Petit retour sur la Midi-Minuit de Saint Christo qui cette année s’est déroulé de 4h à 16h, allez comprendre… Mais un départ à 4heure du matin a cette saison à du bon. Cela vous laisse suffisamment de temps pour découvrir les joies et les sueurs froides d’une nuit sans lune… Sans que le jour ne se fasse malgré tout trop attendre. Rouler à VTT de nuit est usant. Mais aussi tellement grisant… !
Nous sommes jeudi. La météo annonce une bonne tempête, Diego, Hooo, Diegooo…. Vendredi, je suis cette fois atteint d’un syndrome compulsif qui me conduit encore et encore sur cette carte de vigilance qui encore jaune menace de tourner à l’orange. En commentaire sous la carte. Alerte au vent violent et à d’importantes précipitations. Bref, la météo annonce une bonne tempête… 23heures. Passablement énervé, je décide enfin à me coucher, demain le réveil sonnera à 2heures, ce qui ne va pas la faire bien longue… A Wind of Change à la radio et « salut les campeurs, haut les cœurs, habillez-vous, ça caille aujourd’hui » … 2h45 café brulant avalé, vélo chargé dans le coffre et tous mes papiers soigneusement pliés en boules dans de petits ziploc, je prends la route. Il pleut un peu, et quelques branches sont cassées ici et là… Voilà, je n’habite pas loin donc j’y vais mais je ne suis pas très confiant sur le déroulement de l’épreuve…
3h15, je suis l’un des premiers arrivés au Gite de la Michalière où se tiendra le départ et les ravitaillements de l’épreuve… Je décharge, tandis qu’arrive Alexis, un ancien collègue de bureau. Nous filons aux inscriptions, où nous trouvons Flo, que certains d’entre vous ont rencontrés lors de la Sambonitaine et Guillaume, qui, malgré les rafales, a fait le chemin à vélo depuis son fief de Valcivière. Et qui après l’épreuve repartira en sens inverse, direction Valcivières et son fameux col des Supeyres. Dans la vie il y a ceux qui prennent leur voiture pour faire 400m. Et puis il y a les autres… Que la tempête même n’a pas dissuader de bivouaquer.
3heures45, briefing obligatoire du départ. Nous aurons 5 boucles à faire, 4, 8, 9, 12 et 17kilomètres, dans l’ordre qui nous convient et sans chrono. 4 objectifs sont récompensés. Le 50km par un demi offert à l’arrivée. Le 100 par une pinte. Le mètre pour le record de distance. La Girafe pour le record de dénivelé. Voici qui motive…surtout pour nombre d’entre nous, qui avons allègrement dépassés l’âge du demi… 🙂 A la fin du briefing, Mireille et Gillou nous incite à nous applaudir, à nous encourager mutuellement… Et nous d’applaudir, d’applaudir… Au rythme de la musique. Car si ça motive, ça nous réchauffe aussi vachement !!!
Départ de nuit donc. Je roule avec Guillaume et Alexis. Mais nous avons perdu Flo. Les tours s’enchainent tranquillement, des pauses bouffe et réchauffement. D’abord la boucle de 8, 9 puis 12kilomètres que nous enchainons toujours de nuit. Le froid rendu plus mordant par le vent est de plus en plus insupportable. Et vers 7h30, tandis que le jour s’est levé, voici qu’une grosse averse de grésille blanchi le paysage… Nous nous contenterons de baisser la tête… Le grain finira bien par passer…
Au terme de chaque boucle, nous acclamons la chaleur (humaine) et l’organisation irréprochable à laquelle nous avons droit. Le ravitaillement (unique) est dressé à l’intérieur de la grange. Il y a des salades de riz, des soupes de légumes, des bouillons de vermicelles et l’imperturbable duo charcuterie/fromage. Des fruits, des noix… A ce moment, il y a aussi beaucoup de vététistes qui discutent assis plus ou moins confortablement sur les bancs… Dehors, sur la ligne de départ, cette petite caravane transformée en discothèque, musique poussée bien fort et lumières tournoyantes.
C’est vraiment une épreuve à faire, une épreuve très sympa : quelques bénévoles sportifs motivés, un partenariat avec le Pôle jeunesse local : les jeunes s’occupent de toute la gestion de la bouffe en vue de se financer un voyage. Ambiance familiale, bon enfant, sans esprit de compète, où chacune et chacun vient faire son challenge personnel. Son exploit. Une épreuve à refaire !
Ca y est, il fait un peu meilleur maintenant. Oh non pas que nous puissions dire beau. Mais le thermomètre dépasse 2°C, ce qui déjà est beaucoup, et le vent est un peu retombé. Je repars enchainer quelques tours avec Alexis. Le genou bien douloureux depuis le BRM doublé m’empêche d’en profiter pleinement (Gilles, aurais-tu des conseils à me donner pour éliminer une bonne fois pour toute ces tendinites qui me pourrissent un début de saison sur deux ?). Alors pas le choix, nous gérons. Allure lente mais régulière. Sans trop s’arrêter longtemps entre chaque tour. A pied, poussant le vélo chaque fois que la pente est trop raide… Nous gérons la montre aussi. 4, puis 17, 8 re 4, 9, 12 et enfin 17kilomètres. Nous la surveillons. Le délais autorise 16h30. Nous terminerons seulement une petite demi-heure avant. 100kilomètres. Et sur le coup assez satisfait d’avoir décrocher la pinte…