07.25
Un bon vélo est un vélo qui fait de belles photos…
Que représente donc les « 7 Majeurs ». Les 7 Majeurs c’était d’abord une super journée de vélo, durant laquelle tout s’est déroulé du mieux que nous pouvions l’imaginer. Le parcours était splendide, les cols eux, monstrueux et tout-à-fait à la hauteur de leur légende. Finalement, seule la météo se sera un peu jouée de nous… Brumeuse, et nous cachant certains panoramas sûrement grandiose…. Brumeuse, et nous rendant les descentes bien difficiles…. Mais ce n’était finalement rien par rapport aux prévisions… qui se montraient beaucoup plus agressives. Sans orages, chaque averse nous précédant de peu mais jamais nous rattrapant… Et s’il avait fait meilleur, ne nous ne serions nous pas plaint d’avoir trouvé le tracé beaucoup trop facile ???
La grimpée de l’Izoard, au petit matin, fût savoureuse… Un départ de nuit, inquiet de voir depuis le creux de la vallée les nuages sur la montagne s’amonceller… Et tandis que nous grimpons, nous nous posions cette éternelle question. Par où allons nous bien pouvoir passer ? Par quelle porte dérobée franchir ce mur qui devant nous se dresse ? Et puis tout d’un coup devant nous la falaise soudain s’allume. La chaude lumière des rayons qui de très loin proviennent chassant nos doutes… Et s’il est vrai que nous roulions déjà depuis quelques temps, c’est ici que l’aventure débuta…
Posant pied au sommet de l’Izoard, cette légende qui n’est aujourd’hui que la première… Organisés, nous n’oublions pas de faire la photo, avec nos têtes devant la stèle comme l’énonce le règlement…. Mais sans nos vélo, qui se moque bien de nous voir ici déjà nous reposer… Puis nous repartons, par la longue descente qui traverse Brunnissard. Glaciale en cette heure matinale. Arqués, sur les freins, guettant du coin de l’oeil ce chevreuil qui, au bord de la route, hésite. Traversera-t’il ? Ou bien disparaîtra-t’il, furtif, au derrière le bois… Les chevreuils décident. Vite. Et souvent…. Juste….
Château Queyras où nous ferons le plein des bidons… Jonathan est chez lui et me guide sur ces routes que je découvre. De tout les cols a faire, Vars est le seul que je connaisse. Un petit col diront certains. Mais le dernier, avec à ce moment là presque 10000 mètre de dénivelé dans les jambes… Mais concentrons-nous sur l’instant. Nous sommes encore frais, grimpant Agnel comme si c’était le premier col. Sur la retenue alors que nous aurions envie d’y aller. Lâcher les chevaux sur ces pentes qui incitent à la débauche. Mais nous l’avons désormais appris. Cette erreur plus loin nous serait fatale. Alors nous roulons, économes. Tenant à l’oeil des marmottes qui tout autour de nous discutent… Le vélo, même dans les cols, n’a jamais été un sport difficile. Seul l’est la manière dont on le pratique…
Agnel, le ciel s’est peu à peu voilé… Sur l’autre versant, un brouillard à fendre au couteau nous attend. Les virages sont difficiles, la route abîmée et la visibilitée nulle. Seul j’aurais sûrement été plus prudent en faisant demi-tour. Mais à deux nous pouvions descendre, certain de pouvoir compter l’un sur l’autre en cas de coup dur… Quelques gouttes et toujours la brume, épaisse et basse… Nous approchons de Sampeyre. Ce petit village aux accents Italiens où nous ferons quelques courses. Avec masque obligatoire et un nombre de personnes limité dans le magasin… L’attente fût longue. Nous mangeons. Et puis nous repartons. Jonathan m’avait averti. Le col de Sampeyre est raide et sans aucuns répits. Presque 20km d’effort continu où il ne faut jamais lâcher… Luttant contre un bitume où le rendement est faible, à l’inverse du décor toujours sublime. Un col de chèvres avons nous entendu dire. Et j’ai ici compris que les chèvres ont de la chance…. Au sommet, la photo devant cette sculpture où le métal sous le vent s’est enroulé… Nous ne trainerons pas….
Nouvelle descente, et toujours ce brouillard insistant. Jonathan, prudent, ouvre la voie… Jusqu’à ce que nous nous fassions une petite frayeur, perdant la trace mais, chose qui, heureusement pour nous, ne durera pas. La descente, sur ces pentes qui plongent à pic est tout bonnement vertigineuse… Et la concentration fortement recommandée… Poc, d’à peine un trait de roues nous venons frapper le fond de la vallée. Il y fait plus chaud… Et la veste d’hiver et les manchettes pour la première fois remisées en parachute…
Paré pour la montée de Fauniera ??? Ceci est l’épouvantail du parcours, m’annonce John. Et je dois bien avouer qu’il avait raison. Cette montée, au risque de vous paraître égoiste, je vais la garder pour moi. Un Graal absolu de l’Aventure cycliste ne se partage pas… Présentant une route hésitante… la Fauniera est un must. Un col qu’il faut un jour avoir fait. Mais surtout sans peloton… ni compagnie bruyante. Il faut le grimper, à un deux ou bien espacé en petits groupes. Laisser l’ambiance du lieu vous imprégner. Des cloches…. Des sifflements… La Fauniera se vit plus qu’elle ne se raconte…
A son sommet, le froid et l’humidité intense. Et s’il ne pleut toujours pas, les gouttes qui sur le casque à toute vitesse se condensent… m’obligant à descendre, lunettes loin sur le nez… et les yeux emplies de pluie. Une descente à l’aveugle… Dont nous nous rappellerons…
Et puis, encore un peu vivant nous atteignons Démonté. C’est dans cette ville que nous décidons d’acheter de quoi nous remonter le moral… Oh que des choses simples. Des Kinder pingui qui, comme le dit la pub, se trouvent au rayon frais et dont nous ne ferons qu’une bouchée. Et puis des Bonbons Haribo avalés par poignées… Le vélo est parfois régressif. Et c’est emplit du bon goûts des réglisses que nous repartons. Laissant l’Arche aux animaux à poil souple. Nous qui, debout sur nos pédales, avalons les lacets inférieurs de la Lombarde. Ce col je le pensais facile. Un espoir que Jonathan, tranquille, et le sourire en coin, m’avait laissé. Cette Lombarde nous l’avons montée, au rythme qui était le notre en cette fin de journée. Doucement, mais sûrement. Guettant l’apparition du bouquetin qui, à l’horizon, tout d’un coup pointa ses cornes.. Voilà. Désormais au pied de l’animal, nous allons pouvoir descendre. A peine 5km, appréciés à l’heure où le Soleil se couche…
A Isola2000, nous nous arrêtons manger. Un repas équilibré et parfaitement adapté à ce type de parcours. Salade, Burger, et Frites. Un Gâteau nappé de Chocolat ou un Tiramisu. Et le café corsé qui nous donnera j’espère la force de pousser les portes… Dehors, il fait désormais nuit noir. Un froid piquant, et le brouillard qui ne semble vouloir cesser de s’épaissir. Nous n’avons pas le choix. Ou plutôt si, mais nous sommes là pour ça…. Défier cette montagne magique qu’est la Bonette…
La descente sur Isola village… Et toujours sur les freins. Cherchant notre route dans ce mur blanc que les phares à LED construisent à une vitesse qui nous est propre. De lui, pourtant, nous n’avons pas peur…. Seulement des zouaves que nous pourrions croiser…. Isola Village et ses quelques lumières, et puis un long faux plat montant où nous pouvons digérer. A peine troubler par le claudiquement d’un chevreuil qui devant traversa, par les jappements d’un chien qui derrière ce talus jappa. Et puis ce fût la Bonette…
Au pied de celle-ci, nous croisons Patrick, l’initiateur de ce défi, qu je profite au passage de remercier. Patrick part faire les « 7 », seul, et dans l’autre sens. Il mettra un temps canon. Encore une fois. Nous impressionne. Alors oui Patrick. Nous avons effectivement le même vélo, mais nous n’avons définitivement pas les mêmes jambes 😂… La Bonette est sublime. Une trentaine de kilomètres parcouru au beau milieu de la nuit comme pour mieux décrocher la lune. L’ascension d’un mythe, culminant à 2800m, sous la voûte devenue cette fois étoilée. Et puis encore des chevreuils, en troupeau au bord de la route. Et tous ces bruits inconnu dont notre monde civilisé nous a peu à peu privé. De la Bonette, nous n’atteindrons pas la cime. Seulement le col. La première nous a-t-elle paru trop sombre ? Nos jambes étaient elles trop fatiguées ? Nous sommes doués pour chercher des excuses. Alors nous avons trouvé. La faute revient à ce froid, piquant, mordant, et aux presque 26 kilometres que nous savions encore devoir descendre…
Jusqu’ici si confiant dans les trajectoires de Jonathan, je l’ai doublé. Accélérant l’allure comme pour dérouler plus vite le sénario tortueux de cette descente. Manquant sûrement aux règles élémentaires de la prudence… Pourtant, la descente fût longue. Bien trop. L’envie de continuer m’avait quitté. J’avais juste besoin d’un peu de confort. Trouver un abri. Insolite. Dans le hall des toilettes publiques de Jausiers. Nous y avons fait rentrer les vélos. Puis à même le carrelage nous nous sommes assis. Ce-dernier aussi, était froid. Mais pas assez pour repousser le sommeil. La tête posée sur les genoux. Les jambes pliés, le dos en boule, pour mieux se réchauffer. Dans cet état extrême de fatigue la notion du temps devient relative… Je ne sais combien de temps nous sommes ainsi restés. Pour tout dire. Je m’en moque. La chose importante est qu’au moment de reprendre la route le jour avait pointé… Et l’envie parfaitement retrouvée…
Au fond de nous, nous savions la chose quasi gagnée. Alors oui, comme je l’ai dit en préambule, grimper Vars n’est jamais facile. Mais ce col, avec seulement sa dizaine de kilomètres nous paraît désormais bien court. Et tandis que nous approchons du sommet, nous découvrons le Soleil. Le seul, l’unique, et le premier véritable du parcours. Autour un ciel d’un bleu intense pour une journée s’annoncant déjà parfaite… Pour ce genre d’épreuves…
Voilà ce qu’il vous en coûte… De céder à l’impatience… Nous sommes parti un jour trop tôt. Mais la difficulté ne rend-t’elle pas les souvenirs plus forts… ? Parti le samedi à 4h30, arrivé le dimanche un peu avant 11h…des images au fond des yeux… Et un sacré mal aux guibolles. Voilà, c’est terminé. Il n’y a plus qu’à envoyé les photos de nos passage pour homologuer le parcours… Et trouver le courage d’écrire, lorsque la fatigue sera passée… Le résumé j’espère utile, d’une partition en « 7 Majeurs » 😇
Encore un mot pour signaler la réussite du premier défi lancé à mon nouvel AXXOME…. Un vélo auquel j’ai du mal à me faire en plaine, mais qui dans ces cols raides et long démontre toute l’étendue de ses talents… !!!
Dans la série des défi avec Jonathan : #TourDeFrance 1903, Etp2 « Lyon / Marseille »
Trace : #Les7Majeurs…
Pays : France
Région : Rhône-Alpes
Dépt : Haute-Alpes
Ville de départ : Briançon (05100)
Difficulté : Très Haute
Distance : 365km / Dénivelé : 10 800m
Durée : 30 heures 17
Sport : Cyclisme Route
Le triptyque de mai aura cette année lieu en juillet, en plein coeur de l’Aubrac….
« …AU PAYS DU LOUP DU GEVAUDAN…. »
Jour 1 (173km, à l’Est du Massif…) : Une sortie imaginée à mon retour d’Espagne vendredi dernier. Ayant raté la sortie Mende, nous nous étions retrouvé sur une petite route qui, du volant de la voiture, nous avait impressionnée…. Cette route qu’un panneau mentionnait comme difficile et dangereuse, j’ai voulu la refaire… Mais à vélo cette fois-ci….Et le moins que l’on puisse dire, c’est que je l’ai adoré…
« Contre le climat, les loups ou ses semblables, l’homme ici a toujours dû lutter pour survivre. L’Aubrac est un pays rude par excellence, terre bénie pour l’élevage. Ici, les vaches sont comme le pays, rustiques et résistantes. Elles donnent un fromage (le Laguiole) délicieux et une viande exceptionnelle. Dans cette nature brutale, l’homme a construit peu de véritables œuvres architecturales. En revanche, au hasard des départementales, vous découvrirez de nombreux fours à pains, croix, ferradous, lavoirs, burons (maisonnettes au toit de lauze où les bergers fabriquaient et stockaient le fromage tout en s’abritant de la burle, redoutable vent d’ouest) qui constituent le véritable patrimoine de l’Aubrac. «
« …LE PAYS OU LES VACHES ONT DE BEAUX YEUX…. »
Jour 2 (171km) : Aujourd’hui et depuis le camping du Couffour où j’ai dormi, un saut de puce m’a délicatement déposé devant Nasbinals et son église romane du 13ème siècle… Austère mais superbe, comme le pays où elle fût bati… Et puis à l’opposé d’hier j’ai pris un peu sur ma droite, en direction du col d’Aubrac du haut duquel je n’ai pu qu’admirer ce vaste territoire qui sembait vouloir s’offrir à moi… Sur l’autre versant ensuite je suis descendu. Le vent emportant à mes oreilles quelques bribes d’accordéon… Je compris bien vite… Le village était en fête, un mot dont nous avions ces derniers temps un peu oublié le sens… « Aubrac est un village à l’architecture aussi rugueuse que le granit qui servit à sa construction…. Au Moyen Âge, beaucoup de pèlerins se rendant au sanctuaire de Saint-Jacques de Compostelle périssaient sur le plateau, victimes des brigands ou du climat extrêmement rude. Pour lutter contre cette insécurité, un comte flamand y fit construire en 1120 une abbaye fortifiée. Les détrousseurs et les loups furent exterminés. Par temps de brouillard, une cloche sonnait en permanence pour guider les pèlerins égarés. » Ce qui est, avouons-le, beaucoup plus poétique que les bips strident dont mon GPS m’abbreuve…
Une longue descente permet d’atteindre Saint Chély-d’Apcher, dont mon père m’a quelque fois parlé. Cette ville, il y était allé, avec mes grands-parents, voir son oncle Régis alors en mission… là-bas… De ce voyage mon père ne se souvient pas très bien… Il était encore enfant, mais la route avait alors tout eu d’une expédition… Continuer ensuite en direction de Prades et Castelnau-de-Mandailles…. Je roule désormais au gré des méandres du Lot. Nous sommes à l’extrême Sud du Massif et la température a considérablement montée… Mais la route est belle et je m’applique. A Espalion, je trouve en ce mardi 14 juillet une boulangerie ouverte où j’achèterai de quoi me restaurer… La boulangerie s’appelait « Les Délices du Palais » et les produits proposés loin de respecté les critères de beauté visuelle imposés par des enseignes industrielle…J’y ai trouvé une quiche dont les dimensions approximatives aurait dû en faire un plat unique, un sandwich de pain viennois où les tranches de pommes de terres se trouvaient cachées par d’épaisses tranches de jambon de pays, le tout lié par du fromage fondant et abondant… Et puis la touche sucré, une tarte de miel, amandes et fruits confits. Une tarte qui me fera bien trois fois… Je reprendrai ensuite la route non sans avoir pris soin de photographié d’abord la cathédrale en pierres rose d’Espalion. La vallée du Lot est en ces chaudes heures de la journée un pur régale. Je franchis tour-à-tour Estaing puis Entraigues-sur-Truyère…Deux bijoux marquant l’entrée dans l’Aveyron…. Les touristes y sont encore peu nombreux, je me régale… Mais il fait désormais chaud, pas loin de 36°C au compteur, et c’est sans autre ambition que de m’économiser que j’écourterai le parcours initialement tracé… Esquivant Laguiole par Huparlac et la voie la plus directe… A mon arrivée au camping, le ciel s’est fortement couvert ce qui pourrait bien annoncé la pluie…
« …LES GORGES DE LA TRUCHERE…. »
Jour 3 (105km): Dernière étape de ce séjour en Aubrac… Contrairement à ma première nuit pleine et reposante, celle-ci aura été agitée… Le vent agitant la tente et une difficultée à dormir que je met volontairement sur le dos du coup de chaud dont j’ai été victime hier…Crissement d’une fermeture éclaire que l’on ouvre rapidement. Dehors, malheureusement, le temps est menacant… Avec ce qui m’attend samedi, hors de question de prendre le risque de partir loin… Mes discussions d’hier avec mes voisins de campement m’ont appris qu’il existe un tour d’une centaine de kilomètres visitant les Gorges de la Truchère… Un beau parcours qu’ils ont parcourus en voiture… Et qui deviendra mon programme… Une bonne décision d’autant que le temps se mettra rapidement à la pluie…
GPX : #3JoursEnAubrac(J1)…
GPX : #3JoursEnAubrac(J2)…
GPX : #3JoursEnAubrac(J3)…
Pays : France
Région : Auvergne
Dépt : Cantal
Camp de Base : Chaudes-Aigues (15110)
Difficulté : Moyenne
Distance : 173km / D+ : 2825m
……………171km / D+ : 2700m
……………108km / D+ : 1865m
Durée : 3 jours
Sport : Cyclo-camping
GPX : #AuTourDuMezenc
Pays : France
Région : Rhône-Alpes
Dépt : Loire
Depart : Unieux (42240)
Difficulté : Moyenne
Distance : 245km / D+ : 3934m
Durée : 10 heures 46min
Sport : Cyclisme Route