Présentation générale
Dans ce précédent article, nous avons vu que l’équation gérant le mouvement d’un cycliste peut s’écrire sous la forme suivante :
Avec
ou
Avec
avec d’où
Cette équation nous donne la valeur du couple que le cycliste doit fournir pour rouler à une vitesse donné, et ce en prenant en compte les différentes masses en mouvement, les pertes dans les liaisons, le profil de la route, l’aérodynamisme globale du système et la résistance au roulement créée par les pneus. Un vélo n’étant pas un système mécanique parfait, les liaisons entre pièces en mouvement sont le siège de frottements qui conduisent à une perte d’énergie sous la forme de chaleur.
Le siège des frottements
Dans l’équation ci-dessus, les pertes au niveau du boîtier de pédalier () et les roulements de roues () apparaissait dans le terme qui suppose des pertes proportionnelles à la vitesse du cycliste (hypothèse de départ).
Ce calcul n’est cependant pas représentatif de la réalité, puisque pour tout vélo en bon état, les pertes dans les roulements sont négligeables devant celles générées par la transmission. De plus, la détermination des coeff et est compliquée (pas de données constructeur, caractéristiques évoluant dans le temps,…).
Ci-dessous une petite listes des endroits susceptible de dissiper de l’énergie par frottement :
La source principale des frottements
– Frottements de la chaîne sur le plateau;
– Frottements de la chaîne sur les pignons;
– Frottement de la chaîne sur les 2 galets du dérailleur;
– Frottement de la chaîne contre la fourchette du dérailleur;
– Frottements internes à la chaîne : entre maillons…;
– Les roulements de roues et de pédalier mais aussi ceux des pédales;
– Des freins mal centrés amené à frotter la roue, voire une roue voilée;
– La roue libre de la cassette en descente par exemple.
– La déformation des pièces qui génère des frottements internes à la matières….
Estimation de ces pertes
Comme on le constate ci-dessus, de nombreuses sources de frottements existent sur un vélo et peuvent conduire à la diminution du rendement globale de la machine. Bien que ces pertes soient fortement variables (qui n’a pas déjà maudit un vélo à la transmission rouillée?), nous pouvons améliorer la précision de l’équation en intégrant un facteur supplémentaire représentant ce rendement globale.
L’estimation de ce facteur a été réalisé d’après de nombreux site ou livre qui font état un rendement de 97% pour une transmission par chaîne. Ceci signifie que le couple exercé par le cycliste pour rouler à vitesse constante sur une portion de route à dénivelé constant devra être dans le meilleur des cas 1,03 fois plus important que si celui-ci disposait d’un vélo parfait (rendement de 100%, rigidité infinie….)
Conclusion
La prise en compte des frottements nous permet d’accroître encore la précision de l’équation du mouvement établie précédemment. L’ajout d’un facteur de rendement nous donne l’expression suivante :
Le terme a bien sûr été supprimé puisqu’il est désormais intégré au facteur 1,03.
Cette équation nous permet d’écrire quelques remarques intéressantes :
L’entretien régulier d’un vélo est primordial pour conserver un niveau élevé de performances. Ceci passe par une bonne lubrification de la transmission et des roulements, mais aussi par un parfait réglage des dérailleurs afin d’éviter les frottements dans ces derniers.
Le rendement de 97% (97.5% pris un vélo de pro régler au petit oignon) prit comme hypothèse correspond à un vélo parfaitement entretenu et avec des composants proches du neuf (hypothèse optimiste). Il pourra être beaucoup plus faible si les pièces sont usées ou corrodées par exemple.
Le choix des braquets est également important et il faudra veiller à limiter le plus possible les croisements de chaînes qui, outre une projection géométrique défavorable des efforts, entraînent une augmentation des frottements.