2021
08.21

Ici, le Récit du Frangin… 😉

Avec Papa et Cédric, Père et Frères sur la cîme du col du Sabot… Derrière, le barrage de Grand-Maison et le Mont Blanc en arrière plan… 🙂

Il y a des sorties qui comptent à cause de leur kilométrages parfois jugés « excessifs » ou du profil qu’elles présentent. Et puis il y a les autres… Celles qui comptent de part les personnes avec qui ont les réalisent… Ce 21 août 2021 restera une journée de cette trempe…

Mais revenons d’abord trois ans en arrière. Le 08 août 2018, (et oui, déjà trois ans !) nous nous étions lancé le pari de grimper l’Alpes d’Huez avec mon père, pour fêter sa retraite… Ce jour là, mon frère devait nous accompagner, mais il n’avait pas pu, blessé à une jambe. Malgré ce regret, je garde de cette journée un souvenir mémorable. De cette ascension que nous avions si bien géré que nous avions pu pousser plus loin, jusque tout en haut du Col de Sarenne… Mon père qui faisait là sa première sortie dans les Alpes, venait à la fois de grimper un col mythique, mais aussi d’atteindre son tout premier 2000… Et cette fierté mutuelle, nous en parlons encore souvent aujourd’hui. Et nos yeux brillent !

Alpes4Ever, https://www.alpes4ever.com/france/isere/les-plus-de-2000-m/col-du-sabot/

C’est qu’il fait presque frais ce matin ! Garé sur le petit parking situé en contrebas du barrage du Verney, j’attend mon père et mon frère qui devraient arriver d’une minute à l’autre. Pour notre journée « Défi en Famille », nous avons choisi d’escalader un col que je sais magnifique. Le col du Sabot, et sa petite route, qui après Vaujany, serpente jusqu’au plus haut sommet des routes iséroises… 1370mètres à gravir depuis le village d’Allemond, et surtout un caractère sauvage exacerbé par la beauté des paysages que nous trouverons au sommet d’une montagne qui culmine tout de même à 2100 mètres… Même le légendaire Croix-de-Fer se trouve un peu plus bas…

Pour nous échauffer un peu, j’ai choisi de faire débuter le parcours sur la rive Est du barrage du Vernay. La route y est étroite, calme et sinueuse. Superbe, avec cette vue offerte sur le lac couleur émeraude… Mon frère ne parle pas beaucoup, mon père s’écarte nerveusement sur le premier rond-point… Leur appréhension est palpaple… La mienne tout autant. Non pas que je redoute le col, mais j’aimerais tellement que cette journée dont nous avons tant parlé se concrétise… !!! Car le col dans lequel je les ai convaincu de se lancer est un « majeur » qui ne se laissera pas si facilement gagner…

Nous retrouvons maintenant la route du col de la Croix-de-Fer, que nous allons redescendre sur quelques mètres avant de prendre à gauche, au croisement. Et paf. Te voilà, terrifiant Sabot ! Devant nous la route s’incline d’un seul coup, et père comme frères mettent instantément tout à gauche… Presque 5km à 9% jusqu’à la station de Vaujany. C’est le secteur que je redoute le plus pour la suite de cette aventure… Passons-le, et la suite devrait dérouler… !

Les premiers lacets, en direction de Vaujany surprennent… !

Le Soleil chauffe mais mon frère ne semble pas trop souffrir des pourcentages… Taillé en lame, un peu plus grand, un peu plus fin que moi, j’ai toujours été persuadé que la montagne était son terrain de jeu… Je me laisse décrocher. Mon père est un peu derrière. Il grimpe bien aussi. Mais il y a forcément un peu plus d’années à hisser entre les Esses qui se succèdent… Mais le sourire se tient, accrocher à son visage, et le sourire, est d’expérience, le meilleur des moteurs… Ultime ligne droite, nous entrons dans Vaujany où nous arrêterons quelques instants… Voilà. Sur les 18,3kilomètres depuis Allemond, nous venons d’en faire approximativement 7… ce qui n’est pas rien… !

Mon souvenir de ma dernière ascension était flou. Moi qui croyait dur comme fer que la deuxième partie de l’ascension attaquait là, je me trompais… Il faut en fait continuer un peu, jusqu’au hameau des Villettes… Là, nous quitterons le confort des goudrons de station pour trouver celui qui fait l’âme d’un col comme ce Sabot… Un col à l’ancienne. C’est à dire un col où la route suit le paysage, et non l’inverse…  A nous de nous adapter…

Tout de suite après le Collet de la Villette (1400m), nous voici sur l’une des plus belle voie de montagne…

Il nous reste ici 700mètres de dénivelé à grimper, répartis sur un peu moins de 8 kilomètres. C’est cette partie que je voulais surtout leur faire découvrir. Une belle route s’élevant, délicate au milieu des alpages… Une succession de lacets qui permet de s’élever rapidement. Mon frère a pris son rythme, il s’envole maintenant… J’accompagne mon père qui éprouve un peu plus de difficulées. Je le rassure. C’est normal, car ce col est véritablement difficile. D’abord parce que nous avons déjà beaucoup monté. Ensuite, parce que la portion où nous nous situons en ce moment est raide, vraiment très raide. Nous profitons malgré tout de la beauté du paysage : Vaujany tout en bas qui rapetisse petit à petit,  sur le flanc Ouest, le Rissiou (alt. 2622 m) et ses rochers et sur le flanc Est, la Côte Belle. C’est entre ces 2 montagnes que la route du Col du Sabot se faufile. Cette route pastorale assez étroite, en cul de sac et dont le revêtement se dégrade de plus en plus au fur et à mesure de la montée révèle un caractère solitaire et sauvage, la montagne étant pratiquement vierge de tout ouvrage construit par l’homme. De plus, il n’y a quasiment personne… ah si, un van, deux vans nous dépassent, ce sont des touristes qui feront juste l’allée-retour jusqu’au Col du Sabot. Pourquoi se taper cette montée pour redescendre aussitôt ?! Je vais vite le comprendre !

Au détour d’une épingle mon père a ressenti le besoin de s’arrêté. Besoin de reprendre son souffle. Besoin de trouver son rythme. Je file tenter de rattraper mon frangin qui décidemment a bien creusé l’écart. Je le rattrape enfin, dans la dernière partie de ce beau col. Le souffle court, je lui demande comment il trouve ce col. Sa réponse dépasse toute mes attentes. Et encore, il n’a pas tout vu !!! Il fait mainenant un peu plus frais, ce qui aide notre progression… Nous rigolons, nous profitons, nous sentons que le sommet ne tardera désormais plus à se découvrir…

Final du col du Sabot, mon frangin adoptan la position consistant à épouser au mieux la pente..

Dernière ligne droite, mon frère, débutant en haute montagne commence à marquer un peu le pas… Mais bientôt il franchira le sommet, son premier dans les Alpes et quels premier !!! Je ne parlerai pas. Et lui laisserai le plaisir savoureux de ce moment fugace où le graal est atteint… Il aura son moment… Tout comme j’aurais, et malgré la répétition, mon moment…

Le Col du Sabot à celà de particulier de finir en cul de sac, sur un petit parking mal gravillonné… Une fin au premièr abord un peu décevante au vu des efforts consentis, mais qui participe, pour les plus curieux d’entre nous à la beauté du lieu… Car c’est bien un spectacle renversant qui nous attend,  au prix de quelques mètres à pousser le vélo… Whahoooooo !!!!!!! Voici le cri des frères au sommet du Sabot… Mon frère est heureux et fier. Et cela se voit… Nous fêtons notre réussite, mais je filerais pourtant bien vite, dans la descente, aller chercher mon père que je retrouve dans le dernier lacet… A ses cotés, revivre ce final, vécu quelques minutes plus tôt auprès du frangin… Pour lui la montée a été éprouvante, mais il est là… Tellement heureux lui-aussi d’avoir terrassé le monstre… Même semi déception sur le petit parking. Même ascenseur émotiel lorsque la butte franchi il découvre le panorama qui devant nous se dévoile !!! Nous sommes tout les trois au sommet de cette montagne, au but de ce défi… Après avoir précautieusement allongés nos montures dans l’herbe, nous nous asseyons à notre tour. Aujourd’hui nous allons picniquer face aux montagnes, tout les trois… Et sur la pellicule de nos mémoires, ce souvenir à jamais nous fixerons…

Les derniers mètres du Sabot se font à pieds…

Plus tard nous redescenderons, et après un petit quack’, je retrouverais mon frère dans l’ascension de l’Alpes d’Huez, via l’itiniraire touristique de Villars-Reculas et du Pas de la Confession. Là, nous assisterons à un meeting de la Patrouille de France… Des As 🤩 !!!

 

  Non mais quelle journée !!! 

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