2021
08.27

#PilatPrendUn »i » sinon c’est trop plat… 🦃


Résumé

2016_Dindes_ban

Sixième « Dindes de l’Oeillon », avec de l’embonpoint cette année comme pour compenser trois années blanches… 🙏🤞🍀 de retrouver l’epreuve en 2022, avec nos amis de Saint Paul… Car perdre l’une des meilleures orga’ stéphanoise serait quand même bien dommage…🦃🍽️🤗 !!!

Et 5 Oeillon de plus ! Pour la sixième fois, venir mettre un terme à trois années de vaches-maigres liées aux brevets (2018 et 2019), puis au Covid (2020). Il faut toujours de bonnes raisons pour ignorer cette épreuve, découverte en 2013 et devenue au fil des années un moment majeur de la saison. Car si grimper l’Oeillon une fois n’est jamais donné, le challenge proposé par le club de Saint Paul-en-Jarez à l’occasion de la Sampoutaire s’avère être juste un défi un peu fou. Un parcours aussi bien physique que mental puisqu’il s’agit de reproduire des montées successives d’un même col.

Bien que le parcours ait depuis été changé, j’ai fais le choix de rester fidèle à la trace historique… Croix-de-Montvieux, Oeillon par Soyère, Oeillon par Colombier, Planil, Chaubouret, auquel je rajouterai cette année l’Oeillon par Thelis-Lacombe (jolie variante), Oeillon par Véranne, de nouveau la Croix-de-Montvieux et une dernière fois l’Oeillon, cette fois-ci par Doizieux… Pousser le vice jusqu’au Crêt de Botte pour encore mieux voir l’Oeillon et puis se hisser enfin tout en haut du Crêt de l’Oeillon que nous n’avons finalement fait qu’effleurer jusqu’ici…

Cette édition gardera une saveur particulière puisque réalisée en OFF, c’est à dire sans le ravitaillement généreux du Belvédère de Faucharat ni le soutien précieux apporté par les bénévoleset les autres participants… Et pourtant, malgré l’obligation d’emporter l’intégralité de mon ravitaillement sur les pentes du Roi du Pilat, j’ai réalisé cette succession de montées sans jamais m’ennuyé une seconde, régalé de retrouver la beauté des lieux et d’éprouver le plaisir insaisissable des ascensions…

Le challenge me permettant de clôturer le triple objectif que je m’étais lancé ce mois d’août…

#ChevrièresEnVercors…
#AlterNativeMarmotte…
#PilatPrendUn »i »Sinon…

Trois « Cinq Mille », trois massifs merveilleux, trois journées mémorables…
Ce que certains appellent… : « les sorties qui comptent….« 


Parcours

Adaptation autour du parcour « historique » des Dindes de l’Oeillon… Petite rallonge vers Thélis-Lacombe, puis montée du Crêt de Botte et de l’Oeillon… En OFF, covid oblige… Mais rendez-vous eest déjà donné en 2022… 😉 !

 

Descriptif :SAMSUNG DIGITAL CAMERA

GPX : #PilatPrendUn »i »Sinon…
Région : Rhône-Alpes
Dépt : Loire
Ville de départ : Saint Paul en Jarez (42740)
Difficulté : Haute
Distance : 218km / Dénivelé : 5370 m
Durée : 10 heures 16
Sport : Cyclisme Route

Les Dindes ?

Les Dindes, doux euphémisme de Dingues, sont des Cyclos qui, non content d’avoir réalisé l’ascension de l’Oeillon, désirent y retourner plusieurs fois dans la même journée. La Dinde de l’Oeillon est donc par certain aspect, un cousin du Cinglé du Ventoux, ou encore du Fêlé du Grand Colombier.

Bien que rare (une vingtaine par an seulement arrive à maturité), leur population tend à croître et le comportement de certains spécimens n’y est certainement pas étranger…

Mais tandis que certaines Dindes apprennent, les autres persévèrent !

 

2021
08.21

#NosSixPiedsSurUnMêmeSabot…🏞️🛩️

Ici, le Récit du Frangin… 😉

Avec Papa et Cédric, Père et Frères sur la cîme du col du Sabot… Derrière, le barrage de Grand-Maison et le Mont Blanc en arrière plan… 🙂

Il y a des sorties qui comptent à cause de leur kilométrages parfois jugés « excessifs » ou du profil qu’elles présentent. Et puis il y a les autres… Celles qui comptent de part les personnes avec qui ont les réalisent… Ce 21 août 2021 restera une journée de cette trempe…

Mais revenons d’abord trois ans en arrière. Le 08 août 2018, (et oui, déjà trois ans !) nous nous étions lancé le pari de grimper l’Alpes d’Huez avec mon père, pour fêter sa retraite… Ce jour là, mon frère devait nous accompagner, mais il n’avait pas pu, blessé à une jambe. Malgré ce regret, je garde de cette journée un souvenir mémorable. De cette ascension que nous avions si bien géré que nous avions pu pousser plus loin, jusque tout en haut du Col de Sarenne… Mon père qui faisait là sa première sortie dans les Alpes, venait à la fois de grimper un col mythique, mais aussi d’atteindre son tout premier 2000… Et cette fierté mutuelle, nous en parlons encore souvent aujourd’hui. Et nos yeux brillent !

Alpes4Ever, https://www.alpes4ever.com/france/isere/les-plus-de-2000-m/col-du-sabot/

C’est qu’il fait presque frais ce matin ! Garé sur le petit parking situé en contrebas du barrage du Verney, j’attend mon père et mon frère qui devraient arriver d’une minute à l’autre. Pour notre journée « Défi en Famille », nous avons choisi d’escalader un col que je sais magnifique. Le col du Sabot, et sa petite route, qui après Vaujany, serpente jusqu’au plus haut sommet des routes iséroises… 1370mètres à gravir depuis le village d’Allemond, et surtout un caractère sauvage exacerbé par la beauté des paysages que nous trouverons au sommet d’une montagne qui culmine tout de même à 2100 mètres… Même le légendaire Croix-de-Fer se trouve un peu plus bas…

Pour nous échauffer un peu, j’ai choisi de faire débuter le parcours sur la rive Est du barrage du Vernay. La route y est étroite, calme et sinueuse. Superbe, avec cette vue offerte sur le lac couleur émeraude… Mon frère ne parle pas beaucoup, mon père s’écarte nerveusement sur le premier rond-point… Leur appréhension est palpaple… La mienne tout autant. Non pas que je redoute le col, mais j’aimerais tellement que cette journée dont nous avons tant parlé se concrétise… !!! Car le col dans lequel je les ai convaincu de se lancer est un « majeur » qui ne se laissera pas si facilement gagner…

Nous retrouvons maintenant la route du col de la Croix-de-Fer, que nous allons redescendre sur quelques mètres avant de prendre à gauche, au croisement. Et paf. Te voilà, terrifiant Sabot ! Devant nous la route s’incline d’un seul coup, et père comme frères mettent instantément tout à gauche… Presque 5km à 9% jusqu’à la station de Vaujany. C’est le secteur que je redoute le plus pour la suite de cette aventure… Passons-le, et la suite devrait dérouler… !

Les premiers lacets, en direction de Vaujany surprennent… !

Le Soleil chauffe mais mon frère ne semble pas trop souffrir des pourcentages… Taillé en lame, un peu plus grand, un peu plus fin que moi, j’ai toujours été persuadé que la montagne était son terrain de jeu… Je me laisse décrocher. Mon père est un peu derrière. Il grimpe bien aussi. Mais il y a forcément un peu plus d’années à hisser entre les Esses qui se succèdent… Mais le sourire se tient, accrocher à son visage, et le sourire, est d’expérience, le meilleur des moteurs… Ultime ligne droite, nous entrons dans Vaujany où nous arrêterons quelques instants… Voilà. Sur les 18,3kilomètres depuis Allemond, nous venons d’en faire approximativement 7… ce qui n’est pas rien… !

Mon souvenir de ma dernière ascension était flou. Moi qui croyait dur comme fer que la deuxième partie de l’ascension attaquait là, je me trompais… Il faut en fait continuer un peu, jusqu’au hameau des Villettes… Là, nous quitterons le confort des goudrons de station pour trouver celui qui fait l’âme d’un col comme ce Sabot… Un col à l’ancienne. C’est à dire un col où la route suit le paysage, et non l’inverse…  A nous de nous adapter…

Tout de suite après le Collet de la Villette (1400m), nous voici sur l’une des plus belle voie de montagne…

Il nous reste ici 700mètres de dénivelé à grimper, répartis sur un peu moins de 8 kilomètres. C’est cette partie que je voulais surtout leur faire découvrir. Une belle route s’élevant, délicate au milieu des alpages… Une succession de lacets qui permet de s’élever rapidement. Mon frère a pris son rythme, il s’envole maintenant… J’accompagne mon père qui éprouve un peu plus de difficulées. Je le rassure. C’est normal, car ce col est véritablement difficile. D’abord parce que nous avons déjà beaucoup monté. Ensuite, parce que la portion où nous nous situons en ce moment est raide, vraiment très raide. Nous profitons malgré tout de la beauté du paysage : Vaujany tout en bas qui rapetisse petit à petit,  sur le flanc Ouest, le Rissiou (alt. 2622 m) et ses rochers et sur le flanc Est, la Côte Belle. C’est entre ces 2 montagnes que la route du Col du Sabot se faufile. Cette route pastorale assez étroite, en cul de sac et dont le revêtement se dégrade de plus en plus au fur et à mesure de la montée révèle un caractère solitaire et sauvage, la montagne étant pratiquement vierge de tout ouvrage construit par l’homme. De plus, il n’y a quasiment personne… ah si, un van, deux vans nous dépassent, ce sont des touristes qui feront juste l’allée-retour jusqu’au Col du Sabot. Pourquoi se taper cette montée pour redescendre aussitôt ?! Je vais vite le comprendre !

Au détour d’une épingle mon père a ressenti le besoin de s’arrêté. Besoin de reprendre son souffle. Besoin de trouver son rythme. Je file tenter de rattraper mon frangin qui décidemment a bien creusé l’écart. Je le rattrape enfin, dans la dernière partie de ce beau col. Le souffle court, je lui demande comment il trouve ce col. Sa réponse dépasse toute mes attentes. Et encore, il n’a pas tout vu !!! Il fait mainenant un peu plus frais, ce qui aide notre progression… Nous rigolons, nous profitons, nous sentons que le sommet ne tardera désormais plus à se découvrir…

Final du col du Sabot, mon frangin adoptan la position consistant à épouser au mieux la pente..

Dernière ligne droite, mon frère, débutant en haute montagne commence à marquer un peu le pas… Mais bientôt il franchira le sommet, son premier dans les Alpes et quels premier !!! Je ne parlerai pas. Et lui laisserai le plaisir savoureux de ce moment fugace où le graal est atteint… Il aura son moment… Tout comme j’aurais, et malgré la répétition, mon moment…

Le Col du Sabot à celà de particulier de finir en cul de sac, sur un petit parking mal gravillonné… Une fin au premièr abord un peu décevante au vu des efforts consentis, mais qui participe, pour les plus curieux d’entre nous à la beauté du lieu… Car c’est bien un spectacle renversant qui nous attend,  au prix de quelques mètres à pousser le vélo… Whahoooooo !!!!!!! Voici le cri des frères au sommet du Sabot… Mon frère est heureux et fier. Et cela se voit… Nous fêtons notre réussite, mais je filerais pourtant bien vite, dans la descente, aller chercher mon père que je retrouve dans le dernier lacet… A ses cotés, revivre ce final, vécu quelques minutes plus tôt auprès du frangin… Pour lui la montée a été éprouvante, mais il est là… Tellement heureux lui-aussi d’avoir terrassé le monstre… Même semi déception sur le petit parking. Même ascenseur émotiel lorsque la butte franchi il découvre le panorama qui devant nous se dévoile !!! Nous sommes tout les trois au sommet de cette montagne, au but de ce défi… Après avoir précautieusement allongés nos montures dans l’herbe, nous nous asseyons à notre tour. Aujourd’hui nous allons picniquer face aux montagnes, tout les trois… Et sur la pellicule de nos mémoires, ce souvenir à jamais nous fixerons…

Les derniers mètres du Sabot se font à pieds…

Plus tard nous redescenderons, et après un petit quack’, je retrouverais mon frère dans l’ascension de l’Alpes d’Huez, via l’itiniraire touristique de Villars-Reculas et du Pas de la Confession. Là, nous assisterons à un meeting de la Patrouille de France… Des As 🤩 !!!

 

  Non mais quelle journée !!! 

2021
08.15

#LeCirqueDesBoutières… 🚵


Résumé

Joli circuit VTT, cette fois à l’intérieur de la carte postale… 😉

Il naît au pied du Mont Mézenc. Il est un joyau naturel des montagnes d’Ardèche. Un ancien volcan fait de trésors cachés et de vue époustoufflante… Il est.

Le Cirque des Boutières

Oui mais voilà. Pour aller au delà du panorama mythique qu’offre la Croix des Boutières il faudra s’enfoncer, un peu plus à l’intérieur. Pédaler…. Et aussi, très souvent, porter…

Car le parcours dont le départ se situe dans le village de Lachapelle-sous-Chanéac se révèlera assez aventurier… Allergique au portage, s’abstenir. Pierriers, clôtures, prés, ronciers, troupeaux… La trace coupe court entre les Sucs et les Rochers, offrant, entre deux crevaisons des surprises magnifiques… Le tracé d’aujourd’hui ne se mesurera pas en kilomètres, mais bien en heures… D’entrée, la difficile montée de Roche-Besse, par le sommet de Charbounouse met dans l’ambiance… Favorisé par l’été pluvieux, la végétation est dense et il faut vraiment regarder où l’on met les pieds… Descente trop raide, trop technique jusqu’au lieu-dit, « les Allayauds ». Je marche d’un bout à l’autre mais c’est grandiose… Au lieu dit, une boucle pour rien, si ce n’est le plaisir de contempler le Rocher de Soutron sous tout les angles. A Soutron, ma première crevaison, logique, vu les ronciers traversés… Je repars. Les vaches barrent les chemins mais s’il faut parfois les pousser, le danger n’est pas là… Ces chemins ne sont visiblement pas fait pour les vététistes, et je trouve à plusieurs reprises des fils de clôtures tendus en plein milieu. Il va falloir ouvrir l’oeil. Et faire très gaffe… Single en sous-bois, rivière pour remplir les bidons… Me voici à nouveau aux Allayauds… Derrière, ça monte sec, sur un chemin en lacets où pointe ma deuxième crevaison… Une belle épine d’aubépine tellement grosse que je n’ai pas à la chercher bien longtemps. Je l’enlève et tente la bombe anti-crevaison. Il paraît que ça bouche les trous… Mais là le trou était apparemment trop gros… Il va falloir changer la chambre, les doigts couvert de cette vieille mousse collante… Vers Echamps, un bout de route que je reconnais de l’Ardéchoise… Le Rocher de Pialoux est là, juste devant moi. Je continu, ramassant quelques mûres au passage. Voici le Tchier de Borée*… Le village de Borée, et derrière, la roche de Borée… Je divague entre les pierres scultées… L’endroit vaut à lui seul le déplacement. Le village est en fête, mais je trouve qu’on me regarde un peu bizarrement. La bière sans doute. Je cherche un peu… Et retrouve la piste, entre la Roche de Borée et le Suc de Touron… Heureux de voir qu’ici les chemins sont pratiquables, une belle rivière, l’Elysse, que je franchi au coin de la Scie, je frôle ensuite le Sucs de la Veine, puis contourne celui de Sara… L’endroit est encore plus magique que l’entame déjà exceptionnelle. Mais c’est dur. Des cailloux, des pierres et des rochers… à ma gauche j’aperçois le Mont Gerbier de Jonc tandis qu’à ma droite s’élève le rocher des Pradoux… Tiens, un chapeau tombé sur le chemin. Je le ramasse, en vue de mes prochaines rando… Mon père m’a apprit que l’annecdote ne s’achète pas chez Décathlon…  Je roule désormais sur le GR7/GR420, sur la portion Tour du Mont Mézenc et du Mont Gerbier-de-Jonc… Nous sommes en début d’après-midi, la canicule sévit et je bénis de transpiration chaque arbre que je croise… Même les tout rabougris. Le bidon encore et toujours à l’économie…L’eau est rare dans ce Massif… Voici la Croix des Boutières, d’où je peux comptempler le chemin parcouru… Trop de monde… Vite. Filer. Ecrire. En petit au dos de la carte postale…  Les chemins sont ceux fait à pied, la veille… Il me conduise au col de Médille. Là, il faut remonter sur la petite crête, puis tirer droit, vers Chaudeyrolles et le Mont Signon… Des framboises sauvages à profusion que je ramasse par poignées… Descendre, enfin. Pousser le portillon d’un jardin au lieu-dit « la Ribette », mais non sans avoir demander au préalable la permission au propriétaire. Ce dernier était en train de tondre. Il parle mais je n’entend pas. Il y a des tondeuses au paradis… ? Ensuite.  L’éprouvante montée vers Saint Clément… La dernière comme je l’apprend d’un groupe de promeneuses… Elles n’ont pas menti. Saint Clément, de l’eau. Puis une longue descente ininterrompue sur Lachapelle-sous-Chanéac où je retrouve les clapoutis reposant de la Saliouse… Un parcours guère reposant au final, mais que je suis d’autant plus content de boucler… Demain nous seront lundi… Et les vacances seront finies…

 

L’Ère du Tchier de Borée est une sorte de grande meule de l’univers qui regarde à la fois en arrière et en avant. Elle symbolise l’analogie universelle qui régit en sens inverse les états multiples de l’être. C’est un labyrinthe initiatique et divinatoire par lequel sont restituées les cultures traditionnelles dans leur lieu premier, la nature. Cette Gigantesque œuvre d’art forme un calendrier monumental. Elle est constituée de 70 pierres, dressées sur le tracé régulateur de L’Ère du Tchier de Borée, formant 12 triangles et 7 carrés déterminant les 8 rapports de la divine proportion.


Fiche

Descriptif :

GPX : #CirqueDesBoutières…
Pays : France
Région : Rhône-Alpes
Dépt : Ardèche
Départ : Lachapelle-sous-Chaneac (07310)
Difficulté : Moyenne
Distance : 82km / D+ :  2520m
Durée : 9 heures 40
Sport : VTT

 

2021
08.14

#TourDuMontMezenc… 🛸

Le Tour du Mezenc, 23 kilomètres environ…

Après-midi suffocant. Préparer la voiture et rouler, clim et autoradio à fond… Une destination improvisée, ni proche, ni lointaine… Le Mezenc, par les belles routes de la Haute. Atteindre les Estables, avec en tête une trace à peine esquissée. D’abord rejoindre la Croix Peccata, donnant l’air un peu barré, à marcher ainsi, casquetté sur le goudron brûlant. Longer la rive Ouest, esquiver familles et randonneurs… Contourner pour découvrir l’Ardèche,  ses Sucs, plantés dans un grand Cirque… Grimper, enjamber 3 à 3 les racines d’un sous-bois ombragé. Courir maintenant, sous le soleil brulant. D’une tête à l’autre de l’Hydre imposant. Photographier sous la croix des touristes à l’accent prononcé… Descendre, glisser… Rive Est, retrouver le quai, par le bitume défiguré… Médille, son ventographe. Prendre à gauche, vers la ferme des animaux. Faire son chemin, entre petites et grandes tourbières… Décourvir les fleurs carnivores et autres insectes imprudents. Franchir le pierrier, ramasser des myrtilles, trouver la fraîcheur…. Croix Peccata, mettre enfin le doigt sur ce sentier qui mène aux Estables. Observer la vieille église, sa toiture si particulière, boire aux fontaines d’eaux claires, lever les yeux pour voir passer, gamins volants et drôles d’oiseaux… Descendre le long de la Saliouse… Manger. Prendre son temps. Puis dresser la tente… 😉

2021
08.11

#EtAuMilieuCouleUneRivière… 🎣


Résumé

Venez pêcher la truite Fario sur le Guiers Mort. Un parcours de qualité au coeur de la Chartreuse. A la mouche, ou à vélo…

« À la longue, tous les souvenirs se fondent en un seul, comme cette rivière qui coule au coeur de ma vie. La rivière a creusé son lit à l’époque du grand déluge et court sur ces rochers depuis l’origine des temps. Certains d’entre eux portent la trace de gouttes de pluie immémoriales. Sous les rochers, gisent les paroles, et certaines de ses paroles sont les leurs. Je suis hanté par les eaux. »

 

La Chartreuse, qui se dresse entre Grenoble et Chambéry est un pays de frontière, dont le tracé grimpant sur les sommets, se coulant dans les vallées, a toujours séparé la Savoie et le Dauphiné, autrefois états (France et Savoie, indépendante jusqu’en 1860), aujourd’hui départements.

Mais l’affaire n’a jamais été simple : Le traité de Paris en 1355 amène une délimitation géographique : C’est le Guiers qui définit la frontière ; mais lequel ?

Eh bien celui qui se jette dans le Rhône à Saint-Genix en Guiers et qui remonte jusqu’au village d’Entre Deux Guiers. Jusque-là tout va bien. Mais en amont tout se complique. Nous avons deux candidats à l’appellation Guiers jusqu’à sa source : D’une part le Guiers (Vif) qui traverse Saint-Pierre (d’Entremont) et rejoint la vallée à travers les Gorges du Guiers (Vif) , d’autre part le Guiers (Mort) qui traverse Saint-Pierre (de Chartreuse) et rejoint la vallée à travers les Gorges du Guiers (Mort). Au nord la Savoie ( Le Duché de Savoie). Au sud le département de l’Isère (autrefois le Dauphiné et la France).

La question est maintenant tranchée, c’est le Guiers Vif qui sépare les départements. Mais on imagine à quel point cette incertitude sur la frontière a pu faire le bonheur des contrebandiers dont le premier d’entre eux Mandrin a laissé sa marque dans tout le pays.

 

De Saint Laurent-du-Pont, ce matin je suis parti. Remontant les belles Gorges du Guiers Mort. Je n’avais pas de parcours, mais je savais que ce ne serait pas compliqué d’imaginer ici un tracé qui me râvirait. La Chartreuse a cette particularité d’être magnifique, au moindre de ses recoins. Sans nul doute, l’un de mes massifs préféré…

A Saint Pierre-de-Chartreuse, je délaisse les gorges pour le col pas très difficile du Cucheron… Au sommet de celui-ci, c’est un petit attroupement qui contemple la vallée qui s’étend devant nous… Mais filons maintenant, fluide et souple, dans cette longue descente qui nous tend les bras…

A Saint Pierre d’Entremont, oublié de tous, il y a ce petit bout de route qui longe les Gorges du Guiers Vif… Un bonbon du genre « tête brûlée », qui vous arrache les tendons, pour votre plus grand plaisir… Mort et Vif.

Les « cairns » dressés dans cet écrin de verdure donne au lieu des allures de jardins Japonnais…

Peu après avoir franchi le col de la Cluse, on découvre un petit hameau, tout de bois construit. Un hameau mystérieusement appelé, le « Désert d’Entremont »…

Sur le versant Est du Massif, il y a cette petite route qui serpente sous la haute falaise… On y franchit le col de Marcieu, petit nouveau que je ramènerai ce soir dans ma musette… Cette route est un must du cyclo, notamment pour les vues imprenables qu’elle offre sur la chaîne de Beldonne, située juste en face… Alors si perdu dans vos pensées vous pensez avoir vu un gamin voler par dessus votre tête, ne vous pincez pas. Il s’agit certainement de la Tyrolienne  à virages installée au sommet du col. Ou peut-être plus simplement, d’un malheureux coup de chaud 😉

Nous voici à Saint Pancrasse, fini de s’amuser, passons aux choses sérieuse. Car pour retrouver la vallée d’Entremont, il va nous falloir grimper. Grimper raide, par le savoureux col du Coq. A sa droite, la dent de Crolles trône, au dessus la vallée du Grésivaudan.

Depuis 2011, l’accès en hiver au col via Saint-Pancrasse est interdit aux véhicules motorisés afin de pas perturber la nidification du Tétras lyre. Celui-ci est est également appelé coq des bouleaux ou petit coq de bruyère…

Le tétras-lyre mâle est un bel oiseau caractérisé par une robe noire, deux bosses rouges sur la tête et une barre blanche en plein milieu de ces plumes. La femelle est moins bariolée et présente une couleur rousse zébrée de noir.

La statue de Saint Bruno près du pont du Grand Logis, à l’entrée du désert au lieu dit « la porte de l’enclos », et à côté de la grotte. Membre fondateur et premier dirigeant du monastère de la Grande Chartreuse…

Fin du périple…

Souvenir #LaChartreuseOuL’AutrePaysDuVélo… (2020)
#ChasseurDeCols-Chartreuse…(2016)


Fiche

Descriptif :

GPX : #EtAuMilieuCouleUneRivière…
Pays : France
Région : Rhône-Alpes
Dépt : Isère
Départ : Saint Laurent-du-Pont (38380)
Difficulté : Moyenne
Distance : 110 km / D+ :  3340m
Durée : 6 heures 27
Sport : Cyclisme Route

 

2021
08.10

#AlterNativeMarmotte… 🏞️


Résumé

Rouler m’accomode
Grimper m’est commode
Sprinter m’incommode

La comptine du coureur (magazine 200) :
Il y a la mécanique du pédalier et puis il y a l’autre, l’infernale, à trois temps, qui tourne sans fin dans votre tête lorsque vous roulez seul. Il y a la ritournelle de la chaîne, et il y a les ressassements du grimpeur. Comme une chanson, une valse, une musique intérieure….

… 5h45, Bourg-d’Oisans dort…

(d’après Chistophe Rulh/Matthieu Lifschitz, magazine 200, n°29)

Col de la Croix de la Croix de Fer, sur les rives du Lac de Grand-Maison….

Certes l’haïku à écrire aujourd’hui est un brin longuet, 177 000mètres de ruban goudronné pour décorer 5 kilomètres de dénivelé, mais c’est bien un triplet puisqu’il passe trois points hauts : Croix-de-Fer, Galibier et Alpe d’Huez. A ce tiercé ma cote est de un contre un seul : moi. Comme souvent, une petite voix intérieure m’accompagnera, cette seconde voix chantonnera à la tierce comme nous roulerons, c’est elle qui me soufflera à l’oreille trois lignes une à une.

L’élan énonce
La direction parle
Le sens dit

🏞️…Col de la Croix de Fer…

Ne me demandez pas d’être philosophe dans la descente vers la Maurienne. Si en montée je me permets humour, pensées, mise à distance de ma propre image de cycliste, amateur et ahanant, sachez que l’inversion de pente m’inverse aussi : je me mue en coureur pro. Plus de ballade, une trajectoire. Plus de nez au vent, des fils de rasoirs. Plus de réflexions sur la vie mais une lutte à mort. Plonger sur Saint-Jean sans plonger dans l’Arvan est un exercice de style. Dans les lunettes défilent ardoisières et à-pics où chamois fiers et aspics se tiennent à carreau…

Un abribus mauriennais accepte l’étendage de ma fatigue et l’abandon de mon vide intérieur. Surrénales à plat et glycémie dans les arpions j’éprouve le vertige en creux : les grandes pentes dangereuses parce qu’attirantes sont derrière moi mais siphonnent en mon sein une dépression telle un oeil de cyclone qui, partant de mes entrailles, aspire à elle énergie des cuisses et détente de mon visage. Rien ne m’inspire plus, j’expire. Je me noie sans me débattre, mon front est lisse et mes paupières lourdes. Une barre de céréales et puis deux, le fond de mon bidon, un micro-sommeil…. Tiens, je commence à revivre. Une renaissance au goût de l’Antésite que j’ai l’habitude d’ajouter à mon eau pour en contrer l’odeur de plastique. Tiens, mes sens se ravivent, je revis effectivement. D’ailleurs mon abribus sens fort la pisse, le fait est indiscutable et me fait sortir de ma bulle. Il me remet en selle. Me relance. Gauche, droite, gauche… Accouché du néant par la rotation démultipliée de mes jambes roulantes, revoici l’automatisation du pédalage…

La selle me pose
Le guidon m’accompagne
La chaîne m’emmène

🏞️…Col du Mollard…

 » Tout ce qui arrive à la Terre arrive aux fils de la Terre… « 

La carte inspire. La route aspire. Le tracé respire.

Pédaler est jouer
Mouliner est joyeux
Appuyer est soyeux

🏞️…Col du Galibier…

Le Lautaret est une poupée russe à l’ombre du grand Galibier, je le traverse sans un regard car qui s’intéresse à la matriochka du milieu, hein, franchement, qui ? Je prendrai juste le temps de ne pas compter les camping-cars, motos à trois roues et Harley bedonnantes mais pétaradantes. Je prendrai par contre celui de regarder très précisément les conditons de la glace dans les faces nord silencieuses du pic Gaspard, de la Meije et du Râteau…

La petite voix récite comme une comptine Croix-de-Fer, Galibier, Alpe d’Huez. Certes. Evidemment. Bien sûr. Mais alors que défilent les cascades de l’Oisans, les tunnels projecteurs, les restes d’avalanches, au-dessus bientôt du Lac Chambon, voilà ma voix seconde qui toussote, se racle la gorge, se lance pour prendre la parole, puis se ravise.

Je connais cet état : ma voix a une idée et  je dois pour l’écouter faire retomber mon rythme cardiaque, penser la carte comme un territoire, m’y inscrire au mieux. Le remblai caillouteux face à la cascade de la Pisse me voit posé, aluni en quelque sorte, prêt à la réflexion. J’ôte mon casque, c’est dire.

Faire une Marmotte classique, ce serait rejoindre maintenant Bourg-d’Oisans et enquiller les vingt et un lacets jusqu’à l’Alpe. Mais avec mon taux de lactates circulants et ma vision approximative des mathématiques, c’est imparable : plus on monte haut, plus longue sera la descente. Et moi, les descentes, je commence à y prendre goût… Un goût de prolonger la solitude, surtout… Un goût présomptueux, aussi. Les descentes ont le goût du sang qui a battu dans la gorge quand les montées ont l’odeur âcre de la sueur collée à leurs linges. Aussi ma décision est prise : je ne monterai pas l’Alpe d’Huez, je la descendrai ! Grimper maintenant et avant que le soir ne tombe, le col de Sarenne me permettra cette élégance. Ce sera mon petit plaisir, c’est du moins ce que je crois à ce stade…

De Sarenne, je me souviens de la fraîcheur de la forêt, le goudron humide et de son petrichor, l’humus des fossés qui déborde en mottes de mousse sur la chaussée. Je revois ce gros bloc rocheux et l’abri bâti en dessous, puis les alpages élevés d’où sourdent des eaux abondantes. Je revis une pause que je fis, un torrent arrivait comme fou à droite dans la pente, envahissait à grand bruit une canalisation trop étroite pour son printemps tumultueux, ressurgissait en trombe et force aérosol à la gauche coté vide. J’étais traversé par cette puissance au moment où mes propres watts se comptaient par petits paquets de dix seulement. J’avais voulu être seul, haut et tard, c’est dans cet état précis que je surmonterai la fin de ma journée de labeur-voyageur. Sur ce versant ombragé les cyclistes se sont mesurés durant la matinée et, pour les plus comtemplatifs, jusqu’en milieu d’après-midi. Mais à l’heure des comptes et des comptes rendus me voici tout à fait isolé et insulaire. Je comtemple les lacets sous mon dernier virage, ils sont vides de véhicules motorisés et de passants artificiels, rendus jusqu’à demain aux résidents naturels des lieux et à la vie sauvage. Vie domestique ou insoumise, faudra-t-il un jour choisir ? Dans nos montagnes, entre chien et loup, il faudrait donc trancher ? Moi, ce soir, entre chien et loup, sur cet ubac vivifiant, je construit une ascension qui me donne l’illusion d’un temps suspendu parce que non compté et non dompté…

La dernière ligne droite, une traversée à flanc, me propulse étonamment dans un ici-maintenant d’une profondeur calme et apaisée, en même temps que dans un mélange de souvenirs et de projets. En effet, la facette ouest de la Meije prend le chaud rosé des rayons finissants, elle est comme un appel pour mon âme. « souviens-toi des voies gravies ici, de ton désir de revenir, de ton besoin d’en avoir envie » me semble-t-elle chuchoter dans mon oreille. Ainsi donc, même coupé des hommes, je resterais accompagné par les monts et les vaux ? Me croyant autonome des choses de la société, je resterais à jamais dépendant de celles de la nature ? Ma liberté actuelle serait-elle donnée mar mes chaînes passées … ?

Accélérer me coûte
Freiner me pèse
Arrêter me libère

🏞️…Col de Sarenne…

Dernière poupée matriochka, l’Alpe d’Huez, traversée les mains au bas du guidon. S’ensuit un morceau d’anthologie de montagnes russes version grand huit, les vingt et un lacets relevés ont des allures de Luna Park désert… Chaque courbe enroulée me ramène sur la terre des hommes. Avec un grand mouvement de balancier intérieur à chaque relance : rentrer ou pas ? Vivre en société ou en tribu ? Et la petite voix de continuer au dedans… Les questions tournent autant que la route et plus que les pédales…

Le cycle se répète
Le tour s’enroule
Le cercle se clôt

🏞️…Fin…

Pour retrouver ce formidable magazine, c’est ici… 😉 !

Souvenir du 04 août 2017


Fiche

 

Descriptif :

GPX : #AlterNativeMarmotte
Pays : France
Région : Rhône-Alpes
Dépt : Isère
Départ : Bourg-d’Oisans (38520)
Difficulté : Haute
Distance : 200km / D+ :  5739m
Durée : 11 heures 18
Sport : Cyclisme Route

 

2021
08.06

#ChevrièresEnVercors… 🐐


Résumé

Voici déjà une semaine que je suis en vacances et voila que cette frange tardive du « November Rain » se résoud enfin à laisser filtrer les rayons du Soleil…

Oublier les cachetons, ouvrir les volets, débrancher la sono, mais tout de même après avoir écouter religieusement la dernière note du solo de Slash, bref. « Un flingue et des roses…. »

Regarde comme le quartier regorge
D’enfants doués, carrières trouées
Parce qu’on mélange vice et vertu
D’où es-tu toi pour douter, noué,
L’estomac vide, les yeux vitreux
Tout est flouté
Malgré ça j’perd pas d’vue que
Les roses ici sont épineuses, laissant plus d’ecchymoses
Qu’un flingue enrayé…
(Le cactus de Sibérie)

Mais où donc aller ? Encore faut-il encore trouver l’inspi’… S’échapper en itinérance ? Déjouer les pronostiques, douter, et peut-être oser, rejouer la carte des courts métrages…

Après cette courte intro brumeuse, et si comme moi, trois fois, au moins, vous avez ri (d’accord, souri), alors, alors, bêêêh ! ,  ce parcours pourrait être fait pour vous… 😉

De Chevrières il s’élance…
Royaume des Chevrièrois,
Et pendant Isérois,
du Chevrières Ligérien…
Pays des Chevretins.

On se retrouve à Chevrières, commune soeur découverte il y a deux ans, lors de la dernière étape me ramenant de la route Napoléon… Après bien sûr la belle descente sur Ganagobie, le lien, pour revivre cette fabuleuse aventure… Alors bien sûr, on aurait aussi bien pu partir de Saint Marcellin, mais bon, les clins d’oeil sont important. Je salive déjà à l’idée d’appeler ce soir mes parents. Comme à chaque fois, ils me demanderont. Tu es où ? Et moi, je leur répondrai. Et bien, à Chevrières… Et vous 👅 ??!

L’église du village, historiquement rattachée à la province du Dauphiné…

J’ai choisi de monter sur les plateaux du Vercors par un col que je ne connaissais pas et qui pourtant est remarquable parmis les nombreux cols des Monts du Vercors. Le Mont-Noir est en effet traversé par l’une des routes carrossables les plus élevées du massif, et souvent considérée comme l’un des plus difficiles. C’est vrai ! A Cognin, direction le village de Malleval par les gorges du Nan. Le premier lacet, dans la forêt est raide (9%). La suite de l’ascension est beaucoup plus régulière, entre 7 et 8%, avec tout de même quelques passages plus corsés. Les gorges du Nan sont impressionnantes. Creusée à même ma roche, la route n’est pas large. Sur ma droite, un tout petit muret et, en dessous, 300 mètres de vide. Malleval marque la sortie de la forêt. Après, on suit Presles. Facile. Quelques kilomètres d’ascension et l’on arrive au Pas de Pré Coquet, premier col du jour, mais que je ne compte pas, puisque c’est un col dans un col. Après, il faut suivre la direction de Rencurel. La qualité de la route se dégrade petit à petit vers le sommet, mais reste toujours largement praticable. Bref. En fait, c’est une belle route forestière, très sauvage. Et c’est accompagné du chant des oiseaux que je franchi le sommet, situé à 1431mètres. Sur le panneau, une légende, celle des brûleurs de loups…


Brandissant dans la nuit leurs torches de mélèze,
Des glaces de l’Oisans jusqu’aux forêts d’Omblèze,
Du Champsaur au Queyras, de Lente à Riablous.
Nos aïeux poursuivaient le noir troupeau des loups.

Au fond de quelque gorge, ils acculaient la horde
Des hurleurs aux crocs blancs : puis, sans peur qu’elle morde,
Faisant rouler sur eux les sapins du rocher,
Ils allumaient dans l’ombre un étrange bûcher.

Et, pensifs sous le ciel rougi par l’incendie,
Les enfants écoutaient monter, l’âme agrandie,
Le crépitement clair des damnés au poil roux.
Les Dauphinois sont fils de ces Brûleurs de loups.

La descente sur le col de Romeyère n’est pas très longue mais il faut se méfier des pierres et des trous dans la chaussée. Au col, voici à nouveau un goudron parfaitement propre. Vous pouvez lever les yeux, et laisser glisser… 😉

Viennent ensuite les gorges de la Bourne, grandiose, vertigineuse… Une route taillée dans la falaise et ouverte à en 1872 au prix de 11 ans de travaux que l’on imagine aisément titanesques… Puis les Gorges du Méaudret, un peu moins impressionnante, mais pas moins agréables… Voici Autrans-en-emporte-le-vent…

…au pied du deuxième col de la journée, celui de la Croix-Perrin… En bas de la descente se trouve Lans-en-Vercors où je prendrai ma pause déjeuner, puis la belle route parrallèle à la D531 qui me conduira à Villars-de-Lans… Une petite cité qui ne m’a jamais beaucoup inspirée…

Lorsque l’on vient de Villars-de-Lans, le col d’Herbouilly est une pépite… Une pépite découverte en 2012 à l’occasion du Challenge Vercors. Une pépite qui depuis lors s’est redressée… du moins me semble-t’il…

Souvenir Challenge Vercors (2012)

Il fait désormais une chaleur à crever et c’est avec un grand réconfort que j’aperçois la fontaine aux Ours…

Sur le pilier de la fontaine aux Ours (1894), l’inscription suivante : « eaux de Font Claire amenée ici par la généreuse intervention de M. Evariste Magnan, principal souscripteur 1894 ».

Pour rejoindre Vassieux-en-Vercors, il faut grimper « presque » au sommet du col du Rousset. Après Gergovie en début d’année, je voulais passer à Vassieux-en-Vercors, haut lieux de la Résistance. Je m’arrête quelques minutes à la Nécropole de la Résistance, situé au départ du col de la Chau au sommet duquel se trouve un mémorial. Créé dès 1945 afin de réunir les corps des maquisards militaires et civils tombés au combat… Les croix blanches tournées faces aux montagnes…

Le col de la Chau, et la vue magnifique qu’il offre sur cette chaîne bien cachée au sein du Massif.

Col de la Chau (1337m), Col du Chau Clapier (1431m), Col de Taillebourse (1165m), Col de la Portette (1175m), Pas de Logue (1312m)… Autant dire que le secteur est exigeant et qu’il faudra rassembler tout son courage pour le franchir… Serre de Palandré, Rocher de Pionnier, Rocher de Malatra, Montagne de Malatra, Rochers de la Truite, Crête de Comblezine… Mais quel spectacle… Ces falaises, à pertes de vue… Tout ce vert et l’absence quasi-complète de traces humaines… Peut-être l’un des endroits les plus paisibles de France…

Souvenir #ChasseurDeCols-Vercors (2016)

Me voici désormais au pied du Massif. Je suis descendu par Léoncel, et cette route si plaisante qui longe la rivière du même nom. La traversée de Saint Jean-en-Royans m’irrite. Mais celle de Pont-en-Royans m’agite. Je regarde ces maisons, suspendu au dessus de l’étroit cours d’eau. Il s’agit de la Bourne… la même qui plus haut s’enfonce dans la montagne… C’est beau. En repartant vers Saint André-en-Royans, je retrouve ces vastes noyeraies qui font la réputation du pays…

Saint André-en-Royans… viendra bientôt le terme de cette longue journée de vélo… Ralentir. Pour mieux en profiter…

Chevrières, le terme de ce magnifique parcours de 240kilomètres et qui tutoie les 5000 mètres de dénivelé positif. Je suis exténué, mais je pousse tout de même le vis jusqu’au sommet du village. Le Château du Gollard, et la petite chapelle. Le soleil va bientôt se coucher. Et du sommet de mon promontoire, je profite…

La légende de la Chèvre

« Il y avait à Caprilianum, un sonneur qui habitait dans une tour (vraissemblablement le château du Gollard) avec sa chèvre, une cloche en argent et une horloge. La chèvre donnait un lait exceptionnel et l’homme exécutait consciencieusement sa tache de sonneur.
Un jour, les soldats de Louis XI vinrent dans la région pour détruire les châteaux forts des seigneurs. Alertés par le sonneur, les paysans armés de faux et de fourches s’opposèrent aux soldats. Le chef des soldats, faisant semblant d’accepter la défaite, ordonna que le sonneur vint à Saint Marcellin, le lendemain, boire avec lui.

Au matin suivant, le sonneur s’apprêta, attacha sa chèvre et partit. Le soldat rusé le saoûla et les mercenaires du Roi purent tranquillementaller détruire le château. Or, alors qu’ils arrivaient au pied de la tour, la cloche se mit à sonner, résonnant à toutes volées. Les soldats s’enfuirent croyant la tour hantée et la cloche maléfique.
Le lendemain, le sonneur regagnat sa tour, découvrit sa chèvre morte, pendue à la corde de la cloche.

La veille, il avait distraitement attaché sa biquette à la corde de la cloche et lorsque la chèvre avait vu arriver les soldats, prise de peur, elle s’était mise à cabrioler en tous sens, ce qui fit fuire les soldats mais, hélas, devait la tuer. »

Fiche

Descriptif :

GPX : #ChevrièresEnVercors
Pays : France
Région : Rhône-Alpes
Dépt : Isère
Départ : Chevrières (38160)
Difficulté : Haute
Distance : 240km / D+ :  5000m
Durée : 11 heures 30
Sport : Cyclisme Route