2011
06.18

Samedi 18 juin, c’est aujourd’hui le jour tant attendu de l’Ardéchoise. La dernière radio ayant montré que m’a fracture de l’omoplate est maintenant totalement ressouder, j’ai décidé de maintenir ma participation à cette grande fête du vélo. Les tracés sont de toute manière très bien fait et nous aurons toujours le choix après le départ entre plusieurs parcours : le doux (85km), les boutières (125km), la volcanique (176km et + de 3000m de dénivelé) et l’ardéchoise, la vraie (220km et 4270m de dénivelé). La seule incertitude reste donc la météo.

Mon objectif en arrivant était de faire au moins la volcanique voir, en fonction de la forme, de tenter l’ardéchoise avec ses 10 cols et son dénivelé gigantesque (pour moi!). Bilan, je me suis pris une ardéchoise avec une grande pinte de plaisir en sus. Du tout bon quoi.

Arrivé à Saint Félicien, la première chose qui surprend est le nombre de voitures qui attendent pour ce garer. Heureusement, de nombreux champs sont prêtés pour l’occasion et les bénévoles aidés de la gendarmerie sont là pour que tout ce passent  correctement. Sitôt garer (ou plutôt devrais-je dire embourbé), tout le monde s’active afin de préparer le matériel. De mon coté j’hésite : veste ou kway? Le tonnerre gronde et il se met à pleuvoir. Ce sera donc veste ET kway finalement… Mais déjà, on sent que la motivation baisse….

Sortie du parking, et première descente sur Saint Félicien, et déjà un peu plus de 5km au compteur! Je cherche un peu les inscriptions mais tout est bien indiqué et il ne me faut pas longtemps pour recevoir la puce et mon dossard… et en cadeau le bidon collector de l’ardéchoise, un brumisateur?. C’est bien joli tout ça mais il va falloir remonter à la voiture pour y déposer. Il pleut maintenant des cordes, je suis gelé. Après avoir rouler 5km, je me rend compte que je me suis planter de route. Comme si je n’étais déjà pas assez énervé : demi-tour.

Au final, lorsque je reviens à Saint Félicien, le compteur indique déjà presque 30km… Et ce n’est pas fini car il va maintenant falloir trouver le départ qui se fait en fonction du n° de dossard. Et oui, c’est plusieurs rues qui sont nécessaires pour recevoir les milliers de personnes qui prendront le départ ce samedi. Comme le dit le speaker, l’ambiance sur la ligne de départ est étrangement calme, comme si la pluie avait déjà eu raison de la volonté d’en découdre.

Ça y est  le départ est donné mais il faut plusieurs dizaines de minutes avant que l’ensemble des cyclistes ne puissent s’élancer. Je passe quant à moi la ligne à 7h58. Je me retrouve rapidement dans un flot de Kway-jaune qui partent à l’assaut du premier col. Le col du Buisson. Il faut être hyper-vigilant et sans cesse ralentir, accélérer, zigzaguer pour avancer au milieu de cette cohue. Mais le fait de doubler sans arrêt des personnes donne vraiment une sensation grisante. Et on fini même par se prendre pour un cador…

…enfin ça ne dure pas. Car autant je me sens à l’aise en cote, autant je flippe en descente. Et la pluie qui ne cesse de intensifier n’est pas là pour aider. Alors que déboule de tous coté des cyclistes, je fais pour ma part la descente sur les freins. Le mot d’ordre aujourd’hui est de ne pas prendre de risque pour ne surtout pas retomber. C’est avec soulagement que l’on arrive en bas de la descente avec la commune de Lamastre. 1° surprise, malgré le mauvais temps, la population est bien là. Le ravito est impressionnant, des spectacles sont organisés et les nombreux spectateurs encouragent les cyclistes comme s’il s’agissait véritablement d’une course.

Nous attaquons maintenant le petit col des Nonières. La montée se fait sur un bon rythme et le temps paraît se lever. Dans la descente, de nombreuses personnes ont dû s’arrêter suite à des crevaisons. Je croise le doigts pour ne pas subir le même sort. Surtout que j’ai réussi à intégrer un petit groupe au pieds du Mézilhac et ça roule plutôt bien. Aucun soucis à signaler dans la montée, les jambes sont là et je me permets même de m’extraire du groupe pour faire le 4 derniers km en tête.

Le ravito du sommet tient toutes ses promesses ! Au programme, ce sont cerises, fromage, saucisson, bière de châtaignes, abricots, coca, pain d‘épice, pâté, génoises,…. Le parfait repas du cyclo en quelque sorte. Je décide de ne pas m’arrêter trop longtemps car il fait vraiment froid et humide. 2 flèches : l’ardéchoise ou la volcanique? Après un moment d’hésitation, je bascule dans la descente du premier parcours. Après tout c’est l’année ou jamais! La descente est magnifique : assez longue et avec suffisamment de pente pour enrouler les virages tout en récupérant. Je reste néanmoins prudent car la route qui suit les gorges reste dangereuse. Arrivée à Antraigues, nous tournons sur notre droite pour l’une des difficultés du parcours : le col d’Aizac.

Heureusement, ce col, bien qu’assez pentu, est relativement court. Le climat n’a également plus rien à voir avec celui du Mézilhac. Il fait ici presque chaud et j’attrape un verre d’eau lors de la traversée d’Aizac. Je fais un courte pause dès le pieds de la 5° difficulté, le col de la Moucheyre, afin de retirer mon k-way.

La descente sur Burzet est une fois encore assez dangereuse avec une route très étroite et une pente relativement forte. Nous descendons donc doucement ce qui nous permet d’admirer les magnifiques paysages de cette partie de l’Ardèche.

Je m’arrête une nouvelle fois à Burzet afin de m’hydrater et de me restaurer avant le morceau de bravoure du parcours : l’ascension du col de la Baricaude suivie de celle du Col du Gerbier des Jonc soit près de 25km consécutifs avec de nombreux passages à plus de 10%. Et pour faciliter les choses nous auront dorénavant le vent de face. Je fais la montée du col de la Baricaude à mon rythme mais je monte plutôt bien malgré le vent. Je rattrape même plusieurs cyclo. La pente est quand même forte par endroit et je me félicite d’avoir  changer mes braquets dans l’urgence pour un 39×28 bien pratique par endroit.

Surtout que le vent souffle désormais très fort et c’est non sans mal que je parviens à me hisser en haut du col du Gerbier de Jonc. C’est fou comme la forme peut tourner rapidement quand le moral n’y est plus. Pourtant les paysages sont vraiment magnifiques.



Au final, je fais le forcing pour basculer dans la descente sans m’arrêter. Ouf. Celle-ci est assez longue et j’ai du mal à me décontracter. Je suis même obligé de m’arrêter à deux reprises, les bras tétanisés : on ne m’y reprendra plus, la prochaine fois je changerai de freins! Dans le long faux plats jusqu’à Saint Martin de Valamas, je ne parviens plus du tout à enrouler. Un groupe me fais signe de prendre leurs roues mais c’est impossible. Je suis complètement sec. Puisqu’il faut bien rentré, je m’arrête près de 20minutes au ravito de Saint-Martin pour essayer de récupérer un peu de pêche.

Le redémarrage se fait par le 9° et avant dernier col de la journée : le col de la Clavière. Je peine un peu en bas mais je reprends peu à peu le dessus. L’enrobé est bon et les arbres nous protège enfin du vent. Je prend la roue d’une personne qui en bave apparemment plus que moi. C’est con à dire mais ça me regonfle le morale! Nous montons tranquillement jusqu’à Saint Julien en Boutières puis les relais que nous prenons permettent de hausser progressivement le rythme. Arrivé au sommet, mon compteur indique 171km. Il nous reste donc moins de 50km à couvrir. C’est jouable.

Le ravitaillement de Saint Agrève se fait sur un parking à l’écart de la route. Ces 500m supplémentaires me confortent dans l’idée de continuer sans m’arrêter. Comme dirait l’autre, il faut battre le fer tant qu’il est chaud…. et encore un proverbe à la con…

Nouvelle descente, les personnes que j’ai doubler dans la cote me doublent de nouveau. Je suis définitivement une quiche en descente! Dans la légère montée qui suit je rattrape le gars avec qui j’avais rouler un peu plus tôt, juste devant les photographes! COUCOU. YEP, j’ai pas l’air si mal finalement?

Nouvelle descente avant le dernier col…. ben je me fais semer quoi….

La montée vers Lalouvesc, dernière difficulté du parcours…. J’ai une forme de tonnerre! J’en profite pour me lancer dans un slalom géant au milieu des participants des différents parcours. Le départ est raide mais la pente s’adoucit de plus en plus ce qui me permet de descendre progressivement les vitesses et de traversés Lalouvesc à fond les manettes!

Dernière descente, nous repassons au col du Buisson que nous reprenons en sens inverse. C’est une belle récompense vis à vis des efforts fournis durant la journée. Je prend mon temps, n’ayant plus aucun espoir de boucler le parcours en moins de 10h. L’arrivée à Saint Félicien se fait sous le soleil. Je me dépêche de rendre ma puce et fil dans la zone d’arrivée. Petit repas pendant la remise des récompenses et les podiums. On est jamais aussi bien qu’après une belle journée comme celle-ci.


Bilan : Je termine 283° sur 572, 10h18 soit 22,3km/h de moyenne, ce qui est vraiment respectable compte tenue que c’était ma première participation et avec une grosse coupure dans ma préparation.  Malgré quelques kilomètres douloureux à mi-parcours, tout c’est bien passé et les sensations à l’arrivée étaient très bonnes. Et c’est ça le plus important. A l’année prochaine, pour la 21°!



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