2013
12.08

Nocturne – « 88° Edition de la Roanne-Thiers »

La légende raconte qu’un soir d’automne 1925, trois amis se lancèrent un pari au sortir d’un spectacle à Roanne, vers minuit. Ils s’engagèrent à prendre l’apéritif du lendemain midi chez l’un d’entre eux qui habitait… à Thiers ! C’est ainsi qu’est née la randonnée nocturne Roanne/Thiers.

Une autre légende raconte que de nombreux autres suivirent, et bien que se jurant de jamais y remettre les pieds, furent de nouveau présent en 2013. Et oui, me voilà donc parti avec près de 1230 autres marcheurs et un collègue de bureau sous un beau ciel étoilé pour un raid nocturne entre Loire et Puy-de-Dôme.

Minuit moins le quart, l’impatience commence à gagner les rangs des participants. Les cartes de routes sont tamponnés, les lacets serrés et les vestes bien fermées. Il fait froid mais pas de pluie cette année.

2013_RoTh_Depart

Minuit pile, le départ est donné. Nous nous élançons sur les chemins toutes frontales dehors. L’allure du groupe est bonne, mon entraînement ayant encore une fois été relativement court après une grosse saison Route et VTT, ce n’est pas encore cette année que je vais chercher la perf’. L’objectif est de profiter de la motivation de mon collègue pour retenter l’aventure, et si possible terminer dans de meilleurs dispositions qu’il y a deux ans. Les premiers kilomètres jusqu’à Villemontais déroulent, nous trouvons alors le premiers ravitos où un bon café est là pour réchauffer et réveiller le corps déjà engourdi par le froid. Je me rend alors compte qu’il faudra aussi surveiller le Camel-Bag dans lequel l’eau commence à geler.

C’est reboosté de quelques pains d’épices que nous repartons pour l’ascension du col de Trève (750m). Le chemin est par endroit verglacé, gare à celui ou celle qui laissera ses mains dans les poches. J’entends certains s’étonner du fait qu’un nouveau ravito soit déjà présent après la courte descente suivant le col, mais les connaisseurs, eux, savent bien pourquoi! C’est raide non ?

2013_RoTh_Aube

Les Moulins, j’engouffre un sandwitch au sauss’ AVEC du sauss’, les initiés comprendrons avant de repartir vers les Essarts (849m) puis Fontpot (893m). La montée est encore une fois rendue difficile par la neige durcie par le froid. Mais c’est tellement magique. Un long couloir de neige blanche, la cimes des sapins embrassant un petit bout de ciel étoilé, avec comme fond sonore le bruit des chiens aboyant dans le lointain. Oh un traineau !…. non mais sans dec’ je déconne un peu là….

La descente vers Saint Just-en-Chevalet se rappelle maintenant à mes chevilles. Saint Just la nuit me fait l’impression d’une ville morte! Nous arrivons au gymnase où mon collègue qui effectue sa première Roanne-Thiers a prévu de s’arrêter. Nous avons mis 4h45min soit une moyenne de 5,25km/h arrêt compris ce qui est plutôt bien. Tandis qu’il rejoint son bus, j’essaie quand à moi de faire glisser un sandwich au jambon qui refuse de passer avant de me résoudre à le glisser dans la poche et repartir.

Col de Saint Thomas, avec ses 930m et des pourcentages approchant les 16% c’est le gros morceau du parcours. Mais là où j’avais coincé en 2011 je me surprends cette année car je suis en pleine forme. Le grand froid sec au lieu de la pluie y est probablement pour beaucoup. Au sommet je me demande tout de même si la crise n’a pas eu raison du Brasero qui m’avait paru beaucoup plus grand il y a deux ans!

Descente prudente vers Chabreloche ou une bonne soupe poireaux-pomme de terre-poitrine nous attend. Miam! Une dame annonce qu’il reste des places dans le bus. Pas de chance pour eux, il me reste encore 17km 🙂 moi. Le jour commence à pointer, le froid lui s’accentue à -8°C environ. Le morceau de grande route qui suit Chabreloche est déprimant mais nous bifurquons heureusement à droite pour retrouver une petite route bien sympathique.2013_RoTh_Aube2

Dans la montée vers Bel Air où nous attends un dernier ravito, je sens les jambes commencées à faiblir. Les bénévoles au sommet (que je remercie en passant, enfin en m’arrêtant aussi mais c’est une façon de parler), nous apprennent que les importantes chutes de neige intervenues les semaines précédentes ont contraint les organisateurs à modifier légèrement le tracé. La dernière partie sera donc un peu plus longue que prévue. Aidé par un profil largement descendant et malgré une fringale dans les 3 derniers km, je parviens à rallier Thiers pour la deuxième fois. L’Émotion est grande au moment de franchir le panneau marquant l’entrée dans l’agglomération. Bonheur de l’avoir fait, soulagement d’en avoir terminé!

Petite collation et courte sieste avant de remonter dans le bus. Je m’écroule de fatigue.

59km, 11h12min de marche contre 10h50 en 2011, mais une moyenne stabilisée à 5.3km/h sur la totalité de la marche. Moins de casse à première vue également ce qui devrait me permettre d’atteindre l’objectif que je m’étais fixé en début d’année, à savoir battre mon record de distance : 8040km en 2011.

La ville de Thiers, avec le massif du Sancy en arrière plan.

La ville de Thiers, avec le massif du Sancy en arrière plan.