2024
04.01

Concentration pascale, avril 2024. Ici la Squadra, devant les portes du Belambra de l’Isle-sur-la-Sorgue. Un weekend mi-figues-mi-raisins coté météo mais qui a tout de même été l’occasion de visiter certains coins sympa de cette belle région. De pointer aussi, à Pernes-les-Fontaines, pour le centenaire des concentrations pascale et des flèches Vélocio.

La Provence tient une place à part dans son cœur, et plus particulièrement la petite bourgade de Saint-Pierre, perchée à quelques kilomètres de Martigues, sur les rivages de la Méditerranée. Paul a perdu sa mère très tôt et son père n’a guère le temps de s’occuper de son éducation. Il l’envoie à l’âge de dix ans auprès d’un oncle, l’abbé Valet, curé du village, pour fortifier ses poumons délicats et parfaire sa culture latine. Né à Pernes-les-Fontaines dans le Vaucluse, c’est pourtant à Saint-Pierre qu’il situe le véritable lieu de sa naissance, sa « deuxième naissance », comme il le dit joliment.

Le jeune orphelin garde un souvenir éblouissant du « pays du soleil et de la lumière ». Face à la mer, il gonfle ses poumons de l’air parfumé de la garrigue, escalade les rochers les cheveux au vent et se satisfait de joies simples. Le petit Paul ne tarde pas à recouvrer la santé grâce au bon air marin.

Ce Midi méditerranéen, le pays de Mireille chanté par Frédéric Mistral, dont il parle avec tant d’ardeur, est la destination d’innombrables randonnées à vélo. Année après année, ce fils de la Provence parcourt la région dans tous les sens : le Comtat Venaissin, le Luberon, la Sainte-Beaume, l’arrière-pays niçois ou les Alpilles qui seront le lieu de ses derniers week-ends pascals. Sans doute y a-t-il croisé Paul Cézanne, son chevalet à la main, sur les chemins lumineux de la montagne Sainte-Victoire.

Paul décrit son amour de la Provence avec talent, il y est viscéralement attaché et brûle de la revoir. Son cœur s’emballe à chaque fois qu’il quitte la « ville noire » pour la retrouver, comme dans ce passage extrait du récit d’une excursion réalisée à la Pentecôte 1928 : «  Les 18 kilomètres qui séparent Montélimar de la Trappe d’Aiguebelle m’ont paru plus intéressants que lors de ma première visite en novembre dernier. Le Printemps et le soleil en sont sans doute la cause. J’admire l’exubérance de la végétation, l’or éclatant, rutilant, flamboyant des genêts, qui sont ici de véritables arbustes ; je m’enivre du parfum pénétrant qui sort des bois, qui s’élève de la garrigue, que le soleil tout puissant fait jaillir même des cailloux. C’est toute la Provence, ma belle Provence qui est venue là au-devant de moi, et, comme si elle savait que je ne descendrais pas cette fois plus bas vers elle, elle est montée vers moi. Mon compagnon s’est arrêté un moment à Montélimar, et je suis seul à écouter la voix de mon pays natal qui me souhaite la bienvenue. »

Extrait « Le Vélosophe, Paul de Vivie, dit Vélocio (1853-1930) », Charles de Vivie

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