2021
05.30


Résumé – Jour 1

Un itinéraire grandement inspirée de l’Ultra Bike Lozère organisé par https://www.hors-traces-aventures.fr/ultra-bike-lozere pendant le week-end de l’Ascension… Une trace magnifique, malgré les quelques aménagements que je me suis autorisé… Dépar de Langogne et non de la Canourgue, tour dans le sens anti-horaire ou encore variante par les gorges du Tarn et de la Jonte… Bref, en un mot, le pied absolu 😉

Deux mois sont passés depuis l’itinérance furtive qui m’a mené à Gergovie… 2 mois, dont 1 à nouveau vécu sous confinement et surtout un autre pleinement libéré et en couleurs… La douleur réveillée  au genou s’est depuis muée en gêne et me laisse et me donne le droit de rêver à nouveau, aux libertées non contraintes des terres de Lozère… Mais où aller ? Il est vendredi, et je me souviens cette sortie que j’avais coché l’an dernier et qui, comme tant d’autres, était tombé à l’eau. « L’Origines Endurance », voilà comment elle s’appelait. Aucun rapport avec la jeune marque de vélo qui monte cependant. L’association devenait trop lourde à porter. Et notre club Canourguais a du cédé. Exit les Origines, voici venu le temps de l’Hors-Trace Aventure… Mais si le nom a changé, l’esprit lui reste le même…  « Trois distances seront au programme, le grand parcours sera une véritable odyssée à travers les territoires de Lozère, de l’Aubrac au Mont Lozère, en passant par les Causses et la Margeride. Amoureux de grands espaces ou avaleurs de kilomètres, cet Ultra Bike Lozère est taillé pour vous ! »

 

La philosophie de l’assoc’, en quelques mots…
Aventure, partage & découverte sont les moteurs de l’association. Du randonneur, au bikepacker en passant par l’ultra cycliste, sur route ou chemin, chacun trouvera sa place parmi nous. Nous prônons un retour aux fondements et aux vraies valeurs du vélo, trop souvent dénaturé par l’aspect mercantile de la pratique…. Nous partageons l’amour de l’endurance, mais surtout de l’aventure. Hors Traces Aventures, c’est une bande de copains, qui aime les belles traces, la découverte, les bières artisanales et la bonne bouffe.Nous avons fait le choix de la liberté en n’adhérent à aucune fédération dont les idées et les actions sont trop éloignées de notre vision de la pratique.

 

Voilà qui est dit, mais voilà, c’est où qu’on signe… ?

Le départ de ce voyage débute au abord du lac de Naussac, et l’on comprend assez vite ce qu’on voulu faire les organisateurs… Fuir la normalité, ne s’interdire aucunes traverses… Dans la pampa, entourés de genets en fleurs, cette aventure se veut porteuse…

…des espérances les plus folles…

Sur le registre paroissial conservé à la mairie du Malzieu-Ville, en date du 11 février 1765. Encre noire à la plume, l’écriture est serrée : « Aujourd’hui a été enterré Marie Jeanne Rousset, de Mialanette, âgée d’environ 12 ans, qui avait été en partie dévorée le neuf du présent par une bête anthropophage qui ravage ce pays depuis près de trois mois. »

Le 13 juin 1767, c’est une petite Catherine, âgée de 9 ans, « qui fut dévorée par la bête féroce qui habite ce pays », qu’on porte en terre. L’existence de la bête du Gévaudan, cet animal qui n’était ni chien, ni loup, ni hyène, mais peut-être tout cela à la fois, est bel et bien attestée par une centaine de récits de morts violentes entre 1764 et 1767, sous le règne de Louis XV. Le Gévaudan d’alors, c’est peu ou prou la Lozère d’aujourd’hui. Pourtant, la quasi-totalité des attaques eurent lieu ici, en Margeride…

La Margeride, c’est aussi un haut-plateau granitique situé entre 1200 et 1500 m d’altitude. Faiblement peuplée, il est à cheval sur les trois départements du Cantal, de la Haute-Loire et de la Lozère. Son relief est très érodé, couvert de landes, de pins et de pacages, parfois encore de forêts de hêtres et de bouleaux où l’on voit fréquemment affleurer la roche-mère granitique.

La nature est là, partout !
Et l’homme, même cyclo, n’y est encore qu’un invité.

A l’ombre de ce caillou, un instant je me suis arrêté… Des millions d’années posé là, en l’équilibre, sans que personne ne sache pourquoi. Pour qui. Le caillou attend. Alors j’ai tenté… mais ce n’était pas moi … 😉

Érodée depuis des millions d’années, la montagne de la Margeride laisse par endroits à nu son socle granitique, qui perce les prairies et couronne les sommets en gros blocs arrondis. Les blocs de rochers isolés par l’érosion et comme posés sur le sol sont appelés des «tors». La « Pyramide en Porte à Faux » est encore appelée « Rocher de la Tuile » par les anciens, ou « Rom de la Tiougue » en patois. La formation rocheuse est composé d’un grand rocher de forme massive, d’environ 3m de haut sur 4m de large, sur lequel sont disposés d’autres rochers de taille plus modeste. Le plus spectaculaire de cette formation sont les 2 rochers les plus hauts : ils apparaissent face à face et en position d’équilibre précaire.

Marvejols dépassé, nous allons remonter sur les plateaux par la bien mal nommée … Vallée de l’Enfer… Cette route, annoncée au pieds comme difficile et dangereuse, est en fait un paradis. Découverte par hasard, au retour de l’Espagne où je voulais « couper », voici la troisième fois que l’emprunte… Avec à chaque fois, cette impression d’être quand même un sacré veinard…. Simulant un arrêt photo, me voici en compagnie du club de Marvejols, tout heureux de me raconter cette vallée et le terrible rocher de Peyre… Dans cette longue escapade solitaire, une rencontre des plus agréable…au pays du Gévaudan…

Nasbinals, et ces panneaux d’information destinés aux pellerins de Saint Jacques. Après avoir presque réussi à éviter la pluie sur les hauteurs sauvages du Pas de l’Aze, je m’octroie une courte pause, cette fois bien usé par le vent. A la source ou l’eau coule limpide, une gauffre, une pomme et quelques minutes confortablement assis au creux d’un banc en granite… Me voici au pied du Col d’Aubrac. Pas dur. Mais qu’il va tout de même falloir grimper…

Col d’Aubrac. Une photo destinée à la Squadra qui en ce moment même parcours les routes du Jura. Une dernière photo avant le déluge aussi. Mais cela, je ne le sais pas encore…

Glagla, cela ce sera joué de peu, mais j’aurais fini par le prendre , ce front orageux qui depuis des heures me guettait… Trempé jusqu’à l’os, frigorifié par la descente depuis les Monts d’Aubrac…. Tout juste eu le temps de passer le K-Way, sur le bonhomme et par dessus le sac-à-dos… Pas eu le temps d’enfiler surchaussure et jambière. Je suis descendu en serrant les dents… Sur cette seule idée. Celle de ne pas trainer…. Et puis comme toujours, après la pluie vient le beau temps. Du bleu, du vert. La nature n’est jamais aussi belle qu’après l’Ondée. Me sachant presque au terme de cette première journée, je retrouve le sourire. Sur cette fin de parcours absolument sublime…qui mène à la Canourgue.

La Canourgue, l’hôtel est un de ces motels éco où l’entrée se fait par une borne automatique… PAs le charme d’un hôtels typique mais l’assurance de pouvoir rentrer le vélo dans la chambre sans devoir parlementer des heures. Surtout que l’animal va devoir être bichonner. Nettoyer, graisser… Remettre toute cette mécanique en état pour demain pouvoir partir l’esprit tranquille… Et puis soigner le bonhomme aussi. Trouver de quoi manger avant le couvre-feu. Un food-truck, pour une belle pizza bien généreuse. De la pate, des pomme de terre, fromage, jambon fumé… Certes, ce n’est pas diététique mais si vous saviez comme je m’en fou. C’est gouteux, et j’ai faim… Aller, Appétit. Et bonne nuit…;)

Résumé – Jour 2

A l’Aube du deuxième jour, le Soleil déjà filtrait à travers la roche…

Les Gorges du Tarn, en contrebas de la route, comme une déchirure dans la montagne,… Tout à l’heure, je longerai son cours. Et je m’en réjouis d’avance…

Saint Enimie, village de caractère et aux allures de cartes postales… Assis sur cette large pierre, j’en profite pour envoyer cette photo à mes parents avec un petit mot leur disant de ne pas s’inquiéter. Qu’absolument tout se passe à merveille…

Le château de la Caze s’élève sur les rives du Tarn, au milieu d’arbres centenaires et de ces roches qui brillent sous les rayons du Soleil… Un petit coin de paradis, avec la vue sur la rivière…. C’est magnifique…  Descendre dans les gorges du Tarn c’est… c’est un peu comme aller au spectacle…

Maison des Vautours, gorges de la Jonte

Les vautours peuplaient le ciel de la région des Causses jusqu’au XIXe siècle. Les derniers cas de reproduction dans la Jonte remontent à 1930 et le dernier signalement de l’espèce à 1945. Les causes de la disparition sont multiples : chasse ou braconnage, ingestion de produits toxiques qui ne leur étaient pas forcément destinés, disparition de nourriture car les cadavres de brebis sont amenés à l’équarrissage, etc …Dès le début des années 80, le Parc national des Cévennes et la LPO (Ligue de la Protection des Oiseaux) avec le Fonds d’intervention des rapaces (FIR) mettent en œuvre la réintroduction du Vautour Fauve sur le site des falaises de la Jonte, autour du ravin de Cassagnes. Après un premier échec, l’opération réussit grâce à une méthode différente mise en œuvre. Les spécimens capturés ou récupérés blessés sont élevés en volière. Une fois les couples constitués, le 2ème lâcher est un succès. Fort de cette première expérience, en 1992, le Vautour Moine est lui aussi réintroduit dans la région. La population des 2 espèces s’établit aujourd’hui à environ 800 vautours fauves et 80 couples de vautours moines. Depuis 2012, une opération de lâcher de jeunes Gypaètes barbus a débuté.

Sommet du col du Perjuret, depuis le fond des gorges de la Jonte, le premier gros morceau du jour… Au sommet une vue comme il en existe peu… S’y arrêter. Y casser une croûte sous les yeux d’automobilistes qui, comme Roger Rivière, ne pensent qu’à filer… L’un des souvenirs fort de ce périple…

Après le Perjuret, le col du Rey restera peut-être comme la plus grosse vacherie du parcours… Moi qui était persuadé que j’allais rejoindre Florac où je pourrais me ravitailler, que neni… A cinq kilomètres, virage à droite, pour se hisser tout en haut de la corniche des Cévennes…. Plutôt sympa sauf que. Sauf que la route est droite, raide, cuisante sous une chaleur à laquelle nous n’avons pas encore eu le temps de nous habituer… Alors je m’accroche. Me focalisant comme dans tous les moments difficile sur ce mouvement circulaire qui, immuablement, tour après tour, vous rapproche de votre objectif… Et puis, il y eu ce moment. Celui où la route semble se fondre dans le ciel… Ce sommet qui marque la délivrance…

La Corniche des Cévennes est l’ancienne route royale de Nimes à Saint-Flour. Elle fut construite sur ordre du roi, pour pouvoir surveiller tout mouvement de troupes pendant la guerre des camisards. Elle est maintenant connue pour les nombreux panoramas qu’elle offre à la vue des villégiateurs sur les Vallées cévenoles. De fait, cette route mythique survole une terre de caractère ou l’homme a su faire face à la nature pour modeler le paysage et rendre la vie possible. Bancels, magnanerie et autres châtaigneraie sont aujourd’hui des témoins direct de la vie cévenole d’autrefois.

Barre des Cévennes, un joli village où je me ravitaille copieusement en eau. La portion vers laquelle je me dirige maintenant est des pus sauvages… Je le sais, puisqu’ils s’agit ni plus ni moins que du secteur traversé par Robert Louis de Stevenson, lors de son plus célèbre voyage… Les Cévennes sont bien plus fertiles, qu’on ne se l’imagine…

Dans les Traces de R.L Stevenson 2017

La Stevenson 2020, avec Laurent et les Chilkoot…

Voici la montée du Finiels, depuis le Pont-de-Montvert… 11kilomètres tellement plaisant lorsque la fin de journée approche. Ces lumières. Ce reliefs. Cette précipitation de météorite qui semble un jour s’être abbatue sur le Géant de Lozère…

Le sommet approche, alors on ralenti un peu…Comme si l’on voulait en profiter encore un peu…

Je pourrais encore vous raconter comment j’ai plongé dans la descente du Finiels, soudain surpris par ce renard qui, surement très appeuré, c’est figé quelques secondes à l’intérieur du virage. Je pourrais vous raconter comment, zig-zagant d’un coté à l’autre de la route, j’ai vaincu ce col du Goulet que je redoutais tant. Comment les premières gouttes m’ont déloger de son sommet et comment j’ai, l’orage sur les talons, fui les Monts de Lozère à travers les immenses forêts hantées de Mercoire… Comment les souvenirs de mon premiers périple en itinérance ont ressurgit, à l’approche de Langogne (c’était en 2013 !!!)…

Et surtout. Combien ce petit miracle m’avait manqué… 🙂

Parcours

Descriptif :

GPX : #UltraLozere (Etp1)…   (Etp2)
Région : Occitanie
Dépt : Lozère
Départ : Langogne (48080)
Difficulté : Haute
Distance : 255km / 260km
D+ : 3800m / 4800m
Durée : 10h10 / 13h27
Sport : Cyclisme Route

 

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