2015
06.20


AVM, le marathon à Vélo

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La plus belle cyclosportive 🙂

2015_Ardechoise_DossardCyclosportive : L’Ardéchoise Vélo Marathon 2015
Région : Rhône-Alpes
Dépt : Ardèche
Départ :  Saint Félicien (07410)
Difficulté : Haute
Distance : 278km / Dénivelé : 5400m
Durée : 11 heures  45 minutes
Sport : Cyclisme Route

Participations :

2011, première participation, j’avais terminé le parcours de l’Ardéchoise over-cramé, la faute à une méconnaissance des longues distances et à une mauvaise fracture de l’omoplate 1 mois avant l’échéance.
2013, deuxième participation, mais cette fois en formule randonnée : parcours retenu, le Tanargue, en 2 jours. Pas d’effervescence au départ mais un parcours et une ambiance absolument génial, avec en bonus une nuit au couvent dont je me rappellerai.
2015, une année impaire donc il me fallait à nouveau fouler les fabuleuses routes ardéchoise. Et comme j’ai depuis pris goût aux défis, je m’élancerai sur le parcours le plus long, celui de l’Ardéchoise Vélo Marathon qui cumule sur une seule journée  pas moins de 278kilomètres et 5400m de dénivelé !

Défi réussi puisque je termine dans une condition physique, comment dire….acceptable, et surtout DANS les délais impartis. Car les barrières horaires sont relativement serrées… 🙂

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Défi réussi, à 23.63km/h de moyenne sur 278km, ce qui vaut pour moi bien autant que ma 62ième place sur 103 finishers!

 


Contre-la-Montre

Nous y voilà, la date du 20 juin 2015 avait été coché dès cet hiver et devait constituée le sommet de l’année. Je tente en effet aujourd’hui l’Ardéchoise Vélo Marathon, un parcours de 278 kilomètres au cœur de l’Ardèche qui présente pas moins de 5400m de dénivelé et 14 cols. En cas de réussite, ce sera ma plus longue sortie, loin devant les 230km de l’Ardéchoise classique qui constitue aujourd’hui ma référence.

Le défi est donc de taille et c’est pour cette raison que le plan d’entraînement a laissé peu de place à l’improvisation, avec du foncier cet hiver, quelques cyclosportives en début d’année pour travailler l’intensité, des Dindes de l’Oeillon pour le dénivelé et surtout une participation à la Lyon Mont Blanc il y a deux semaines pour accumuler les heures de selle.

La seule ombre au tableau de cette préparation aura pour ainsi dire l’affectation de mon numéro de dossard, car alors que les participants à l’AVM bénéficient d’un numéro prioritaire garantissant un départ 10 minutes avant les troupes, je bénéficie d’un dossard 5833 qui me place assez loin sur la ligne. Mais en contrepartie, je pourrais coupé en restant classé si le parcours s’avérait finalement trop dur.

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L’accueil à Saint Félicien et le retrait des dossard. Pour moi le 5833 !

 7h, me voilà donc sur la ligne de départ, perdu au milieu des milliers de cyclistes venu s’essayés aux joies de l’Ardèche. Nous sommes près de 15300 participants cette année dont un bon nombre partira ce samedi même. L’hélicoptère de France 3 ne s’y ait d’ailleurs pas trompé et survole à plusieurs reprise le petit village de Saint Félicien, capitale de la petite reine pour tout une semaine.

7h20, le départ semi-prioritaire de l’AVM est donné, et dire que j’aurais dû en faire partie… Les minutes me semble désormais de plus en plus longue, la file ininterrompue de cyclistes défilant sous mes yeux. Du côté du ciel, un léger vent frais souffle sur la commune et c’est avec bonheur que nous accueillons les premiers rayons du soleil. La journée devrait donc être belle mais le vent, joueur en particulier sur les hauts plateaux Ardéchois. Un facteur essentiel de la journée.

La barrière du SAS 5000 et + est enfin ouverte, nous nous avançons enfin vers la ligne. Il est déjà 7h47 lorsque je la franchi, j’ai donc déjà pas loin d’une demi heure de retard sur le groupe AVM. Je réfléchi aux deux solutions qui s’offre à présent à moi. Partir prudent, ce qui constitue sûrement la meilleur chose à faire au vue de la distance. Ou profiter du vent plutôt favorable dans la première partie et des bonnes jambes de ceux partis sur les parcours plus court pour tenter de refaire le retard et si possible rattraper les derniers de l’AVM avant le Mont Gerbier de Jonc, qui marque la première barrière horaire.

Cette partie du tracé m’étant parfaitement connue, je décide de tenter cette deuxième option avec comme backup une bifurcation sur l’Ardéchoise si la fatigue est trop présente au Gerbier.

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Combien sommes nous ce matin sur la ligne, je ne saurais le dire clairement mais la masse bigarrée de cycliste est tout bonnement impressionnante !

2015_AVM-5833Nous entamons comme à l’habitude par le long col du Buisson qui, hormis la traversée de Pailharès est très roulant. Je maintien un bon rythme malgré les bouchons qui m’oblige parfois à ralentir. Beaucoup de places gagnées dans cette montée, l’objectif étant surtout de sortir du « paquet » avant la descente sur Lamastre que je déteste définitivement dans ces conditions.

Point de vue totalement défendables d’ailleurs puisque nous y trouverons plusieurs cyclos « à terre ». Tous prit en charge par les secours ok mais les souvenirs n’auraient ils pas été meilleurs si la journée avait pu durer un peu plus longtemps ? Descente très prudente pour ma part, avec un peu de chance pour arriver tout entier à Lamastre, ville décorée et animée comme à l’accoutumé. Jaune, Violet – pas de doute, nous sommes bien sur l’Ardéchoise.

Applaudissements, je tape dans la main des gamins qui venu fêté l’événement comme tout un village – voilà ce qui rend l’Ardéchoise si belle.

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Lamastre, après une première descente périlleuse le village marque le début de la partie plaisir. Et celle-ci durera encore quelques centaines de bornes !

Nous voici désormais dans le long faux plat des Nonières. Je roule seul, sautant de groupes en groupes comme j’aime le faire. Pas de contraintes si ce n’est celles de maintenir le rythme le plus régulier possible pour « griller » un minimum de cartouches. La journée sera longue…

Une reformation de 5/6 coureurs se crée dans le col de Nonières, qui comme beaucoup de « col » Ardéchois ne présente pas beaucoup plus de difficultés qu’une simple « bosse ». L’aspiration y est pourtant pour beaucoup car le vent semble ne pas avoir encore choisi dans quelle direction il devra souffler. De coté, 3/4 dos, légèrement de face, une chose est sûr, la première partie du parcours ne devrait pas être la plus défavorable.

Bref arrêt au sommet pour boire un verre, avant de s’élancer dans la descente du Cheylard. Encore une descente rapide et technique par moment. Je commence tout juste à prendre du plaisir, le peloton s’étant déjà fortement étiré en 2 cols seulement. Vigilance tout de même car sur l’Ardéchoise le danger peut être partout, la preuve une colonie de punaises traversant la route et balayés par l’une des voitures d’assistance. Il y a vraiment des cons partout.

Nous traversons désormais le Cheylard qui marque le début de l’ascension du Mézilhac, l’un des gros morceaux de la journée. Près de 20km de montée dont les 12 premiers très roulant me donnent généralement des « ailes ». Je me fais reprendre par un petit groupe de 5 personnes emmené par une locomotive, bandana sous le casque et regard déterminé. Mon dossard m’a fais partir tard certes, mais me permet de bénéficier de ces bonnes roues qui s’élancent probablement sur des parcours plus court.

Le col du Mézilhac, première difficulté de la journée.

Le col du Mézilhac, première difficulté de la journée.

Pas de surrégime cependant, je gère ma montée concentré sur le souffle et la souplesse du coup de pédale. Sardige marque le début du col, un peu plus pentu qu’à sa base mais les épingles sont purement magiques. Le moral est au taquet, un col que j’aime et que je recommande à tout ceux qui aiment les bosses. Pas difficile, juste long et magnifique.

Pas de pause pour moi au sommet, mes précédentes participations m’ayant appris que la foule peut vous y faire perdre un temps précieux. Un petit ravito se profilera d’ailleurs bien vite au alentour d’Aizac, mais il reste pour cela encore un peu de chemin à parcourir.

Longue descente sur Antraigues-sur-Volane, où nous virerons sur notre droite pour l’ascension du col d’Aizac, un col court mais aussi l’un des plus raides de la journée. Le compteur frôle souvent les 60km/h dans la première partie, il faut être prudent car les petites routes sinueuses ne sont pas exempts de pierres et la route est désormais ouverte dans l’autre sens de circulation. Les gorges en bas de la descente sont, elles, impressionnantes.

Nous y voilà, Aizac, l’heure du premier ravito. Je vide quelques gobelet car le vent bien que légèrement frais ne doit pas nous faire oublier le Soleil qui sera aujourd’hui de la partie. En équilibre sur mes cales, je réalise un numéro de jonglage avec une banane sauvage qui finira finalement par m’échapper. Au ravito, c’est l’éclat de rire. Bonne humeur!

On nous attends à Aizac, pour moi le premier ravito de la journée et déjà un esprit plus très lucide !

On nous attends à Aizac, pour moi le premier ravito de la journée et déjà un esprit plus très lucide !

Je repars joyeux en direction du Burzet qui marque le début de la seconde partie. Mais avant, il me faudra passer le col des Moucheyres qui culmine à 858m. Pas difficile, la route est super sympa mais le rendement du revêtement très moyen. Inutile de chercher à casser les temps ici, mieux vaut récupérer à l’approche du col de la Baricaude (1257m) qui, après le Mézilhac, marquera la deuxième difficulté de la journée.

J’y arrive cette année dans de meilleures dispositions qu’en 2011 où j’y avais connu un grand passage à vide. Je me sens physiquement bien, le moral est également au beau fixe et je rattrape mes premiers AVMistes. Le compteur indique tout juste 105 km.

Burzet, 105km au compteur et le début d'une deuxième journée. Enjoy !

Burzet, 105km au compteur et le début d’une deuxième journée. Santé !

3h39minutes se sont écoulées depuis le départ soit une moyenne de 28.68km/h avec déjà le franchissement des cols du Buisson (920m), des Nonières (671m), du Mézihlac (1119m), d’Aizac (643m) et des Moucheyres (858m). Un contre la montre qui m’aura permis de combler une partie des 30minutes perdues au départ. La réussite de ce défi devient une option plausible.


Rando au long court

178km, il reste 178km à couvrir, après un échauffement de 105km. Des chiffres qui s’entrechoquent dans mon cerveau et interpellent.  Suis-je réellement sain d’esprit ? N’ai-je pas tout bonnement surestimé mes capacités physiques et morales en m’inscrivant sur ce parcours ? Aurais-je les ressources pour finir et si oui, quelles conséquences dans les semaines à venir ?

La prise de conscience est brutale mais le doute n’est pas permit. La ligne d’arrivée est acquise à condition d’abandonner l’ivresse de la vitesse et de basculer dans le mode mois grisant de la gestion d’effort. Car si le physique est nécessaire, mes diverses rando au long cours m’auront appris que le mental et la réflexion le sont tout autant. Car si le lièvre gagnera toujours le 100mètre, la tortue gagne à coup sûr la course de la longévité.

Comme souvent en Ardèche, les cols ne sont pas très difficile et régulier. La Barricaude ne déroge pas à la règle mais il est long...très long...

Comme souvent en Ardèche, les cols ne sont pas très difficile et régulier. La Barricaude ne déroge pas à la règle mais il est long…très long…

L’éloge de la lenteur ? Pas cette fois car les barrières horaires sont toujours bien présentes dans mon esprit. Il s’agit donc plutôt de ralentir pour être capable de tenir le rythme jusqu’à la fin. Je premier juge de paix de l’AVM/Ardéchoise sera la barrière du Mont Gerbier de Jonc. 13h30, toutes minutes supplémentaire entraînant la bifurcation sur le parcours Ardéchoise. Passé au Burzet à 11h26, je réalise une montée correcte qui, malgré un arrêt au ravito de Sagne-et-Goudoulet, me permets d’arriver au pieds du Gerbier dans les temps. Pas de soucis pour cette première barrière horaire donc, je peux continuer sur la boucle des Sucs.

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Le Mont Gerbier de Jonc, le juge de paix. Avant 13’30 tu passe, après tu coupe ! Ce sera bon pour cette fois 🙂

Satisfaction qui sera de courte durée puisque le vent du Nord, généralement fort sur les hauts plateaux Ardéchois a décidé de freiner notre progression. J’écrase les pédales, gardant toujours un œil sur les paysages sauvages qui semblent soudain si hostile. Car avec un tel vent, finir un parcours de l’AVM seul semble impossible.

Mais heureusement, en cyclisme, les coups du sorts peuvent aller en quelques minutes seulement dans un sens comme dans un autre. Et ma chance aujourd’hui sera d’être repris par le Club de Tassin, quatres maillots jaunes, deux gros moteurs, qui effectueront un travail impressionnant face au vent. A plus de 30km/h sur la route des Estables, bien protégé dans les roues, je dois m’accrocher pour ne pas perdre la roue de celui qui me précède. J’en bave, je tire la langue mais je tiens car je sais que rouler à nouveau seul sera encore plus difficile. Nous sommes d’ailleurs deux à avoir fais le même constat, puisqu’un sixième compagnon est venu se greffer au groupe.

Le plateau des Estables, où le vent à décider de jouer contre nous !

Le plateau des Estables, où le vent à décider de jouer contre nous !

Les Estables, nous ne sommes plus en Ardèche mais en Haute-Loire. Il m’arrive parfois de me demander si ce lieu me serait connu si je ne pratiquais pas le cyclisme. Un lieu reculé où la nature semble encore avoir tout ces droits, nous ne sommes pourtant qu’à quelques encablures de la vallée du Rhône et de ses autoroutes. Et si le col de la Croix des Boutières (1506m) n’est pas le plus beau, le sommet débouche sur une des plus belles vues qu’il m’a été permis de voir. Le Cirques des Boutières vaut en effet à lui seul le déplacement et peu importe qu’il faille s’accrocher ou non, le spectacle offert vaut toutes les récompenses. Paysages verdoyant, Sucs ondulant, Routes serpentant le long des reliefs, un paradis.

Les Boutières, entre Mont Gerbier de Jonc et Mézenc

Les Boutières, entre Mont Gerbier de Jonc et Mézenc

Te concentrer Damien! Perdu dans la contemplation et peu à l’aise dans l’exercice, je vois les gens de Tassin filer devant moi dans la descente. Prise de risques calculées pour limiter les dégâts, il me faudra un gros effort pour recoller….bien aider par le vent qui a désormais faibli.

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Juste Magique !

Nous avalons la route touristique sous le Mont Mézenc à un rythme régulier… les gros moteurs semblent enfin calmés mais je remarque que ce n’est que parce que l’un des Tassilunois commence à faiblir. Une chance, et bien que la vitesse soit toujours soutenue, j’ai enfin l’impression de ne plus totalement subir. Ceci me permets de m’alimenter, toujours sur le vélo car le ravito du Viallard est squizzé. Je m’adapte.

Le Sucs d’Ardèche disparaissent peu à peu sur notre droite, tandis que nous nous enfilons dans la longue descente de St Clément. La route est étroite, technique, sinueuse. Toutes les qualités qui devraient ravir les amateurs de frissons. Une belle descente dont je profite pleinement comme l’ensemble du groupe.

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La longue descente de Saint Clément, technique !

La plus belle descente de l'AVM et l'une des plus belles que j'ai pu faire !

La plus belle descente de l’AVM et l’une des plus belles que j’ai pu faire !

Mais voilà que nous arrivons déjà à Lachapelle-sous-Chanéac qui marque l’entame de la troisième et dernière (sur le papier) difficulté de la journée, le bien nommé col de l’Ardéchoise (1184m). Rien de bien important à signaler dans cette montée si ce n’est un temps de passage de 7h et 1minute à Chanéac, 180ième kilomètres. Bien que la moyenne est bien baissée, je suis toujours à 25.6km/h de moyenne ce qui sur une rando classique aurait été très bien sur une rando classique.

C'est dur à Chanéac mais les supporters sont là

C’est dur à Chanéac mais les supporters sont là

Mais là, nous tutoyons la longue distance ce qui veut dire qu’il nous reste encore environ 100km à couvrir! Heureusement le ravito de Borée est de nouveau au top et, après une édition 2013 qui nous avait proposé les toasts à la confiture de violette, nous avons droit cette année à un magnifique fromage frais et fondant! Hummmm! 🙂

Borée est son ravito me sauvera encore cette année !

Borée est son ravito me sauvera encore cette année !

La pause s’étire mais il va bien falloir penser à repartir. En tout cas ce n’est pas l’avis des gens de Tassin dont l’un des membres semble déjà relativement touché. Après plusieurs minutes d’hésitations je me laisse glisser doucement dans la descente vers Saint Martin de Valamas, espérant que le reste du groupe me rejoigne bien vite. Ce ne sera finalement pas le cas mais le 5ième homme du groupe prends la même décision que moi et reviens dans ma roue au profit de la descente.

Après avoir profiter longtemps des roues, nous n’avons désormais pas d’autre choix que de coopérer car nous désirons tout les deux arriver dans les délais même si aucun d’entre nous n’ose encore l’avouer. Les relais tourne, mais je suis trop juste pour les appuyer autant que mon compagnon. Certainement le contrecoup des premières heures trop rapides, mais je n’aime pas cette situation.

Saint Martin-de-Valamas, 210ième kilomètre. Il est 16h18, je suis à deux doigts de m’arrêter pour un nouveau ravito mais mon compagnon de route m’en dissuade. La barrière horaire de Saint Agrève se rapproche en effet et nous n’avons plus le luxe de perdre du temps dans des arrêts fréquents. Le premier précepte de Vélocio me trotte dans la tête : « Haltes rares et courtes, afin de ne pas laisser tomber la pression« . Facile à dire !

Usine à Saint Martin-de-Valamas

Usine à Saint Martin-de-Valamas

Est-ce la faute à une mauvaise alimentation ou au non respect du 6ième précepte qui est de « Ne jamais forcer, rester en dedans de ses moyens, surtout pendant les premières heures où l’on est tenté de se dépenser trop parce qu’on se sent plein de forces« , je suis à bout. La montée de Saint Agrève se fait au mental, mes yeux s’accroche dans la cassette de Jonathan qui semble maintenant me tirer par une force invisible. L’esprit se vide, les jambes s’engourdissent mais tour après tour le dénivelé s’efface….lentement….difficilement. Cela faisait longtemps que je n’avais plus connu cette sensation.

Le ravito de Saint Agrève pourtant tant espéré a été dévalisé. Je songe quelques minutes à abandonner.  Tout ceux qui connaissent le vélo savent combien ce sport est un sport cérébral, et je suis avec le recul à peu près sûr que j’aurais mis pied à terre si nous n’avions pas été deux à ce moment là. Nous repartons finalement, une décision qui ne prit qu’une fraction de seconde, et qui paraissait pourtant si difficile quelques minutes plus tôt.

2015_AVM-RochepauleUne fois les cols de Clavière (1088m) et de Freydaparet (1115m)  franchis, toujours dans le dur, nous entamons la descente en direction de Rochepaule. Je tente de me convaincre que la majorité des difficultés sont derrières nous et que ce qui reste n’est que formalité. La montée se fait cette fois de front et en discutant et se passe finalement relativement bien. Aurais-je enfin retrouvé mon second souffle ?

Lalouvesc, dernière étape de la journée... et un grand merci à tous les Ardéchois !

Lalouvesc, dernière étape de la journée… et une nouvelle fois un grand merci à tous les Ardéchois !

Oui probablement car la fin de parcours se passe parfaitement, le col de la Lalouvesc (1092m) est avalé. Il ne nous reste plus que la longue descente vers Saint Félicien pour mettre fin à cette longue journée de Plaisir, de galère aussi mais ne faut il pas nécessairement passer par ces phases pour avoir le sentiment d’avoir atteints ses limites et, récompense suprême, celui de les avoir dépassé ?

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La flamme rouge, 277 kilomètres et un dernier de bonheur!

Flamme rouge, il ne reste plus qu’un kilomètre à parcourir sur les 278 annoncés au départ. Pas de sprint, les corps ne le permettent d’ailleurs plus mais nous avons surtout envie de profiter de ces derniers instants sur la route. Nous franchissons la ligne, il est 19h33. Cela fait près de 11h45 que je suis parti, je suis entier, aucune douleurs autres que musculaires, du plaisir à rouler une grande partie de la journée, quelques moments difficiles mais qui seront des forces sur les épreuves à venir. Un bilan plus que positif qui m’autorise de nouvelles perspectives à l’avenir. 20 juin 2015, une date à retenir !

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Le stade accueillant le repas, le podium et la tombola géante !


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