2017
08.12


Résumé


GPX : #TDF1903-Etp2-Lyon/Marseille
Pays : France
Région : Rhône-Alpes
Départ : Lyon (69000)
Difficulté : Haute
Distance : 381km / D+ : 2600m
Durée : 13h38
Sport : Cyclisme Route

Les Défis vous font découvrir sur vous même des choses que vous ne soupçonniez pas.

Ce sont eux qui vous grandissent et vous poussent au délà des limites.

UNE ANNEE, UN DEFI ! Après la Loire à Vélo en 2015 ou le Tour du Mont Blanc en 2016, 2017 sera sous le signe de la rétrospective et de la longue distance… Un défi inspiré d’une initiative du Club Cyclosportissimo qui organise cette année une épreuve totalement hors norme, une épreuve qui conduira 21 Ultra sur la route des pionniers du Tour de France 1903 (affaire à suivre du 11/09/2017 au 16/09/2017) !!!

Un défi cyclosportif ultra-distance hors norme :
2500 kms | 6 jours
6 villes étapes : Paris, Lyon, Marseille, Toulouse, Bordeaux, Nantes
Le parcours du 1er Tour de France en mode ultra

N’ayant pour ma part pas le grain assez gros pour me lancer dans de telle inepsie, je finirai cependant par relever le défi lancé par un ami. Oui, nous referons l’étape du 5 juillet 1903, reliant Lyon à Marseille, et ce après un crochet par Saint Etienne et le col du Grand Bois. Une étape seulement, mais quelle étape ! Partis de nuit de la Cité des Gones (à 2h, de la place Bellecour comme à l’époque), le programme est simple. Nous suivrons la vallée du Rhône par l’ancienne route des vacances (N7) et roulerons jusqu’à atteindre la cité Phocéenne et les plages de la méditerranéenne. Là-bas, le train de 17h02 nous fournira la barrière horaire à ne pas dépasser ! Non nous ne sommes pas fou, nous savons que nous avons tous les deux l’essentiel pour réussir : les kilomètres, l’habitude de rouler long, et une terrible envie de réussir un peu de ce qui a fait la légende du Tour de France. Un peu, juste un petit peu….dans les traces des forçats de la route.

Et réussir nous allons….bien aidé par un Jacques qui, rencontré vers Valence nous aidera pratiquement jusqu’à Orange. Jacques, un dur au mal, un roule toujours qui vous pousse sans mots dire à vous dépasser. Jacques, Jonathan et moi, ou bien l’histoire d’un terre-neuve noir trop curieux, fuguant par la fenêtre et glissant sous nos montures. Boule de poils noir à longue tresse rose, courant et roulant, pattes en l’air, ventre à terre, bête soumise à la dure lois de l’inertie et de l’asphalte que nous avons tous au moins une fois durement apprise. 10 secondes de stupeur entremêlée de peur, 10 secondes ou le plaide à laisse rose, la pharmacie, et la fin d’une aventure auront traversées nos esprits brusquement vivifiés par l’Adrénalyne. 10 secondes d’impuissance totale, 10 petites secondes pourtant si marquantes. Une histoire si burlesque qu’elle en est tout juste croyable. Et pourtant Jonathan et Jacques savent que tout est vrai.  Que tout le monde va bien ; nous, le chien… et son maître. Que la grosse frayeur a été surmonté dignement, c’est à dire sans poser pied à terre…. Car en Ultra, on ne s’arrête pas, quoiqu’il arrive. Règle numéro 1.

Lyon/Marseille c’est aussi le plaisir incommensurable de partir à 2h du matin tandis que le commun des mortels rêve encore. Nous, nous rêvons éveillé, à travers l’agglomération lyonnaise, enveloppée par la chaude lumière des lampadaires et du jeu coloré des feux tricolores. Nous rêvons de montagnes russes, plongées dans l’obscurité, et dont nous ne distinguons que les fragments parcellaires découverts par nos lampions. La vallée du Gier et ses façades toujours aussi grises et tristes…. Puis Saint Etienne, son labyrinthe de sens unique et ses montées sèches….un dernier échauffement avant d’entamé la difficultée du jour. Le col de la République et ses 644m de dénivelé. Le col du Grand Bois et ses forêts humides et fraiches à cette heure matinale. Mais ne nous laissons pas distraire. Grimpons ! Le phare de Jonathan couche mon ombre devant moi. J’ai l’agréable sensation d’être immense sous cet angle là. Mais Jonathan l’est tout autant lorsque nous échangeons les rôles. Nous roulerons à deux aujourd’hui, l’objectif est commun et limiter la fatigue de l’autre sera tout aussi important que limiter la sienne…. Alors #RoulonsCollectif 🙂 .

Lyon / Marseille, c’est se replonger dans les souvenirs d’enfance, lorsque Papa refusait de prendre l’autoroute car Maman avait peur et que vous découvriez depuis les fenêtres arrières de la R19 la route du Soleil et les villages de Beauchastel et Rochemaure, les murailles de Mornas, les visages géants couvant la centrale nucléaire de Cruas, ou bien encore les vignobles dont le fruit vous était encore interdit…. 😉

Orange. Il est grand temps de se restaurer… Nous avons maintenant un peu plus de 260km au compteur ce qui pour les gens normalement constitué représente déjà une folie. Oui, mais nous, nous allons manger…et puis nous repartirons. Un sandwich au jambon cru, une quiche lorraine, et même une belle tarte au citron. Une pause déjeuner parfaitement minutée car s’il est tentant de laisser filer le temps, le train, lui aussi pourrait bien filer. Alors on optimise, on retire ses manchettes entre deux bouchées, on consulte le Road-Book entre deux gorgées de coca. 20min se sont écoulées. C’est déjà trop, nous devons repartir. Il reste à peine 120km dans la direction du Sud-Est. Une paille par rapport à ce que nous venons d’effectuer. L’une des clés de la longue distance est de savoir mantalement cloisonner ses efforts. A se représenter le parcours sous la forme de segments de longueur délimitée et parfaitement maîtrisée. On en fait un, puis un autre sans n’avoir plus aucune considération pour le précédent. Et ainsi de suite. Comme si le dernier segment était le premier….Autrement dit, penser 380km, c’est se condamner. On pense seulement 100km. Et puis lorsque ceux-ci sont terminés…on remet les compteurs à 0…. et on repart pour 100km….puis on recommence…c’est facile !

Carpentras marque un très net renforcement du vent. Heureusement, si celui-ci pour l’instant légèrement de coté, il deviendra plus favorable sur la fin du parcours….Une bonne nouvelle quand on connaît les paysages du Sud de la France, où les pins chétifs et espacés n’offrent que peu d’abris contre le vent. Nous n’aurions de toute façon pas imaginé un tel périple un jour de forts Mistral. Car ce que nous aimons à vélo, c’est de pouvoir s’amuser et profiter, pas la lutte contre l’infatiguable ennemie que représente le mouvement des masses  d’air. Le vent se joue bien trop souvent de nous, jouons-nous nous aussi de lui… 😉

Carpentras, nous prenons à droite, laissant le Ventoux derrière nous. Je ne peux m’empêcher de jeter un petit coup d’oeil par dessus mon épaule, une façon peut-être de lui rappeler qu’il représente mon défi estival…et que je n’en ai pas encore fini avec lui….

Cheval Blanc, Mallemort, Eguilles, les noms des villages de Provence sont pour le moins évocateurs. Nous franchissons les panneaux d’entrée et de sortie d’agglomération les uns après les autres, les paysages défilent toujours sous nos yeux et nous incitent à avancer malgré la fatigue qui commence à se faire sentir…. à moins que celà ne soit lié à la topolographie de plus en plus vallonnée du lieu. Une petite hésitation quand à la direction à prendre dans le village d’Eguilles. Mais une hésitation bénéfique puisqu’elle nous permettra ne nous ravitailler en eau. Ce sera le dernier ravitaillement. Un panneau « Etang de Berre » est planté à droite de la route. Nous serons bientôt arrivé !

Septèmes-les-Vallons passé, nous arrivons dans le quartier Saint Antoine, où Hippolyte Aucouturier l’emportait,  il y a près de 114 ans ! Un page du Tour s’écrivait alors !  Nous pousserons quant à nous jusqu’à la gare Marseille/Saint-Charles avec près d’1heure d’avance sur les délais que nous nous étions fixé. Aucun soucis donc pour réserver les billets et attraper notre train. Et nous aurons tout le trajet du retour pour refaire le parcours …. A vous de jouer !

  


 Parcours


 Histoire du Tour de France 

JUILLET 1903

L’Auto lance le Tour de France (+)

Le Tour de France La plus grande épreuve cycliste du monde entier Une course d’un mois Paris- Lyon- Marseille – Toulouse – Bordeaux – Nantes – Paris 20 000 F de prix Départ le 1er juin Arrivée le 5 juillet au Parc des Princes.

Cadre en acier manchonné soudé protégé par de la peinture. Les accessoires eux sont nickelés (traitement de surface). Les roues sont à pneus, jantes en forme de Chapeau de gendarme, blocage par écrous. La roue arrière est munie d’un tendeur de chaîne, mais il n’y a ni changement de vitesse, ni roue-libre (pignon fixe de 20 dents), ni freins : le développement est unique, pédalier de 56 dents, soit a chaque tour de pédale: 6,16 m. Le cycliste ralentit par rétro-pédalage. Sous la selle en cuir, la chambre à air de rechange est enroulée autour de la tige. Les cale-pieds sont en tôle d’ acier sans courroies. Le guidon, équipé de poignées en bois, est directement fixé sur l’axe de direction, sans potence. Pompe le long du tube vertical, nécessaire de réparation accroché au cadre, sacoche cuir de ravitaillement contenant une bouteille. Poids total du vélo : 12,5 kg

Hippolyte Aucouturier. Éliminé lors de la première étape (Montgeron/Lyon), il gagne cette deuxième étape en 14h25min. Maurice Garin, le vainqueur de cette première édition, arrivera lui 26min plus tard.

Quatre jours plus tard le 5 juillet 1903, les coureurs partent de Lyon pour rejoindre Marseille. Cette 2ème étape est historique, puisque la route empruntée permet aux coureurs de franchir le premier col à plus de 1000m du Tour de France, le col de la République à la sortie de St-Etienne.


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