2018
12.22

Itinérance

Une pincée d’éléphant

2023, après plusieurs voyages orientés bikepacking pour aller vite et empiler du kilomètre, une blessure au genou me contraint à lever le pied et à prendre mon temps. C’est ainsi que l’Hannibal Rider, un brevet fédéral au départ de Pavilly se transforme en 12 jours de cyclocamping à la belle et sans stress qui, au départ de Saint Etienne, me conduisent à traverser successivement le Jura, le Bugey, les Alpes, le Vercors ou encore l’Ardèche et la Haute-Loire… Avec comme point d’orgue, l’Iseran, le point culminant des Alpes si l’on excepte la fausse Bonnette…  12 jours pour renouer avec le plaisir du voyage. Du dressage du campement dans un lieu improvisé à la persévérance et la patience dont il fallut parfois faire preuve pour se hisser en haut de certains cols. J’ai retrouvé là ce que j’ai éprouvé 7 ans plus tôt lorsque je parcourais la France au fil de Loire. Un sentiment immense de liberté. Et cette confiance absolu dans le temps qui permet de tout surpasser !!!

 

Le Phare des Baleines

2020 est une année particulière dans la vie de beaucoup. C’est l’année où tout s’est arrêtée. C’est l’année où les plus jeunes dont je fais parti ont compris pourquoi les plus âgés raisonnent ainsi. La fin de l’insousiance. La prise de conscience que oui, on peut mourir. Et que c’est même assez facile. Mais l’expérience avait eu aussi pour effet d’affûter nos perceptions. Si nous avions pris acte de nos fragilités, nous éprouvions désormais un sentiment semblable pour les gens autour et cette nature qui dans le calme des rues éteintes s’était révélée à nous. Le chant des oiseaux le matin au réveil. Un hérisson sur la terrasse, le soir, en fermant les volets. Déconfiné pour un temps incertain, nous étions avides. Avides de découvrir ce qu’il pouvait bien rester de force au fond de nos tripes. Avides de savoir si notre éveil à l’importance de la première ligne, du rôle des soignants, de tout ces artistes qui surent trouver l’inspiration dans le malheur pour rendre cet enfermement plus supportable survivrait dans le temps. Il fallait en avoir le coeur net. S’inventer un défi démesuré, se donner un cap à aller chercher. Et quoi de plus approprié que de viser alors un phare ? Le Phare des Baleines, un aller-retour en cinq jours que raconte l’album rouge soigneusement illustré par le frangin. 

 

De Ganagobie à Napoléon

L’année 2019 restera pour moi celle d’un insasiable appétit qui devait me conduire à réaliser avec succès mon premier Paris-Brest-Paris. Mais à coté de cette quête insensée, il y eu aussi de nombreuses histoires fabuleuses que les jambes de feu que j’avais alors rendaient possibles. L’une d’elle restera à jamais comme l’un de mes plus beaux souvenirs cyclo, pour le formidable voyage qu’elle représentait d’abord et pour cette camaraderie intense qui en résulta ensuite. Le mérite d’une telle expérience revenait à Christian et Annie rencontrés lors des brevets qui forgent l’âme du PBP. Christian qui chaque année descendait voir son fils à Nice, en deux étapes articulées autour d’un lieux et d’un hôte unique : le monastère de Ganagobie et frère Jean. Je me rappel de ce repas partagé en silence dans une haute salle où les moines sévères nous entouraient. Je me souviens de cette chambre dont la vue donnait sur une cour intérieur, où le temps ne coulait plus. Je me souviens de mes compagnons, des gorges du Verdon, des lavandes, de la mer que nous pouvions entrevoir à notre arrivée. Je me souviens du retour aussi, effectué à vélo par la célèbre route que Napoléon emprunta à son retour de l’île… « Jusqu’à Grenoble, j’étais aventurier. À Grenoble, j’étais Prince… »


 

Au revoir Papi (et Mami)

De loin mon ride le plus douloureux. 14 juillet 2018, je me trouve sous l’orage au sommet du col du Granon, lorsque le téléphone sonne. C’est mon père, qui parle d’une voix faible et brisée. Son père, mon grand-père, Marcel, est parti et nous laisse avec ce vide et ce chagrin immense dont j’aurais bien du mal à me remettre… Alors j’ai pris la route, un mois plus tard exactement, en souvenir de lui et de mami lorsque, le dimanche midi, nous évoquions mes études en Alsace, son service militaire à Nancy. Ce périple lui (leur) est dédié. Parti en train de Saint Chamond jusqu’à Belfort où je traverse une partie des Vosges vers Nancy et cette caserne militaire devant laquelle je serre ému ta fourragère dans ma main. Puis cette longue route qui mène à la Boutonne, la ferme où tu passas ta vie et qui réveille en moi les souvenirs délicieux de mon enfance. Ton visage se superposait aux paysages ruraux que je déroulais devant moi. Puis, accompagné de mon père, faire cette marche triste vers votre dernière maison. Aujourd’hui je sais la chance incroyable que j’ai eu de vous avoir. Je vous aime. Votre petit-fils. Damien.

Belfort/NancyNancy/DijonDijon/Chevrières –  Chevrières/la Boutonne

 

Sur les traces de Stevenson

2017, deux ans après ce voyage mémorable vers l’Océan, je lis un petit livre « Voyage avec un âne dans les Cévennes » écrit en 1878 par Robert-Louis Stevenson… L’idée, l’histoire et la modernité du récit me scotche… Mais n’ayant point d’âne dans mon entourage, je décide de partir à vélo, détellant la remorque pour l’équipper de saccoches beaucoup plus adaptées aux terres montagneuses et austères que le récit décrit si bien… Au retour, je colle mes photos sur le texte centenaire, et tout va si bien !

En 2020 et à l’appel du Chilkoot qui refuse de baisser les bras, je repars, en la bonne compagnie de mon ami Laurent.

 

La Loire à Vélo en 9 jours

C’est en cette belle année 2015 que je suis parvenu à réaliser un rêve dont je caressais l’idée depuis longtemps. Celui de descendre en 9 jours et en vélo le fleuve qui m’a vu naître. Un voyage à double sens, la Loire comme fil de vie. Vous trouverez ici un petit récit sans prétention retraçant avec fidélité ces 9 jours de voyage, de la Source à l’Atlantique. 9 étapes à travers la France durant lesquelles j’ai vécu une multitude de bons moments et ressenti des émotions d’une force inégalable. Place aux images !

 

Alès&Retour

En 2013, ma première expérience itinérante en vélo et autonomie complète ! A l’époque, la remorque n’était qu’un moyen à moindre de frais de ce faire une idée de ce mode d’aventure. De se confronter aux premières galères, de commettre les premières erreurs. Quoi qu’il en soit, cela m’a plu, cette sensation immense de liberté et le droit acquis de pouvoir toujours changer d’avis… Tellement que quelques mois plus tard je repartais, pour quatre jours de vadrouille, entre le Puy-de-Dôme et la Bourgogne… Sans prendre le temps d’en faire le compte rendu cette fois, non sans regrets…

 

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