2011
08.21

Après une année 2010 durant laquelle j’avais prévu de faire ma première sortie vélo dans les Alpes, chose que je n’avais malheureusement pas pu réaliser du fait de problèmes moteur sur la Xsara, j’étais cette année bien décidé à mettre ce projet à exécution. Et quelle plus belle occasion pour moi que de participer à cette Marco Pantani Memorial qui, comme la LOOK, fait partie du Grand Trophée et qui rend hommage depuis plusieurs années à ce grand coureur qu’aura été Marco Pantani?

Le tracé du grand parcours (170km, 4300 m de dénivelé positif) sillonne en effet les superbes routes sauvages entre Oisans et Valbonnais avec plusieurs difficultés assez bien réparties : le Col d’Ornon (1 185m), avec la vue sur l’Obiou, le Col du Parquetout (1382m), la plongée sur La Mure, suivi de l’ascension de l’Alpe du Grand Serre (1360m), puis la Vallée de la Romanche, jusqu’à Rochetaillée, la montée de La Garde, suivi du balcon d’Auris et la Grimpée finale du Freney aux 2Alpes.

Cette dernière montée est l’occasion de se mesurer à Marco Pantani qui remporta aux 2 Alpes une victoire mythique lors de l’étape entre Grenoble et les 2 Alpes (Tour de France 1998). Cette étape reste encore pour moi l’une des plus belle que j’ai eu l’occasion de voir, même si ce n’est qu’après avoir fait cette ascension que je réalise l’exploit qui fût réalisé ce jour là avec un temps d’ascension de 21minutes, extraordinaire lorsque l’on connaît les conditions ce jour là.

Après un réveil difficile (la faute à un samedi bien chargé et à une nourriture pas tout à fait adaptée), nous arrivons mon frère et moi à la maison de la montagne où sera donné le départ fictif de l’épreuve. Il fait déjà plus de 15°C et nous apprenons que la canicule a été décrétée en Isère ; voilà qui annonce un soleil brûlant pour l’après midi. La participation est relativement forte pour cette période de l’année, avec près de 700 engagés sur les parcours Senior et Master, et je suis surpris par le nombre d’étranger qui ont fais le déplacement, et en particulier les Italiens. Nous ne sommes en effet qu’environ 90 Français sur les 251 participants alignés sur le grand parcours.

Le départ est donné vers 8h30, et comme d’habitude ça part vite, surtout que le départ descend jusqu’à la Paute. Malgré ma maladresse en descente, j’essai de garder le contact avec le groupe pour éviter de me retrouver seul sur le plateau avant le col de l’Ornon. L’entame du col est difficile après cette longue partie roulante les jambes sont dures; J’attrape la roue d’un membre des Pantani Forever (avec leur tenue et vélo Bianchi c’est facile de les reconnaître mais pour les suivre c’est plus difficile…). Nous montons le col de d’Ornon (11.1 km à 5.8 %) relativement rapidement. Les jambes tournent bien même si la fatigue de la veille est toujours présente.

En haut du col, je décide de laisser partir pour lever le pieds et manger un peu. Je crains évidement d’avoir laisser un peu trop de force pour entamer le Parquetout dans de bonne condition. La descente du col est large et super roulante ce qui me permet de me laisser filer un peu. Je suis même surpris de reprendre mes compagnons du col d’Ornon avant la fin et me permets de faire la fin de la descente en tête. Par chance nous sommes repris par un petit groupe de rouleur qui nous emmène à grosse allure jusqu’à Entraigues.

Le Parquetout, le col tant redouté avec près de 7.4 km à 8.7 % dont les 5.6 derniers à 11% de moyenne. Ne connaissant pas le parcours dans le détail, j’entre assez fort dans les 2 premiers kilomètres bien décidé à suivre une fois de plus mon Pantani Forever! Grosse erreur car il s’agit des moins raides. A partir du kilomètre 3, la route s’élève brutalement. Les pourcentages peints sur la route sont détestables (12, 14 et même 18% par endroits). J’en viens même à trouver facile les passages à 10%! Malgré un braquet 38×28 monté pour l’occasion, je suis littéralement arrêté : pas plus de 8km/h au compteur. Le Pantani Forever lui s’est envolé et je ne le reverrais plus. Arrivé au sommet, je m’arrête juste assez de temps pour remplir les bidons et bascule dans la descente. Il commence à faire chaud.

La descente est pentu mais cette fois la route n’est pas très large. Je me sens à plusieurs reprise partir tout près de la sortie de route. Les freins chauffent et sont vraiment à la limite. Je me fais une grosse frayeur à la sortie d’un virage où je sors complètement à l’extérieur, allant même jusqu’à brouté l’herbe. Suite à ça, je fais le reste de la descente sur des œufs. Il faudra que je pense à mettre les freins à niveau pour la prochaine.

Arrivée en bas, je reprend un groupe de 8 Italiens que je ne quitterais plus jusqu’au col de la Morte. Le rythme imprimé me permet de me refaire une santé tout en restant suffisamment soutenu. Les 3 derniers kilomètres du col de la Morte sont magnifiques, avec une succession d’épingle à 180° et un beau soleil. Et c’est cette fois très chaud qu’il fais sous le CamelBag!!!!. En haut, pause ravito et grosse ration de fruit sec. Les bénévoles sont hyper sympa et je prend un peu de temps pour me faire explique la suite du programme….et les réjouissances ne font que commencée!

Je repars seul dans la longue descente sur Séchilienne, ce qui me permets de la faire à mon rythme et à celui de ce bon vieux Gitane!) Je prends énormément de plaisir sur cette route sinueuse et boisée et recolle à l’un des Italiens du groupe à l’arrivée dans Saint Barthélémy. Une chance car nous attaquons alors les 25km de la vallée de la Romanche. Petit à petit, le groupe grossis et c’est à 6 que nous arrivons à Rochetaillé.

Nous entamons la montée de la Garde avec les 4 premiers virages de l’Alpes d’Huez. Mythique, et même si c’est dur, l’impression du « comme les pros » est complète. Sachant que l’ascension jusqu’à Auris est longue, 8.7 km à 6.8 %, je décide de monter tranquillement. Je fais à nouveau une halte au ravito de la Garde avant de repartir pour l’avant dernière monté vers Auris. Le balcon d’Auris s’avère être un calvaire pour beaucoup. La route longeant la falaise est par ces temps de canicule un vrai four. Cependant la vue est magnifique et absolument »vertigineuse »! L’impression de plonger en s’approchant du muret est d’ailleurs si grande que je préfère resté de l’autre côté de la route. Les pourcentages sont toujours forts et c’est avec plaisir que nous ralentissons dans les tunel pour profiter de leurs fraîcheurs. Une petite photo souvenir?



Je bascule dans la dernière descente de la journée, sans prendre de risque d’autant plus que le goudrons commence à fondre et me revoilà au Freney d’Oisans pour la cerise de ce gros gâteau. L’ascension des 2 Alpes et ces 9.8 km à 6.2 %. Un spectateur me dis qu’il y aura un peu plus d’ombre à partir de là. On ne rigole pas avec ces choses là! Après la grosse crainte que j’ai eu le samedi lorsque j’ai fais la route en voiture, je me rends compte que je monte finalement pas mal. La cassure à 5 km du sommet me permet de souffler un peu. Les virages numérotés qui donnent régulièrement des informations sur les pourcentages et le nombre de kilomètre restant motivent et me permettent d’hausser un peu le rythme.

Au final, je boucle cette Marco Pantani à la 174° place sur 251 arrivant, et ce en 7h32min49sec et 52 centièmes (ca c’est de la précision) soit une moyenne de 20.00km/h (et non je n’ai pas fais exprès!). Je suis fatigué bien sûr mais plus à cause de la chaleur qu’autre chose. Aucune douleur, pas de crampes, le morale au top. Avec un arrêt cumulé de près de 20min sur l’ensemble du parcours et la volonté de ne pas se mettre dans le rouge pour cette première sortie Alpestres, je suis complètement satisfait de cette performance. Rendez-vous l’année prochaine!

Et hop, une petite image de carte postale pour le souvenir! Merci Cédric pour la photo!


Pantani-BSpace

BSp@ce, le beau blog rando du fréro !

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