochaine étape doit être le Château de Montsoreau. Construit au bord de l’eau, le fort permettait de taxer les marchandises circulant sur la Loire. L’apparence globale du château est contrastée, avec une façade Nord présentant un aspect imposant et austère, à caractère militaire, avec son chemin de ronde, ses mâchicoulis, ses créneaux, et les tours carrées qui l’encadrent. La façade Sud,elle, révèle un visage plus riant qui témoigne, à l’aube de la Renaissance, d’une recherche nouvelle d’esthétisme et de confort. Je recherche pour ma part le meilleur point de vue entre les toitures pour fixer l’instant.

Le Château de Montsoreau, une sitation idéale à quelques mètres du fleuve.

Le Château de Montsoreau, une situation idéale à quelques mètres du fleuve.

Après avoir traversée le village médiéval de Montsoreau, l’itinéraire débouche sur une longue falaise trouée d’habitats troglodytes. Le Bistroglo de Turquant propose ainsi aux vacanciers de passage pour une petite pause gourmande.

Le Bistroglo, bar d'ambiance remettant au goût du jour le troglodysme !

Le Bistroglo, bar d’ambiance remettant au goût du jour le troglodysme !

Dilemme ? Deux itinéraires sont désormais proposés pour rejoindre Saumur : bord de Loire ou coteaux, il va falloir choisir. Mon attirance pour les bosses aura tôt fait de faire pencher vers la deuxième proposition. Saumur est, comme Chinon un peu plus tôt, une région réputée pour ses vins, mais blancs cette fois-ci et les bonnes maisons vinicoles sont souvent gage de beaux paysages. Un choix que je ne regretterai pas.

Me voilà donc à Saumur, juste devant le Château bâti au confluent de la Loire et du Thouret. Celui, imposant, surplombe la ville. J’attache Bob pour une petite ballade de l’autre coté de la fosse protégeant à l’origine la place des attaques ennemies. Avec ses hautes tours octogonales, ses fenêtres à meneaux, ses gâbles, ses créneaux ornés de fleurs de lys, le château de Saumur évoque irrésistiblement un château de conte de fées. Et le plus fou est se dire que sa silhouette élégante se reflète dans la Loire depuis près de dix siècles.

Le Château de Saumur.

Le Château de Saumur.

Rencontre. L’originalité de mon attelage interpelle tandis que je m’apprête à rejoindre la voie cyclable aménagée comme toujours sur la berge Sud. Les questions deviennent habituelles, d’où venez vous, où allez vous, depuis combien de jours êtes vous partit ? Sauf que cette fois, je suis tombé sur un amateur de défi qui dès demain s’élancera sur les routes de son premier Paris-Brest ! Un parcours de 1 200km vers la capitale bretonne, le plus long raids de France à n’en point douter…. Un rêve!

Après un bon bout de routes à flanc de coteaux, je retrouve le fleuve pour la dernière partie de l'itinéraire.

Après un bon bout de routes à flanc de coteaux, je retrouve le fleuve pour la dernière partie de l’itinéraire.

Je consulte l’heure. Il est désormais trop tard pour envisager rejoindre Angers à une heure acceptable. Les nombreux détours et les visites m’ont peut-être fait perdre du temps sur le parcours  initialement prévue mais auront été finalement tellement bénéfiques que j’accepte d’écourter cette étape de bon cÅ“ur. Il me reste encore suffisamment de temps pour pousser davantage vers l’Ouest. Me voilà à Gennes, il est désormais 17 heures 30, une heure raisonnable pour prendre un peu de repos et coucher tranquillement sur le papier les éléments mémorables de cette journée. 

L'entrée du camping de Gennes, marquant la fin d'une journée mémorable.

L’entrée du camping de Gennes, marquant la fin d’une journée mémorable.

Nous sommes le 15 août, date à laquelle le camping organise son traditionnel feux d’artifice. Il est 10h30 lorsque la première explosion de couleurs illumine le ciel. La basse vrombissante de la dernière séance amorce quand à elle la suite de la soirée… 

LàV7_Langeais-Gennes-parcours


Etape-8

2015-LaV-Gennes-LeFrossay

Moments forts :

РLa Loire magnifique aux premi̬res heures de la journ̩e
– La galère après une erreur d’orientation à Angers
РLe chemin blanc en arrivant sur Nantes et le Ch̢teau des Ducs

– L’incident au niveau du Bac du Pellerin

Album :

Haute Qualité

Journal :

Vais-je pouvoir rattraper le retard prit la veille ? Voilà la question que je me pose ce matin au réveil. Car si les conséquences n’ont rien de graves, de la réponse dépendra la date de mon retour en train que j’appréhende de plus en plus. Vais-je pouvoir prendre le train AVEC le vélo, devrais-je tout démonter ? Autant de questions que décide de repousser de mon esprit. Advienne que pourra.

La nuit a été écourtée par le feux d’artifices mais je me sens de bonnes jambes à peine levé. Cette première impression se confirmera d’ailleurs rapidement puisque j’avale littéralement les 30 premiers kilomètres. 27/28km/h au compteur, je suis un 36 tonnes lancé sur l’autoroute….et plus rien ne m’arrêtera. L’objectif de la journée est Nantes. Celui avec un grand O est l’Océan. Et les doutes qui m’ont souvent accompagnés sur les routes s’effacent maintenant pour laisser place à l’euphorie. Car peu m’importe désormais qu’il me faille 2,3 ou 4 jours pour l’atteindre, l’objectif est en vue et rien ne me fera y renoncer…. Surtout après les belles photos jouant sur les reflets que je viens de réussir.

Un bateau sur la Loire.

Un bateau sur la Loire.

Les Sternes à contre jour. Deux images, Deux ambiance.

Les Sternes à contre jour. Deux images, Deux ambiance.

Bonjour, perdu dans mes pensés, je suis surpris de voir qu’un cycliste revenu à ma hauteur tente de nouer la conversation. Bonjour. Nous échangeons quelques minutes et j’apprends que cela fait près d’une demi-heure qu’il m’a en point de mire, sans parvenir à me rattraper. Je vante les mérites de l’inertie apportée par la remorque sur ce type terrain, sans lui proposer de l’atteler toutefois n’en étant pas tout à fait convaincu moi-même. Mais ceci me permets de me rendre compte que je suis parti à bloc et que je ferais bien de lever un peu le pied si je veux tenir toute la journée. Nous ferons un bout de route ensemble, jusqu’à Saint Gemmes-sur-Loire en fait, village qui devait marquer la fin de la septième étape. 

C'est à Gemmes-sur-Loire que nos routes se séparent. Je reprends ma route sur la LàV.

C’est à Gemmes-sur-Loire que nos routes se séparent. Je reprends ma route sur la LàV.

Inquiet de perdre de vue l’itinéraire préparé, je lui fais part de ma volonté de retourné sur le parcours de la LàV. Bref salut, nous nous séparons pour reprendre la suite de nos chemins respectifs. Cela signifie pour moi un retour sur la berge, Nord cette fois-ci, de la Loire. Je m’arrête pour la première fois de la journée pour une courte pause ornithologique.

Les panneaux semblent indiquer que nous approchons désormais d’Angers. Inattention ou balisage insuffisant, je n’atteindrai jamais la ville. Me voilà en effet déjà bien trop à l’Ouest, assis dans un parc où la zone de baignade est envahie par les petits canards. Je partage avec eux les miettes de mon 10 heures. Pas farouches, le pain au chocolat semble leur convenir.

Petits Petits, venez mAngers.

Petits Petits, venez mAngers !!!

Je repars vers l’Ouest….enfin ce que je croyais être l’Ouest. Car le panneau d’entrée en agglomération indique Le Plessis-Macé, commune de Maine-et-Loire située une bonne quinzaine de kilomètres au Nord d’Angers. Tous ces efforts pour rien donc. Le temps gagné dans la première partie est désormais largement perdu et la journée sera donc … longue. Mais je me réconforte devant le Château du Plessis-Macé, vieil édifice médiéval que j’aurais esquivé en restant sur le parcours.

Le Château de Plessis-Macé n'était pas sur la route. Mais bon, quand on aime on ne compte pas ...

Le Château de Plessis-Macé n’était pas sur la route. Mais bon, quand on aime on ne compte pas …

Consultation de la carte, il me fut viré à 180° et me retourner vers Saint Georges-sur-Loire, ville à partir de laquelle je reprendrais un peu à l’Est pour voir le Château de Serrant. Cette partie du trajet ne sera pas très intéressante avec de longues lignes droites en montagnes russes.

Le château de Serrant est très bien entretenue et ses hautes façades de style renaissance font bon ton au milieu du grand parc qui les entoure. Dommage encore une fois que le ciel ne soit pas plus dégagé, car cela aurait pu faire de bien belles photos.

Le Château de Serrant, de style Renaissance.

Le Château de Serrant, de style Renaissance.

Tiens, un panneau « La loire à Vélo ». Me voilà de nouveau sur le bon chemin, une quinzaine d’Angers, mais cette fois plus à l’Ouest. Encore un petit effort, je traverse un grand pont au alentours de Mont Jean-sur-Loire, pont qui me sur la Rive Sud. Rive Sud = Bonheur / Rive Nord = Malheur. Tel est le constat que je fais à cet endroit du parcours.

Activités en bord de Loire.

Activités en bord de Loire.

Je m’efforce de retrouver un peu de rythme car mon avancé sur la carte fait peur. J’ai roulé tout le matin, à bonne vitesse il me semble, et pourtant j’ai l’impression que Gennes est toujours dans mon dos. Heureusement cette partie du parcours est droite, sans virages inutiles et sur un revêtement idéal, et me voilà rapidement à Ancenis où je m’arrête pour recharger les bidons. Le ciel est couvert mais l’atmosphère reste chaude. 26/27°C au compteur et il ne faut donc pas oublier de s’hydrater.

Juste une petite pause.

Juste une petite pause.

Après avoir de nouveau rejoins la Rive Nord, Oudon et son Château brun s’offre à moi. La statut d’un soldat, harassé sous le poids de l’armure et des armes me rappel combien mon combat à moi est bien plus plaisant. C’est quand même la belle vie et le pessimisme ambiant me paraît de plus en plus déplacé. Il ne faut finalement pas grand chose pour être heureux. Un truc sucré à manger, un truc sucré à boire, un truc beau à regarder et du mouvement. Oui, c’est ça, surtout du mouvement.

Le soldat d'Oudon

Le soldat d’Oudon

Et puisqu’on en parle, je vais vivre ici l’un des plus beau mouvement du voyage. Car bien que la piste cyclable semble être retourné s’étendre sur la rive Sud, je me retrouve de mon coté sur belle piste piétonne encadrée par la Loire et la voie ferrée. Un beau chemin blanc, bordé d’un côté par un petit muret et de l’autre par le rocher, une Loire large et vivante, des trains rapides et réguliers. Magique 🙂

Le final est grandiose. Un étroit chemin blanc longe la Loire, à flanc de rocher.

Le final est grandiose. Un étroit chemin blanc longe la Loire, à flanc de rocher.

J’arrive finalement à Nantes. Il est près de 19 heures lorsque je débouche devant le Château des Ducs. La ville me fait bizarrement penser à Strasbourg. Des canaux, le trame, des constructions basses, une belle cathédrale, la vie qui s’en dégage. Les automobilistes sont courtois, habitués probablement à la présence des nombreux cyclistes sillonnant leur ville. Une maison à colombage. Tout y est.

L'entrée du Château des Ducs, Nantes.

L’entrée du Château des Ducs, Nantes.

Dans les prisons de Nantes, Y’avait un prisonnier, Personne ne vint l’vouère que la fille du geôlier, un jour il lui demande, Que dit-on de mouè? On dit de vous en ville, vous serez pendu… Mais s’il faut qu’on me pende, Déliez moi les pieds, La fille était jeunette, les pieds lui a délié, Le prisonnier alerte, dans la Loire s’est jeté, Dès qu’il fut sur les rives, il se mit a chanter, Je chante pour les belles, surtout celle du geôlier, Si je reviens à Nantes, oui je l’épouserait, je l’épouserait! Dans les prisons de Nantes, y’avait un prisonnier, y’avait un prisonnier!

Fredonnant cette belle chanson sur les routes de l’Ouest, je cherche peut-être inconsciemment à quitter l’agitation de la ville, devenue pesante après ces 8 jours de totale liberté. L’itinéraire LàV est provisoire et bien compliqué à suivre. Me voilà désormais roulant de quais en zones industrielles, presser de quitter au plus vite cette ceinture. Le Soleil est bas dans le ciel. Il va falloir aussi commencer à réfléchir au camping…

Quitter Nantes par ses grandes zones industrielles n'est pas des plus plaisant.

Quitter Nantes par ses grandes zones industrielles n’est pas des plus plaisant.

…Mais, surprise ! La route est coupée par un large bras bleuté que je ne pourrais traverser que par la navette gratuite mise en place. Il est 20h25 tandis que le panneaux d’affichage indique le prochain départ à 20h30. Pas de temps à perdre. Je descends du vélo et m’élance avec force de conviction sur le pont.  Mais c’était sans compter la traîtrise de mes chaussures de vélo qui, rendue glissante par l’humidité du quai, n’offrent pas l’adhérence suffisante pour pouvoir me hisser jusqu’en haut. Me voici donc coincer sur la pente, dans l’angle mort du poste de pilotage. Chaque tentative de mouvement n’ayant pour autre conséquences que de m’entraîner un peu plus vers le bas. Sonnerie retentissante, les vibrations générés par les moteurs que l’on met en route me parcourent le corps. Je constate avec effroi que les barrières sont en train de se refermer sur moi tandis que l’espace entre la machine et le quai semble augmenter. Je pousse un cri. Heureusement, Bob, ma remorque Tour du Monde est solide et coincée sous les barrières, empêche leur fermeture. Je ne saurais jamais si l’équipage m’a entendu ou si c’est cet élément étranger qui alerta l’équipage mais tout s’arrêta heureusement brusquement. Les vibrations cessèrent alors même que deux personnes accoururent pour m’aider. GROSSE GROSSE frayeur, plus de 1000km sans embûche stopper net par une pauvre barrière jaune. C’est trop con… Heureusement, plus de peur que de mal, et si la remorque a bien été abîmé dans l’incident, tout reste fonctionnel. Pas de casse, pas de voile, le vélo lui non plus n’a rien. A peine un mauvais souvenir. Ouf !

Le bac aurait bien pu marquer la fin du parcours, mais Bob est solide, heureusement !

Le bac aurait bien pu marquer la fin du parcours, mais Bob est solide, heureusement !

Après avoir remercié et salué mes sauveurs comme il se doit, me voici de nouveau dans la capacité d’avancer…cette fois sur la terre ferme. La nuit commence à tomber. Je n’ai pas le temps pour une inspection plus complète. Je repars en direction du camping le plus proche. J’appui sur les pédales, la montée d’adrénaline provoquée m’a fait oublier toute fatigue. Je fonce, droit devant.

La nuit tombe sur cette avant dernière étape. Il est grand temps de trouver un camping pour la nuit.

La nuit tombe sur cette avant dernière étape. Il est grand temps de trouver un camping pour la nuit.

Il est près de 21 heure lorsque j’atteins le camping municipal du Frossay, avec plus de 200km au compteur. A cet heure tardive l’accueil est bien entendu fermé mais je n’ai plus le temps pour les scrupules. Je me glisse à l’intérieur, monte la tente en quatrième vitesse car je suis littéralement  manger par les moustiques. Je m’effondre, finalement vaincu par la fatigue.

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Etape-9

2015-LaV-LeFrossay-Nantes

Moments forts :

РLa V̩lOc̩an / V̩lOdyss̩e, un prochain trip ?
– Le pont de Saint Nazaire, impressionnant
– L’Océan immense
!
РLe d̩tour par Pornic et ses belles plages sauvages
– Le camping de Nantes qui affiche complet, la pizza en terrasse.

Album :

Haute Qualité

Journal :

Nous sommes lundi matin, il est 5 heures 30. Et comme les bonnes choses ont toujours une fin, je m’apprête à vivre la dernière journée de ce voyage. Il est assez fou de penser que, partit du Massif centrale il y a une semaine, me voici prêt à découvrir ce qui devrait être le point d’orgue de cette journée, l’Océan Atlantique.

J’exécute la routine matinale, mais les gestes devenus si habituels prennent une saveur particulière car je sais que je ne les reproduiraient plus avant longtemps. Je franchis la grille du camping. Il est encore tôt et personne n’occupe encore l’accueil. Mon passage n’aura donc jamais existé. 

Toutes les bonnes choses ont une fin, me voici au dernier jour du voyage.

Toutes les bonnes choses ont une fin, me voici au dernier jour du voyage.

Le Soleil brille dans mon dos et me réchauffe. J’emprunte la voie verte menant à Saint Brévin. Celle-ci fait partie de la VélOcéan aussi appelée VélOdyssée, un itinéraire reliant Roscoff à Hendaye par le front océanique. Un possible futur voyage ? Laissons l’avenir en décider.

Dos au Soleil levant, face à l'Océan.

Dos au Soleil levant, face à l’Océan.

PaimbÅ“uf, la route est calme, je me sens totalement zen. Je profite pleinement de chaque hectomètre de goudron, le regard posé sur toutes les choses qui, à première vue banales, se révèlent maintenant dans toute leur splendeur. Un prés bordé de gros arbres, des volets qui s’entrouvrent, un nom de rue, le piaillement léger d’un oiseau, des chevaux qui s’éloignent à mon passage.  Et toujours ce bleu, le bleu du ciel, celui de l’eau comme un fil rouge à cette aventure.

Au bout de neuf jours, tout semble important. Hyper attentif sans y faire attention.

Au bout de neuf jours, tout semble important. Hyper attentif sans y faire attention.

Mais me voilà désormais arrêté. Arrêté devant un simple pont, le pont de Saint Nazaire que j’avais pourtant prévu de traverser. Est-ce la pente impressionnante de chacun de ses versants, l’impression de longueur ou la circulation dense et ininterrompue ? Je reste figé quelques minutes à l’observer, cherchant du regard la meilleure façon de l’aborder.

Le pont de Saint Nazaire, le plus long de France avec ces 3356m de long.

Le pont de Saint Nazaire, le plus long de France avec ces 3356m de long.

Un touriste, qui serait ici plutôt un local, intrigué par mon embarras m’interpelle pour me demander ce que je compte faire. En discutant un moment ensemble, j’apprends que lui aussi est un adepte du voyage à vélo, et qu’il a déjà fait la Loire à Vélo mais dans l’autre sens. Un long voyage pour un petit tas de cailloux selon lui ! Je profiterai quand à moi de l’immensité de l’Océan comme récompense. Mais revenons en à ce qui nous intéresse, comment traverser les 3356 mètres de ce pont, le plus long de France ? La question est posée. Mais pourquoi s’entêter à enjamber l’estuaire, alors que les beaux paysages se trouvent à l’opposé. Vous êtes jeunes, vous avez la forme, vous n’êtes plus à 20 kilomètres près. Tiré au Sud, en direction de Pornic, puis couper par les terres. Vous verrez, vous ne regretterez pas ! Nous discuterons comme cela, encore un peu. 

Le musée de la Marine.

Le musée de la Marine.

Je repars, quelque centaines de mètres encore me séparent de l’objectif ultime…. Ça y est, j’y suis. Me voilà planté face à l’Océan. Assis sur un banc, je m’imprègne de son odeur si caractéristique. Je respire. Seul face à lui, seul face à moi même. J’ai tout mon temps.  

L'instant m'appartiens....

L’instant m’appartiens….

Combien de minutes écoulées ? Le temps semble s’être arrêté mais je dois tout de même me résoudre à repartir. Car si le nouvel itinéraire à placé de nouveaux joyaux sur mon chemin, il a aussi considérablement allongé la feuille de route établie. Et j’ai un train à prendre demain matin…

L'Atlantique, magnifique.

L’Atlantique, magnifique.

Me voilà donc sur la cote, tantôt sur de belles pistes cyclables, tantôt sur le sable. Il fait chaud. Les vacanciers ne me prêtent guère attention, trop occupés à bronzer ou a taper avec leur raquettes de plages. En voilà de vraies vacances.

Les roues dans le sable, je profite de mes vacances !

Les roues dans le sable, je profite de mes vacances !

Pornic. Il est 13 heures et l’odeur du sandwich tout récemment acheté me fait saliver. Ma dernière pause déjeuner, je résiste à l’envie de le déballer au bord de la route car il me faut absolument trouver le bon spot. Après quelques minutes d’errance, je trouve finalement mon bonheur, sur les hauteurs de la plage de la source. Un endroit sauvage et magnifique. Je savoure…longuement.

121-Pornic

Le littoral sauvage de Pornic, un crochet qui en valait la peine.

Mais comme l’aurait dit un petit sage vert, de « Repartir il va bien Falloir ». Car il me reste encore un bout de route pour atteindre Nantes à nouveau. Qu’importe les kilomètres maintenant, la fierté d’avoir réaliser le parcours dans sa globalité, de la source à l’Océan, est un carburant inépuisable. Bien sûr quelques moments auront été difficile, comme par exemple l’étape Chambord/Langeais, mais tous seront, avec le recul, de bons souvenirs. Car c’est souvent dans l’adversité que l’on progresse.

Si le ciel n'est pas toujours sans nuages, ceux-ci peuvent parfois être beau.

Si le ciel n’est pas toujours sans nuages, ceux-ci peuvent parfois être beau.

Camping du petit port, Nantes. L’Epilogue de mon voyage. Attablé sur la terrasse du mobile home à coté duquel la tente a été dressé pour la dernière fois, je déguste tranquillement une bonne et grosse pizza. Je me lèverais tôt demain. Pas pour du vélo, non. Pour le train qui me ramènera dans ma belle région Stéphanoise. Et si j’appréhende un peu, les bonnes choses acquises durant ces 9 jours sont là pour me rassurer. Et tout va bien se passer.

Le camping du petit port affichant complet, me voici obligé de m'installer devant un mobile home inoccupé. Une bonne pizza en terrasse, ça vous dit ?

Le camping du petit port affichant complet, me voici obligé de m’installer devant un mobile home inoccupé. Une bonne pizza en terrasse, ça vous dit ?

LàV9_Le_Frossay-Nantes-parcours


Les jardins de Villandry >

2015-LaV-Villandry

Album :

Haute Qualité


Azay-le-Rideau >

2015-LaV-AzayleRideau

Album :

Haute Qualité

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