2017
11.18

#DeNada, le Rallye des Monts et Coteaux !


Résumé

Descriptif :

GPX : #DeNada-MerciAToi
Pays : France
Région : Rhône-Alpes
Dépt : Loire
Départ : Sorbiers (42290)
Difficulté : Moyenne
Distance : 177km / D+ :  2430m
Durée : environ 7 heures 15
Sport : Cyclisme Route

…Nouvelle partie d’équitation dans nos belles montagnes du Lyonnais. Départ au petit matin, une petite portion plane d’abord pour bien s’échauffer. Il fait frais, presque froid. Je roule doucement à travers la buée intermittente émanant de ma respiration. Le paysage est trouble derrière le mince film de buée recouvrant mes verres. J’ai l’impression de sortir du lit….avec devant moi une belle et longue journée…

…Firminy, Unieux, j’enjambe le fleuve avant de me hisser vers le nuage de brume observé depuis tout à l’heure. Pourquoi fuir ou esquiver ? A vélo la météo est une richesse. Saint Maurice dans le duvet, Périgneux sous la couette. Penser chaleur pour ne pas avoir froid. Mais ici, à Sainté, quand il fait froid, on roule aussi dans la plaine… Saint Marcellin, Sury, Bellegarde, les maisons y poussent comme des champignons et le climat n’est pas seul responsable…

…Mais la plaine fait surtout mal aux jambes du grimpeur. Moi, je veux de la bosse, de la basse de la haute, de la périodique, de l’harmonique. De la bosse à te faire retrouver la tête du plus simple des smiley. De la bosse à te faire remercier la terre du vivant et du non-vivant. Et oh surprise, une licorne merveilleuse…

…Me voilà à Sainte Foy.. sur la trace d’une petite route débouchant à Saint Genis. La portion n’était pas longue. Quelques kilomètres seulement mais qui rassure sur le nombre de choses qu’ils restent à faire après des milliers de kilomètres à rouler dans la région.  Virage à gauche, direction Yzeron et le col roulant de la Croix de Pars. Route de Saint Martin barrée. Je lis en travers l’affichette éditée par la préfecture. Ici se déroule le 8ième rallye des Monts et Coteaux. Crépitement, crissement, mugissement. Les moteurs fumant déroulent les routes sinueuses à vive allure et il va falloir jouer l’esquive pour les éviter. Souple et vif comme un cycliste…

…Thurins, Saint Martin-en-Haut où je recharge en pain-saucisson-beaujolais acculé que je suis par la banqueroute visible des boulangeries. Je chausse, déchausse et rechausse au passage des véhicules floqués et numérotés… Si j’avais su, ben je serais venu…

Le sport automobile c’est lancer 2 mecs dans l’étroit corridor de la vitesse. Pas de vision périphérique comme sur deux roues mais une capacité à focaliser en instantanée, à déclencher par la moelle épinière même l’action réflexe qui te gardera sur le gris,  une folie pour animal à sang froid.

…Larajasse, barrière à la sortie du village. Ce sera donc Coise … et ses barrières à la sorties… J’aime pas. La route est aujourd’hui privatisée par les fous du volant, des As de la route cool comme dans  Fast & Furious. Une belle petite coursière entre Chatelus et Marcenod ils me font découvrir. Cool je vous disais 🙂 !

… Il ne me reste plus qu’à rentrer, les jambes toutes engourdies par le froid et la tête bruissant du rugissement des moteurs. Un beau rallye vélocypédique… avec, en attendant la prochaine, le film qu’il faut pour patienter bien au chaud dans ses pantoufles.


Parcours


Profil


 

2017
11.18

Il était une fois Anquetil, l’histoire de Maître Jacques….


Anquetil, mystère…

« 18 novembre 1987, il y a 30 ans, que Jacques Anquetil, Maître Jacques comme nous nous plaisions à l’appeler, nous quittait. Emporté par un cancer de l’estomac, ce cycliste inclassable et singulier est le premier a avoir gagner 5 fois le Tour de France ainsi que les 3 Grands Tours. Orfèvre de l’effort solitaire, il établit le record de l’heure en 1956 et s’adjuge le Grand Prix des Nations à neuf reprises. Mais il est également l’auteur d’exploits incroyables comme cette victoire sur Bordeaux-Paris, dont il prit pourtant le départ seulement 8h après l’arrivée du Dauphiné Libéré, qu’il remporta bien entendu ! Et tout ça en faisant fi de toutes les règles de bonnes conduites régissant le cyclisme…. Un immense Champion qui aimait la vie. Une personnalité. Un Grand Monsieur ! »

« Son coup de pédale était un mensonge. Il disait la facilité et la grâce, il disait l’envol et la danse dans un sport de bûcherons, d’écraseurs de pédales, de bourreaux de travail, de masculin pluriel. Il pédalait blond, la cheville souple, il pédalait sur pointes, le dos courbé, les bras à angle droit, le visage tendu vers l’avant. Jamais homme ne fut mieux taillé que lui pour aller sur un vélo, jamais cet attelage homme-machine ne fut plus beau. Il était fait pour être vu seul sur la route, découpé contre le ciel bleu ; rien en lui n’évoquait le peloton, la masse et la force en union, il était la beauté cycliste seule. » (Paul Fournel, Anquetil tout seul)

« J’avais 10 ans, j’étais petit brun et rond, il était grand blond et mince, je voulais être lui. Je voulais son vélo, son allure, sa nonchalance, son élégance. » (Paul Fournel, Anquetil tout seul)

 


…Anquetil tout seul…


… et les cols de la Tragédie

L’image est là, dans la tête, noir et blanc d’un monde ancien où je me repose des vanités actuelles : Jacques Anquetil 1957. Il a 23 ans, c’est le Tour de France, l’année de sa première victoire, et il m’apparaît comme ça : seul au milieu de la route avec la foule amassée sur les bords et trois motos qui lui font cortège, pleins phares sous un ciel de brume, l’image le fixe dans l’effort à pleine vitesse, assis, ou plutôt couché sur son vélo, dans une position qui tient de l’oiseau de proie et de la danse chinoise : reins cassés, dos incroyablement plat, tête rentrée dans les épaules, visage taillé au couteau, nez, pommettes, menton, des yeux clairs, très clairs, rivés vers l’avant, la bouche à peine entrouverte, et le reste qui invente une géométrie de l’élégance : bras en parfait angle droit, mains en bas du guidon, de longues jambes au galbe accusé, aux veines saillantes, et du bout des pieds, lanières serrées jusqu’au sang, la pression sur les pédales, toute la puissance concentrée et rassemblée, le point de fuite. Jacques Anquetil 1957 : l’image est là, elle vit en moi, souvenir et obsession se mêlent, mais j’ignore si elle a jamais existé ainsi.

Dans la course à vélo, quelque chose sépare le commun des exceptions, qui apparaît sous deux contraintes : la durée et le relief. Dans les deux cas, chacun a pu s’y essayer, on touche aux limites, à ce dont un corps est capable lorsque le cœur s’affole et les jambes brûlent. Et alors, comme en temps de guerre, les rangs se forment : il y a ceux qui renoncent (les raisonnables, les faibles), ceux qui présument (les fous, les orgueilleux) et ceux qui résistent (les exceptions). Anquetil était exceptionnel, on pourrait dire malgré lui, avec cette illusion de l’aisance, même dans l’effort le plus violent, si les ressorts de la volonté, de la bravoure, de l’orgueil, n’avaient élevé le don à sa plus haute expression. On peut y voir une forme de grandeur, mais aussi quelque chose de plus désespéré, de l’ordre de la pulsion de mort.

Le domaine où Anquetil dominait, où il a forgé ses victoires, humilié ses adversaires, plus qu’aucun autre, c’était le contre-la-montre, seule épreuve individuelle d’un sport soumis à des règles d’équipe et à l’anonymat du peloton. Là, sur 40, 50 ou 60 kilomètres, seul contre le temps, seul avec ses limites, il excellait. On a évoqué sa position sur le vélo, idéale pour l’exercice, dans la recherche de vitesse, dans le jeu avec les éléments, la pluie, le vent surtout. Souvent, en le voyant, je pense à l’homme-machine de Marinetti et des futuristes : le corps métallique (dur, phallique, immunisé), la vitesse lente (le temps s’arrête, on le domine), le raisonnement de la technique (pour abolir le hasard).

On a souvent décrit Anquetil comme un loup solitaire. Cette solitude, qui le sublimait sur la route, l’enfermait dans une arrogance aux charmes désuets. Beaucoup de champions de son rang (Merckx, Hinault, Indurain, Armstrong) ont suscité la controverse, le rejet, c’est le prix à payer de la domination, mais aucun n’a semblé en éprouver de jouissance comme Anquetil. En 1957, il arrivait, en France, après la génération de Robic et Bobet, des Bretons de caste, des forçats qui dodelinent de la tête et des épaules, comme le public se plaît à les admirer. De sa génération, bien sûr, il y eut Poulidor, dans la position ingrate, mais fructueuse pour qui cherche les suffrages, du looser au grand cœur, du brave type qui perd avec le sourire. On soupçonne Anquetil, d’une intelligence aussi affûtée que sa silhouette au départ du Tour, d’en avoir beaucoup rajouté dans le contraste, pour entretenir la rivalité, et avec ce plaisir que l’on sait aristocratique de déplaire, lui fils de maçon normand. Alors il serait ce monstre froid et calculateur, qui court pour l’argent, éventuellement la gloire, mais surtout pas pour le public, ce monstre dégoulinant de frustrations.

Je me souviens, au moment de sa mort, de plusieurs pages dans Paris Match. Les photos dataient de quelques années, il prenait la pose dans son château de maître, entouré de ses femmes, le bétail en liberté, des hauteurs et des superficies de patrimoine naturel, la fontaine en marbre et le petit ruisseau qui serpentent dans le jardin, très gentleman-farmer, ancien pauvre qui flamboie, un rien bling-bling dirait-on sous nos latitudes. Je revois ce sourire goguenard, si caractéristique, qu’il promenait sur les pages, d’une photo à l’autre. Frime ? Provoc ? Oui, mais vu comme une dynamique, un moteur, une liberté conquise, et toujours ce plaisir de déplaire.

Ses femmes, je disais. L’histoire ne fut connue du grand public que longtemps après la mort d’Anquetil. Sa fille a écrit un livre, en 2004, où elle raconte l’histoire, le secret de cette famille transgressive : il y a Jeannine, la femme de Jacques, tout en blondeur et pulpe hollywoodiennes ; il y a Annie, fille de Jeannine, d’une vie précédente, que Jacques aima comme sa fille, puis comme sa maîtresse ; et il y a Sophie, donc, fille d’Annie et de Jacques, sous l’autorité bienveillante de Jeannine qui, ne pouvant donner un enfant à Jacques, et sachant que ce manque lui ferait perdre son amour, laissa la chose se faire. Et ils vécurent ainsi d’un amour pluriel, consanguin et consenti, Sophie insiste sur ça, chacun se sentait libre, mais dans la dévotion exclusive de Maître Jacques, sulfureux sultan : « Jacques était un despote éclairé et charismatique, tout en subtilité et finesse, qui n’imposait jamais rien. Il avait une poigne de dictateur, mais il nous aimait profondément : ça change tout. »

La légende d’Anquetil ne serait rien sans l’appétit des ogres qu’on lui prêta et qu’il ne fit rien pour démentir, dans un sport de moine anorexique où les excès se payent, en général, de sévères déboires. L’idée de manquer aux usages élémentaires, on l’a compris, ne pouvait que séduire l’homme d’abondances. Raphaël Géminiani, dit le Grand Fusil, ancien coéquipier puis directeur sportif des belles années, avec sa gouaille et son endurance aux veillées, en fit un conte rabelaisien : les nuits d’opéra avec l’ami Blondin, les hivers de grandes bouffes au château, la promesse d’une tournée des ducs pour l’inciter à l’offensive en cours d’étape, les raids de plusieurs heures qu’il s’infligeait les lendemains de bringue, et puis ce moment surréaliste, un jour de repos pendant le Tour, où il lampa un plateau de fruits de mer et une bouteille de blanc, devant les caméras, alors que le reste du peloton s’évertuait à la prudence et la frugalité. On retrouve dans ses manières l’orgueil de l’adolescent frondeur, mais secrètement blessé, qui s’éprouve dans le défi et le dégoût, façon James Dean, héros de ces glorieuses fifties, auquel il ressemblait un peu.

Juillet 1986. J’ai huit ans, et cette année mon père m’a promis de m’emmener à l’arrivée de l’étape du Tour, à Pau. Pour la première fois, je vais voir les coureurs, en vrai. Je les connais tous, ils s’appellent Claudy Criquielion, Sean Kelly, Lucho Herrera, Steve Bauer, Moreno Argentin (cette poésie des noms oubliés, le plaisir, bien connu des aficionados, de se les rappeler, comme d’un mot savant ou d’une petite amoureuse). Tous les jours je suis l’étape à la télé, et ce que je préfère, quelques minutes avant le direct, c’est la Rétro, comme ils disent à la télé, des images d’archives au filtre jauni, la voix pompidolienne de Jean-Paul Ollivier, l’histoire du Tour comme un prologue à celle de France. On y apprend tout de cette fable épique aux personnages de légende, en proie ou en lutte, vainqueurs ou vaincus, Grecs d’évidence, qui incarnent, tout à fait physiquement, et mieux qu’un acteur dont c’est seulement le métier, une émotion, un sentiment, parfois même une pensée. C’est sans doute là que j’ai vu, ou cru voir, cette image d’Anquetil pendant le Tour 57 que mon père avait suivi l’oreille collée au transistor, comme il me le répétait souvent pour s’étonner de la vitesse du progrès ou déplorer la défaite de l’imaginaire, je ne sais pas. Ainsi je fantasmais une image que mon père avait entendue, à peu près au même âge et dans un rapport également distant de la réalité objective.

Je suis sur les épaules de mon père, au troisième ou quatrième rang derrière la barrière, à une centaine de mètres de l’arrivée, et nous attendons les coureurs. Devant nous, c’est le barnum itinérant de la caravane du Tour, sorte de chenille publicitaire qui ambiance nos territoires avant le passage des coureurs : tocsin des motos de gendarmerie, promotion tapageuse des marques, blondes hôtesses juchées sur les capots d’où elles saluent en sirènes, bidons et casquettes que l’on jette au hasard des mains qui s’agitent, et me voilà, fier comme on peut l’être, coiffé d’une casquette à visière transparente, élastique jaune, marque Renault, la même que Laurent Fignon. Dans le bruit et la précipitation, quelques minutes plus tard, j’aurais à peine le temps de voir les visages comme noircis, déformés par la violence de l’effort, de Bernard Hinault et Pedro Delgado qui arrivent ensemble, après une longue échappée depuis le col du Tourmalet, sous une chaleur de plomb.

Il y a un peu moins de monde à présent. Nous sommes derrière le podium d’arrivée, près des autobus aménagés que rejoignent les coureurs au compte-goutte, en roue libre, dans un commun état d’épuisement, et j’attends le stylo à la main, prêt à tendre ma casquette à visière. Je trouve les coureurs petits et maigres, alors que je les imaginais grands et forts. Ils ont un bronzage bizarre au niveau du torse, des veines très marquées sur les cuisses et les mollets, et quand ils ne sont pas sur le vélo on dirait qu’ils boitent. C’est alors que j’ai senti la main de mon père sur mon épaule : regarde, il m’a dit. Je regarde en direction du podium et je vois : une allure de milord, toilette impeccable, mocassins blancs et chemise à fleurs, souplesse des mouvements, la mèche toujours soignée et ce sourire éternellement goguenard : Anquetil, bien sûr. Je tends ma casquette à visière et mon stylo. Ça c’est un champion, a dit mon père, Anquetil a souri, puis il a signé d’autres casquettes, un peu plus loin, et nous sommes restés quelques secondes à l’observer, avant de revenir à la voiture, en silence : moi en regardant la signature, mon père en étouffant un sanglot.

Le cyclisme ne crée pas seulement des idoles, comme dans les autres sports ou les environs du spectacle, il crée des mythes, une chanson de geste, un savoir-vivre qui n’a rien à voir avec la morale ou la religion. Ici, la grâce apparaît sous des formes contradictoires, par des corps souffrants et pourtant glorieux, intouchables et souvent meurtris. Les coureurs sont des saints et des malades, des surhommes trop humains. Alors, oui, le dopage, bien sûr le dopage. Il disait quoi Anquetil ? « Si l’on veut m’accuser de me doper, ce n’est pas difficile, il suffit de regarder mes fesses, ce sont de véritables écumoires ». Les bouches vertueuses qui prêchent la santé et l’exemplarité, dans un sport comme le cyclisme, ignorent tout de la condition de l’homme au pied d’un col, et de cette zone intermédiaire, après avoir dépassé les limites, dont on revient plus riche de soi mais séparé des autres, comme un explorateur.

De cette zone intermédiaire, où peu s’aventurent, parfois on ne revient pas. Ces dernières années, deux champions, Marco Pantani et Frank Vandenbroucke, sont morts à 34 ans, tous les deux vaincus par la dépression, la solitude, la drogue, l’un dans une chambre d’hôtel de Rimini, l’autre dans une case au Sénégal. Jacques Anquetil, lui, est mort en 1987 d’un cancer de l’estomac. Il avait 53 ans. Quelques jours avant sa mort, il appelle Poulidor et lui dit : « T’as vraiment pas de chance, tu vas encore finir derrière moi. »

Par Vincent Sarthou-Lajus


 

2017
11.04

Le Tour du Vaucluse Historique, avec Chilkoot et Vitus 992


Résumé

Descriptif :

GPX : #TourDuVaucluseByChilkoot
Pays : France
Région : Provence-Alpes…
Dépt : Vaucluse
Départ : Cavaillon (84300)
Difficulté : Moyenne
Distance : 217km / D+ :  3000m
Durée : environ 10 heures 30
Sport : Cyclisme Route

– « …Alors ce week-end Chilkoot, tu en dis quoi ?  »

– « … Ben c’était super, j’ai pas d’autres mots. Du vélo juste comme je l’aime, sans enjeux ni prise de tête.  Et quand même suffisamment costaud pour avoir un peu mal aux jambes à l’arrivée… . »

–  » Combien de kilomètres ? »

–  » 200 et des poussières … Mais pas de quoi décorner un cintre. On a rouler en groupe, en mode touristes et c’était bien cool car le parcours proposé par Luc, l’organisateur, était superbe. Y’a pas à dire mais le Vaucluse à cette époque de l’année ça vaut vraiment le coup !  »

– « C’est clair. J’y étais l’an dernier et on avait prit une claque. Bien plus agréable qu’à la pleine saison avec tout les touristes. On était même monté en voiture au Sommet du Ventoux. Mais dommage pour la vue, y’avait rien d’autre à voir que le brouillard là-haut… »

– « Oui, là pareil. Le parcours offrait plusieurs variantes dont l’une empuntait le Mont Chauve. Mais bon, trop de vent déjà en bas. Certains l’on fait mais perso j’ai suivi la MAP. Pas le goût de me geler là haut. Surtout qu’on avait la proposition d’une belle trace par le col des Abeilles.  Je connaissais la route des Gorges de la Nesque mais pas celle-ci. Et c’était bien sympa surtout après avoir ripaillé à Aurel. »

– « Ah Aurel, il me semble qu’on est passé là aussi. C’est un peu avant Sault c’est ça ? Un joli village provençale tout en pierres avec des restes de fortifications ici et là. »

– « Oui c’est bien ça. Un village perché et une vraie délivrance quand tu viens de te grimper la dizaine de kilomètres du Col de Lagarde d’Apt. Encore qu’on l’a monté à un bon rythme avec Martin. On s’est même payé le luxe de rattraper Thierry, mais bon…c’est vrai que lui n’avait qu’une vitesse….Un grand Monsieur ! »

–  » Et toi avec tes quinze vélo …! T’as roulé quoi finalement ? »

–  » Ben le vitus, tu sais le rouge avec le triangle arrière et la fourche couleur miroir… Je l’avais tout juste terminé pour l’occasion, un vrai régal. Et puis faire un tour Historique avec, c’était le moment ou jamais…. »

– « Historique ? »

– « Oui, enfin c’était la troisième édition d’un évènement qui  la première année s’est inspiré d’une course de 1923. Mais bon les routes ont bien changé et l’organisateur a modifié un peu la formule pour ne garder que la partie plaisir. On a même eut droit à une partie Gravel en plein cœur des Dentelles de Montmirail, par le col du Cayron si tu connais.  »

–  » Euh mais c’est vers Beaumes-de-Venise ça. C’est complètement de l’autre coté ! »

–  » Exacte,…, et c’est ce qui est excellent en vélo. Tu passe d’un coté à l’autre d’une montagne aussi grosse que le Ventoux sans même t’en rendre compte. Surtout qu’entre Aurel et Gigondas c’était le panard niveau parcours et rencontres. Car si on a pas vu longtemps Laurent dans la longue et bien technique descente sur Bédoin, on a reformé un petit trio Chris, Martin et moi jusqu’à la terrasse  d’une boulangerie pour la petite pause salée de la journée. Faut dire que y’en avait un peu marre du sucré et puis ça nous a surtout permit de tous nous rassembler. C’était mon premier Chilkoot mais j’ai été surpris de la convivialité des membres à ce moment là. D’ailleurs c’est presque en peloton qu’on est repartit à l’assault de la Madeleine. Une jolie montée que j’ai fait avec un gars du Sud, Joseph, amateur de Gravel vu la gueule de sa machine. Et puis on a enchaîné sur la montée vers Suzette, bon, y’en a bien un ou deux qui nous l’on faite mais on était pas là pour se tirer la tronche…Alors on a rit…. Et puis moins. Merci Robin 😉. Le secteur route blanche / gravier c’est bien sympa quand tu as un VTT. Mais beaucoup moins quand t’es en 42 sur des pneus de 23…. Et finalement, c’était un peu comme la belle vague de la journée. »

–  » T’es malade…. »

–  » Ouais, sûrement. Car si je l’étais pas autant, je ferais ce genre de truc plus souvent…Je sais même pas comment te le décrire alors je crois qu’il faudrait que t’essaies. Juste pour sentir le vent de liberté qui souffle sur toi lorsque tu roules de nuit entre Carpentras et Cavaillon avec 2 autres compagnons de galère. L’esprit caustique de Robin, ancien tri-athlète à l’entraînement un peu court cette année, ou la volonté de Nicolas qui s’il était un peu dans le dur aujourd’hui a quand même réussi  à se farcir le French Divide au mois d’août ! Et puis on s’est quand même tirer  la bourre au sprint sur le vélodrome….Question de fierté. »

– » Et t’as gagné ? »

– » Le Sprint ? Aucune idée mais on s’est serré la main franchement à l’arrivé. Et puis on a attendu les derniers en sirotant un grand bol de soupe. C’est ça The Chilkoot Spirit. »

– » Bon. A refaire donc ? »

– » Oui sans hésitations aucunes. Ne serait-ce que pour recroiser tout ceux que je n’ai pas pu citer dans cet article. Dominique, Marc, Ventouxman (468 Ventoux !!!!), Lisa, et les autres. Vous êtes géniaux ! Merci ! »


Pointage


Parcours


Profil


#MarchonsSurAvignon

Quand à la veille d’une rando vélo sur Cavaillon, tu te fais un bon trip urbain dans Avignon. Excellente cette nouvelle idée des #MarchesUrbaines, à la prochaine 😉


 

2017
11.01

#Vitus 992, « le naufrage de Bienvenu »