2022
09.17

#MTB-SaintVictorDeMalescours…

Le Saint Victour Club est un club de vélo Route et VTT créé en 2010, il compte aujourd’hui une vingtaine d’adhérents. Le club est affilié a une fédération cyclisme. La philosophie du club est convivialité, bonne humeur avec une petite dose. De dépassement de soi 😉

Aujourd’hui, c’est le Saint Vict’our à Malescours…

Une équipe, généreuse et appliquée, un VTT bien ludique où je me suis régalé…

Merci à Nicolas pour l’invitation, merci à lui pour les prolongations…

Du haut de cette pierre des trois évêques qui régénère…

Mystères d’hiérophante et de druides…

Mon Olympe Gaulois…

Pilat

 

    La Pierre des Trois évêques, proche de la tourbière de Gimel, est bien connue, et a fait l’objet de nombreuses publications. Rappelons qu’elle doit son nom au fait qu’elle servit de limite entre les trois évêchés de Lyon, Vienne et le Puy. Auparavant, elle fut une borne qui délimitait trois provinces romaines de la Gaule : la Lyonnaise, l’Aquitaine et la Narbonnaise. Mais une évidence est frappante lorsqu’on se rend sur place : cette anodine pierre plate ne constitue nullement un point de repère, à l’inverse d’autres rochers des environs visibles de fort loin… Pourquoi les Romains, qui affectionnaient les symboles ostentatoires, furent-ils si modestes dans leur choix de cette borne comme limite commune à trois provinces ? Sans doute parce qu’elle jouait déjà, bien avant leur arrivée, un rôle capital dans les croyances gauloises.

    En 1555 le juriste lyonnais Jean du Choul voyagea dans le Pilat et en laissa une précieuse description rédigée en latin : De Monte Pylati. Dans ce livre il rappelait la notoriété dont le Pilat jouissait auprès des peuples de la Gaules, et le qualifiait d’Olympe gaulois. La Pierre des Trois Évêques fut probablement un lieu de rassemblement très discret, et aussi une sorte de « nombril du monde » tout comme l’était l’omphalos de Delphes pour les Grecs. L’annexer permettait de la « romaniser ». Mais on dit qu’à l’arrivée des Romains, les druides délaissèrent le Pilat pour leurs réunions secrètes et se replièrent vers la forêt des Carnutes, qui allait devenir Chartres… Auguste leur imposa de revenir, non pas dans les forêts du Pilat trop difficiles à surveiller, mais à Lyon dont il fit la capitale des Gaules.

   Le rôle de la Pierre des Trois Évêques était cependant loin d’être terminé ! Après avoir servi de frontière entre les Burgondes et les Wisigoths, puis les Francs, elle matérialisa la démarcation entre les parts attribuées aux descendants de Charlemagne, Charles le Chauve et Lothaire, lors du morcellement de l’empire carolingien par le traité de Verdun en 843. Elle marqua encore la limite des zones de juridiction des châteaux de Montchal, Argental et la Faye. Elle ne perdit son rôle majeur, en terme de pouvoir temporel tout au moins, qu’en 1296, lorsque le comte du Forez étendit son territoire par son mariage avec Alix de Vienne.

D’après Patrick Berlier, RegardsDuPilat

2022
09.11

Le Triangle de la Burle (VTT/Bivouacs, 3jours)


Résumé

Avec Guillaume, au sommet du Mezenc, point d’orgue de ce parcours qui interroge…

Pour tout comprendre : Est appelé Triangle de la Burle, une zone comprise entre le Puy-en-Velay, le Mont Mézenc et le massif du Pilat. Région déjà décrite comme « Locus Horribilis » pendant l’Antiquité. Nombreux contes et légendes à son propos. 75 crashs d’avion depuis 1945, record national. Certains complètement inexpliqués. Parmi les plus emblématiques : le 13 mai 1948, crash de l’avion privé de Kathleen Kennedy Cavendish, sœur de John Fitzgerald Kennedy ; le 21 janvier 1971, crash de l’avion militaire transportant tous les cerveaux de la recherche atomique française ; 6 septembre 1980, « ghost crash » d’un appareil koweïtien. On ne retrouvera jamais les corps ni les débris de l’appareil… Fréquentes observations d’OVNI depuis l’an 1420. Matérialisation de boules roses et bleues. 

 

Bref, une région pas piqué des hannetons, et qui attire le cycliste barré comme les avions… Heureusement, pour le cycliste, ça fini mieux…en général

Il est 8heures lorsque je retrouve Guillaume, l’organisateur de cette petite vacherie sur le parking de Cluny, au Puy-en-Velay. Certains d’entre vous le connaissent peut-être, Guillaume. Il tenait l’Atelier du Vélo à Saint Etienne au temps du Tour des Brasseries de la Loire. Aujourd’hui, il tient un magasin à Valcivières, https://www.larouedynamo.com. Spécialisé dans le montage de roues, il maîtrise comme pas deux le montage des moyeux dynamo. Avec tous les Paris-Brest qui traînent par ici, c’est une information que je me devais de communiquer…

Donc Guillaume, il aime le VTT (engagé), l’Aventure (minimaliste) et accessoirement boire une bière ou deux quand les kilomètres s’accumulent trop. On devrait bien s’entendre ;-). On retrouve également Benoit, qui est venu faire nos brevets en début de saison, et qui lui aussi se souvient très bien du déluge que nous avons eu sur le 300. Benoit boxe dans une autre catégorie. Adepte des BikingMan (Portugal, Corse…), il fera le parcours (270km) sur 2 jours, avec seulement un petit sac-à-dos… Quant au grand machin pas très à l’aise sur un VTT, c’est toujours moi… 😉 Se joindrons à nous Florian et Elie, l’un revient d’un voyage au Palmir, l’autre est originaire du Triangle. Autrement dit, c’est pire.

C’est parti…

Saint Julien-Chapteuil… Premier arrêt de la troupe, en terrasse d’un PMU… Installé sur une petite table au fond de la terrasse, un mec ni jeune ni vieux nous fait des grands sourires. Il ressemble à une hybridation entre un écureuil et Laurent Romejko, et lit Le yoga au bout des doigts de Gertrud Hirschi. Détail important : il est le seul à ne pas boire de boisson alcoolisée. Nous nous dirigeons vers lui.

  • Bonjour. Peut-on s’assoir à ta table ?
  • Oui, amis. Vous êtes les bienvenus. Je m’appelle X***.
  • X****, es-tu un extraterrestre ?
  • Non, j’ai longtemps été dépressif. Maintenant, je suis médium, apprenti-druide et mage blanc. Vous n’êtes pas du coin, qu’est-ce vous amène ici ?
  • Nous allons demain sillonner le Triangle de la Burle.
  • Oh la la. Oui, je connais très bien. Il y a des phénomènes très forts là-bas. Des tourbillons d’énergie. Des vortex. Ils ont des couleurs et des fréquences différentes. C’est en revenant du pèlerinage de Compostelle que j’ai commencé à les voir.
  • Comment tu expliques cela ?
  • C’est de la géo-biologie. La Terre est un organisme vivant, la Burle est tout simplement l’un de ses centres d’énergie, l’un de ses chakras.
  • Et les OVNI ?
  • Le Triangle de la Burle se situe sur d’autres plans vibratoires. Pour moi, les OVNI ne sont que les apparitions d’entités venues d’autres dimensions.
  • Quels sont les endroits où tu nous conseilles d’aller ?
  • Les Dents du Diable, c’est très costaud niveau énergétique. La pierre magnétique de Chazornes, aussi. Et puis Mézilhac, là où les atomistes se sont crashés.
  • OK. Il y a beaucoup de mages blancs comme toi dans la région ?
  • Non, je suis le seul à ma connaissance. Sinon, il y a un mage noir qui tient ici une herboristerie. N’allez pas le voir…

Fort de ces renseignements, nous nous enfonçons à travers les Sucs, encore un peu plus inquiets. Heureusement, le pays est superbe, les chemins, bien que caillouteux, encore roulant. Dans le joli village de Saint Jeure, nous nous arrêtons. Sandwich, quiches, nous nous sommes installés sur une petite table couverte en face de l’église. Durant la durée de notre arrêt, 3 randonneurs ce qui ne trompent pas. Nous sommes bien sur les chemins de Saint Jacques…

La roche druidique de Crouzilhac est une pierre à cupules située sur la commune de Tence…Une légende raconte qu’un homme aurait été puni pour avoir déplacé une borne de la forêt de Crouzilhac, se retrouvant dès lors condamné à errer sans jamais pouvoir poser cette lourde pierre. Le seigneur du château de Mazel l’aurait délivré en l’autorisant à déposer celle-ci auprès du ruisseau des Mazeaux. Son fantôme hanterait encore les lieux…

Nous reprenons, la route, en direction de Saint Genest Malifaux que nous avons choisi comme point de chute. Le Triangle de la Burle a cela de particulier d’être loin des villages et agglomérations. Il faut bien se ravitailler, et ne pas rater son coup… Montfaucon, la via Fluvia qui nous conduit sans efforts vers Dunières. Un morceau récup’ volontairement placé en vue d’un final un peu plus dur, que Nicolas aurait pu tracer. Nous voyons Chaussitre et sa croix à nouveau debout. Nous y sommes, Saint Genest-Malifaux, et son camping.

Il est 18heures trente et nous avons le temps. Quelques courses au Proxi, café des Sports où le patron nous accueil en ami, pizzeria où notre allure vagabonde et notre politesse finissent par convaincre la patronne de nous laisser diner sur place… Le ventre plein, nous rejoignons le camping ou nous dormirons Roots comme on dit. A même le sol, armé d’un simple duvet et d’un sursac. Voyant notre matériel un brin sommaire, nos gentils voisins, des gens d’un certain age, viennent nous proposer de nous mettre à l’abri sous l’avancé de leur chalets… Poliment nous refusons. La rudesse de la nuit fait partie de l’Aventure… (putain que j’ai regretté, toute la nuit, dans mon duvet à 15° alors qu’on a pas eu plus de 5 avec la pleine lune et la rosée…!!! La prochaine fois, je mets l’ego au chaud, c’est sûr)…

Camping de Saint Genest-Malifaux. Entre les chalets, deux vagabonds…

6h30, l’aube est là et avec elle le froid de l’air qui s’ajoute à celui du sol. N’ayant presque pas dormi, je me sens comme un bâtonnet glacé que l’on peine à sortir du papier… Yeahhh !!!!

7h. Ce qui est vachement bien quand on dort sans tente c’est qu’elle est super vite pliée… Je boule en vitesse l’amertume dans son sac et saute dans la roue de Guillaume, qui, en gars expérimenté, est déjà près. Nous filons au café des sports, qui en plus des bières, fait aussi boulangerie. A la télé, le journal. En gros titre, le décès de la Reine. Je prendrai tout de même deux croissants…

La partie d’ici sera la plus difficile, et je ne dis pas ça parce que je suis chauvin. De Saint Genest à Planfoy, puis de Planfoy au Bessat. Nous abordons le Pilat comme si c’était un vieil ami un peu grincheux. Ca monte, ça monte, ça roule des caillasses et ça secoue bien plus que le bas des reins… Mais on s’accroche, jusqu’à la cime de la Perdrix. C’est génial. C’est beau. Le ciel est bas, gris, autrement dit, redoutable. Les pierres, sèches, grises et brutales… On est plus en France, on est quelque part ailleurs au bout du monde…

Le Crêt de la Perdrix. Lors d’une évacuation sanitaire entre Luxeuil et Istres le 1er novembre 1944, les cinq membres d’équipage d’un Douglas C-47 Skytrain américain et 15 soldats blessés Alliés et Allemands trouvèrent la mort lors d’un crash entre le crêt de la Perdrix et le crêt de la Botte. Deux stèles rappellent cet accident : l’une proche de La Jasserie et l’autre sur un sentier entre cette même Jasserie et le col de la Botte.

Dans une clairière un peu avant l’Auberge du Grand Bois où Vélocio avait ses habitudes, nous nous arrêtons. Sur de grands troncs empilés au sol, nous mangeons. En Aspi, et une Pizza. Cela même que nous avons acheté au boulanger du Bessat. En échange des petits sous comme il nous a dit. Les petits sous, à notre époque, ça se compte… et se décompte…

Pause déjeuner, au Soleil, à l’approche du col des grands bois…

De l’auberge, nous rejoindrons Saint Agrève, par Saint Bonnet-le-Froid et le lac magnifique de Devesset. Les cailloux se sont espacés, les forêts sont belles, s’en est presque trop facile… Saint Agrève, 19h30 et plus de 100kilomètres au compteur. Une sortie qui compte. L’Auberge des Cévennes, sa bannière rouge, sa fontaine et ses chaises larges comme deux fesses. On est bien assis avec la petite mousse réglementaire. Ce sera bientôt le début du service. Et l’on se plait à refaire le monde…

Au menu ce soir, un burger à la fourme du Mezenc. Guillaume, à deux doigts de s’etouffer avec le pic qui tient les deux pains de son burger. La Fourme, il n’y en a qu’une de vraie, et c’est celle de Valcivières… 😉 (je rappel ici sa règle énoncé à l’occasion du #CFC, considérer Valcivières et toute production y émanant comme étant le Katmandou forézien). Ce qui n’empêche pas que c’était vachement bien.

22h30. Cette nuit nous ferons l’impasse sur le camping et dormirons au sens du bivouac vrai. Un parc, de l’herbe, deux sacs au sol avec des mecs dedans. Cette nuit-là, je découvrais le secret des chats. Un œil fermé, un œil ouvert et l’oreille sensibles au moindre bruit. Guillaume, lui dors, profondément.

6h30, pas de réveil, mais un coq dont nous avons oublié de relever le prénom. Une heure au moins qu’il gueule, et voici qu’il me prend des envies de meurtres. Une fois tout plié et rigoureusement attaché, nous filons à la boulangerie qui fait aussi salon de thé. 2 café, un flan, 2 croissants. Sur la façade en face, la lumière chaude d’un soleil encore bas dans le ciel… C’est aujourd’hui que nous saurons si la Table d’Or existe ou bien si c’est une affabulation…

Saint Agrève, derrière les vitres du salon de thé, nous attendons l’arrivée des premiers rayons…

Un long secteur routier comme mise en jambe, 7° au compteur mais des paysages à couper le souffle. Bien vert et c’est tout bonnement étonnant… Fay-sur-Lignon, l’arrivée depuis les tréfonds…

La route toute en lacets nous mène au village de Chaudeyrolles, situé au pied du Mont Mézenc, qui culmine à plus de 1 750 mètres. Nous y croisons Roméas, notre premier être humain. Roméas a 65 ans et habite dans le bled depuis toujours. Lorsque nous le demandons où se trouvent les Dents du Diable, celui-ci croit dur comme fer que nous sommes des journalistes envoyés par TF1 pour l’émission Mystères. Puis, il nous répond avec un bon sens paysan : « Vous savez, ces histoires d’OVNI, tout ça, c’est dans la tête des gens. Bon, il y a trois Dents du Diable, et la plus accessible est la dent pointue. Pour s’y rendre en voiture, prenez sur votre gauche pendant trois kilomètres. » Selon l’historiographie locale, une main géante faite d’or et d’orichalque – un métal atlante – aurait été enterrée dans les environs par des druides en -450 avant Jésus-Christ. Ce trésor serait une sorte de condensateur à énergie négative et expliquerait pour beaucoup la malédiction des lieux. 

Au sommet de la Croix de Peccata, nous prenons à gauche, par le petit chemin qui mène au (deux) sommets du Mezenc. Nous en terminerons l’ascension à pied, après avoir pris soin de cacher les vélos entre de petits sapins. L’un des participants de la première édition vient de décédé, sur une épreuve de bikepacking. Guillaume a emmené avec lui une petite bougie qu’il allumera au sommet Ardéchois…

La Croix au sommet du Mont Mezenc…. Jeudi 31 décembre 1964, deux avions de chasse de l’armée de l’Air française se percutent en plein vol au-dessus du massif de Mézenc, dans les Cévennes….

Prenant notre temps, nous avons mangé les sandwichs et le brownie acheté la veille chez Marcon. Sous nos pieds, les Estables, et l’immensité des paysages… C’est absolument sublime !

Le panorama depuis les Estables !

Au Estables, reste une soixantaine de kilomètres que je savoure comme si ça devait être les derniers. Nous L’Aventure proposée était unique et magnifique. L’incertitude liée à la distance, aux nuits en bivouacs envolées, la malédiction du lieu déjouée. De quoi ouvrir de nouveaux champs des possibles… Nous retrouverons Benoit et sa petite famille au Puy-en-Velay où il nous invite à prendre un verre. 3jours de vélo, 270km, 6000m de D+ pour cette version allégée du Triangle. L’original comptant 300km pour 9000m de D+. Un jour, quand nous serons plus grands…

Rocher et Chapelle Saint-Michel d’Aiguilhe…. Il y au moins deux millions d’années, le bassin du Puy était un immense lac. Les éruptions volcaniques sous-lacustres ont façonné ce paysage. La lave a rencontré de grandes quantités d’eau en arrivant à la surface. De nombreuses explosions, peu violentes, ont fragmenté la lave pulvérisée qui est retombée aussitôt dans l’eau. Les débris se sont agglomérés en couches multiples et se sont soudés puis transformés en un matériau brun clair. Ainsi est né le tuf volcanique. Des panneaux entiers de roche retombaient à chaque explosion dans la cheminée. Le Rocher est ainsi constitué de grandes dalles proches de la verticale qui témoignent du fragile entassement dans la cheminée profonde.

Nous choisissons de finir cette enquête en allant voir le mage noir dans sa boutique d’herboristerie estampillée « Guilde des Rebouteux 2017 ». Manque de bol, il n’est pas là. Nous tombons sur sa secrétaire particulière qui nous dit :

  • Oui, il est parti en consultation à La Grande-Motte. Vous vouliez le voir pourquoi?
  • Nous revenons du Triangle de la Burle. Nous voudrions savoir ce qu’il en pensait.
  • Oh ! Le Triangle de la Burle ? Il y a tellement de théories farfelues à son sujet. Je suis très ouverte à l’invisible, mais sur ce coup, je crois que tous ces crashs sont dus à des conditions météorologiques difficiles : la Burle, qui a donné le nom à la région, est un vent très violent. Avec en plus des températures basses, et des sommets cachés par les nuages, toutes les conditions sont réunies pour qu’il y ait des accidents. Vous désirez autre chose ?
  • Non, ce sera tout Madame.

Déshabituée à un tel shoot de rationalité, ma cervelle fusionne et notre retour est une longue hallucination où se croisent les Petit-Gris, le mage blanc, la dent du Diable, Monsieur X et Laurent Wauquiez. Arrivé en bas de chez moi, j’ouvre ma boîte aux lettres. Pendant trois jours, elle s’est gavée de publicités, de factures et d’une mise en demeure. Jetant cette paperasse à la poubelle, je me dis qu’il est finalement bien dommage que le Triangle de la Burle ne m’ait pas téléporté dans une autre dimension. Une dimension loin, vraiment très loin de ce plan vibratoire que l’on nomme réalité…

 

* En italique, extrait de tirer de la véritable enquête… https://www.brain-magazine.fr/article/brainorama/47705-Dans-les-mysteres-du-Triangle-de-la-Burle

 

Les crashs

  • Le mercredi 3 novembre 1943, à Marcols-les-Eaux (Ardèche), un bombardier britannique Handley Page Halifax devant parachuter des armes aux résistants de la Drôme heurte le rocher de Bourboulas. Six des sept membres d’équipage décèdent dans l’accident. L’appareil a été pris dans un remous mystérieux et plus aucune commande ne répondait. Ce sont les propos du mitrailleur de queue, le seul rescapé du crash qui explique, effrayé, qu’il a ressenti une forte chaleur faisant place, soudain, à un froid glacial. Des témoins au sol voient le bombardier tomber en piqué avec tous ses feux de position allumés autour de lui (il était « entouré d’une multitude de petites lumières multicolores »). Pourtant, pour ce genre de mission derrière les lignes ennemies, les avions volaient de nuit tous feux éteints pour ne pas se faire repérer par les batteries de canons anti-aériens.
  • Le mercredi 1er novembre 1944, crash d’un Dakota C-47  dans le Massif du mont Pilat.
  • Le jeudi 13 mai 1948, à Saint-Bauzille (Ardèche), un peu avant 18 h 00, un petit avion de tourisme tombe foudroyé et s’écrase au lieu-dit Taillas, un endroit surnommé autrefois « terre des loups »… À l’intérieur… Katleen Kennedy Cavendish, la sœur du futur président des États-Unis, et son amant… De quoi alimenter le mythe d’une malédiction pesant sur la célèbre famille.
  • Le vendredi 12 Décembre 1952, un bimoteur s’écrase à quelques centaines de mètres du précédent crash de 1948…
  • Le jeudi 5 novembre 1963, deux Gloster Javelin FAW.9 britanniques se crashent. Les pilotes s’éjectent mais on ne les retrouvera jamais (information sensationnelle, mais à vérifier).
  • Le jeudi 5 novembre 1963, à Jaujac (Ardèche), un avion à réaction arrache plusieurs toits avant de répandre son carburant dans quelques habitations. Quatre riverains trouvent la mort dans ce drame. Les deux pilotes, qui s’étaient éjectés de leur appareil auparavant, sont indemnes.
  • Cette même année 1963 s’écrasent également un Gloster Meteor et un Lockheed F-104 Starfighter.
  • Jeudi 31 décembre 1964, deux avions de chasse de l’armée de l’Air française se percutent en plein vol au-dessus du massif de Mézenc, dans les Cévennes. Cet accident aérien pourrait passer totalement inaperçu 58 ans après sa survenue s’il ne faisait pas partie d’une longue liste de faits analogues se déroulant dans une zone géographique bien délimitée, appelée « le Triangle de la Burle » et si certains témoins ne faisaient pas mention de phénomènes que la science humaine ne sait pas encore expliquer de manière rationnelle…

  • En 1965, deux F-104 Starfighter se heurtent au-dessus du Mézenc en plein vol, explosent et s’écrasent au lieu-dit « les dents du diable ». Les témoins affirment que les appareils étaient poursuivis par six petites boules rosâtres qui s’arrêtèrent au-dessus du point d’impact jusqu’à l’arrivée des secours. Elles furent donc visibles par tout le monde pendant une période assez longue.
  • Toujours en 1965, un avion d’entraînement Fouga CM-170 Magister percute le sol près d’Orcival. Il était survolé par « deux soucoupes volantes» distinctement vues par les sept premières personnes arrivées sur les lieux de l’accident.
  • Le lundi 18 mars 1968, un avion d’entraînement Fouga CM-170 Magister et un Dassault Mirage III C entrent en collision, de nuit, près de Saint Félicien.
  • Le jeudi 31 octobre 1968, un autre Fouga CM-170 Magister se crashe à trois kilomètres de Cros-de-Géorand. Les conditions météos étaient mauvaises (pluie et brouillard).
  • Le lundi 23 Juin 1969, c’est un Jodel qui tombe d’un coup sans aucune explication.
  • Le lundi 12 août 1969, un nouvel avion s’écrase au col de Goudooze. Il était poursuivi par trois triangles lumineux. D’autres témoins mentionnent la présence d’un quatrième objet lumineux d’une autre forme. Plus tard dans la journée un Wassmer s’écrase à son tour. Il a tenté un atterrissage en catastrophe mais n’a pas eu le temps de réaliser la manœuvre. Et ce n’est pas terminé : un peu plus loin deux chasseurs en provenance de la base aérienne de Francazal se percutent en plein vol sans explication.
  • En septembre 1969, un avion à réaction s’écrase au sud du Béage, sur le Cros de Géorand (deux morts).
  • Après quelques semaines de répit un nouvel incident survient le vendredi 21 novembre 1969. Cette fois, heureusement, il n’y a pas de morts. Trois avions dont un Dassault Mystère IV connaissent diverses « pannes mystérieuses » alors que passent quatre « disques luisants et lumineux » au-dessus de Saint-Pierreville.
  • En avril 1970, un Dassault Mystère IV, poursuivi par des boules lumineuses très singulières, s’écrase près de La Terte.
  • Le jeudi 21 janvier 1971, le bimoteur Nord-Aviation N262 (n°44 F-RBOA de l’armée de l’Air) de la base aérienne de Villacoublay à destination de la base aérienne d’Orange. L’appareil transporte huit membres d’équipage, sept hauts responsables du Commissariat à l’énergie atomique (CEA) et six officiers d’état-­major devant inspecter l’usine nucléaire de Pierrelatte. Le pilote reçoit une clairance de l’ATC (Air Trafic Control) de Marseille pour descendre à 8 000 ft (pieds) jusqu’à Montélimar, puis à 5 000 ft jusqu’à Orange. N’ayant pas bien compris la consigne, l’équipage amorce immédiatement sa descente vers 5 000 ft et, dans des conditions météo exécrables, disparaît des écrans radar et s’écrase au lieu-dit des Hubertes, en bas du suc du Paradou, entre les cols de Mézilhac et des Quatre Vios.

  • Le mois suivant, en avril 1971, c’est tout simplement un Beechcraft Bonanza qui se volatilise dans le Triangle de la Burle. Il ne sera jamais retrouvé, ni aucun de ses passagers.
  • Le mardi 1er juin 1971, un Cessna revenant de Fréjus s’écrase à Saint-Front, près du lac Arcône. Les habitants précisent alors que le lieu est fréquemment survolé par « des machines volantes et soufflantes ».
  • Le jeudi 17 Février 1972, un avion de tourisme de type Robin DR 253 Regent se crashe. Les conditions météo étaient mauvaises avec un épais brouillard.
  • Le vendredi 1er août 1975, crash d’un avion à Marat (Puy de Dôme).
  • Le mardi 18 Avril 1978, un avion de tourisme s’écrase après avoir heurté l’angle d’un immeuble de la commune de Montpezat-sous-Bauzon (Ardèche). Les conditions météos étaient une nouvelle fois très mauvaises.
  • Le samedi 6 septembre 1980, à Saint-Vincent-de-Barrès (Ardèche), un avion militaire koweïtien est frappé par la foudre et explose dans le ciel. Le pilote et les sept passagers périssent.
  • Le jeudi 18 septembre 1980, un avion est signalé en perdition au mont Devès. Il est vu entouré de feu et de fumée. Parmi les témoins, des gendarmes. Les secours sont envoyés mais l’épave ne sera jamais localisée. Le plus étrange est qu’aucune disparition d’avion n’est signalée. C’est l’un des premiers cas français de ce qui s’appelle un « crash de rien » (ghost crash en anglais) et il n’y aurait que 22 cas recensés dans le monde.
  • Le mercredi 24 septembre 1980, un avion dont le moteur fume abondamment accroche la cime des arbres et s’écrase près de Saint-Agrève (Ardèche).
  • Le jeudi 22 janvier 1981 correspond au signalement d’un nouveau cas de « crash de rien », toujours aux alentours du Mont Devès. C’est le deuxième dans le Triangle de la Burle.
  • En février 1981, un troisième « crash de rien » est déclaré. Les gendarmes recueillent de nombreux témoignages concordants d’un avion en difficulté à basse altitude (feu, fumée et moteur avec des ratées…), dont aucune trace ne sera jamais ne sera retrouvée.
  • Le mercredi 28 mars 1984, un avion à réaction survole Privas en dégageant une fumée noire. Il finit par s’écraser près de Saint-Agrève.
  • Le samedi 12 mai 1991, au mont Alambre, un Piper Apache (avion bimoteur de tourisme, appelé Aztec dans sa version plus récente) de l’Aéro-club d’Auvergne s’écrase dans la matinée s’écrase aux Estables suite à un changement de cap. Le pilote et deux passagers périssent dans le choc mais une adolescente de 16 ans, Dorine Bourneton, reste bloquée dans les décombres toute une journée avant d’être secourue. Paralysée des membres inférieurs après l’accident, elle se bat pour réaliser son rêve : devenir pilote.
  • Le mercredi 14 août 1991, un hélicoptère a en effet heurté une ligne à haute tension sur la commune de Chomérac.
  • En mars 1996, un Piper Aztec disparaît au-dessus du Triangle de la Burle.
  • Le mardi 24 décembre 1996, c’est un avion de tourisme qui atterrit violemment entre Sagnes et Goudoulet, sur une zone marécageuse.
  • Le mercredi 6 septembre 2000, un bombardier d’eau s’écrase dans le secteur du Burzet (Ardèche).
  • Le dimanche 13 octobre 2002, un ULM s’écrase sur la commune de Jaujac.
  • Le lundi 14 avril 2003, un avion de tourisme s’écrase à Saint-Marcel-d’Ardèche.
  • Le samedi 23 avril 2005, c’est un autre avion de tourisme qui chute entre Villeneuve-de-Berg, Saint Germain et Sauveplantade.
  • Le vendredi 28 décembre 2006, un avion en flammes se crashe sur la commune de Saint Sernin.

Au total, il y a eu près de 70 accidents d’avions dans ce périmètre, pourtant 1 000 fois plus petit que le triangle des Bermudes….

De quoi laisser tout de même perplexe…

 

Parcours

GPX : #LeTriangleDeLaBurle…
Pays : France
Région : Rhône-Alpes
Dépt : Haute-Loire
Depart : Le Puy-en-Velay (43000)
Difficulté : Moyenne
Distance : 270km / D+ : 6000m
Durée : 22 heures en trois jours
Sport : Cyclisme VTT


2022
09.05

« En Quête du Triangle de la Burle… »

 

La France n’a pas à rougir du Triangle des Bermudes, du Triangle du Nevada ou du Triangle de la Mer du Japon, puisqu’elle possède en son sein le Triangle de la Burle. Située entre la Haute-Loire et l’Ardèche, cette zone étrange comptabilise plus de 75 crashs d’avions depuis 1945 dont certains inexpliqués et des phénomènes ufologiques y sont fréquemment observés. Porte vers des dimensions parallèles ? Base extraterrestre ? Trou du cul planétaire ? Ce week-end, un groupe d’électrons libres se rendra sur place pour mener l’enquête…

Hors-série illustré (le Progrès). Dessin de Chloé Manceau.

Ce « Pot au Noir » ou Le « Bermudes des Cévennes » n’est pas avare en observations de phénomènes étranges, d’histoire de troupeaux de vaches anéantis… Entre Le Puy-en-Velay, le Mont Pilat et le Mont Mézenc, le rude pays de la Burle ne ménagera pas les valeureuses et valeureux qui tenteront l’aventure. Plus que les cailloux et le dénivelé, ils affronteront toute la puissance de la Table d’Or, que l’on dit enterrée au pied des Dents du Diables…

Une Aventure prometteuse proposée par la Roue Dynamo (du 09 au 11 septembre)