06.23
Résumé
Samedi 23 juin, nous sommes à l’apogée de l’année, autant de part la durée d’ensoleillement que par la qualité des sorties proposées…La petite dernière du Grand Trophée s’avère en effet somptueuse… Que dis-je, extra, énorme, super ! Un rendez-vous au coeur des Alpes françaises, 2 cols hors catégories que je ne pouvais manquer. Départ, Valloire au petit matin avec enchainement Galibier / Izoard. Et pour finir, une arrivée sur l’autre versant…. du Galibier. 2652m encore une fois. Mais en serons-nous capable ?
7h30, les premiers rayons descendent à flanc de montagne et viennent doucement lécher les mollets des 600 cyclistes venus découvrir les pentes des deux Géants…. L’ambiance est joyeuse et sereine. Le départ en cote limitant le stress habituellement généré lors de ce genre d’épreuve. Nul besoin neutraliser la course aujourd’hui, le Roi de la Maurienne s’en chargera…. Un petit coucou au drone filmant le départ, c’est partit !!! Nous voici lancés à l’assault de notre permier Galibier… !
Le groupe s’étire dès la sortie de Valloire, il glisse bruyamment sous l’ombre fraîche des montagnes, l’oeil rivé sur les sommets enneigés se dressant à l’horizon. Nous approchons de Plan Lachat, les discussions se font plus rare tandis que le gémissement des vitesses, lui, s’accentue. Epingle à droite, virage à gauche, le ruban noir se perd désormais dans la lumière des cimes. Sous nos roues, le dernier Tour de France comme si nous y étions,….C’était lors de la 17ième étape, l’affrontement Bardet, Froome, Aru….
Nous continuons notre progression, jouant des manettes et de l’appareil photo….pas très sérieux non et alors ? Le brevet d’Argent me suffira amplement si je finis avec le sourire en haut de la dernière bosse….! Je suis confiant, les sensations des premiers kilomètres sont rarement trompeuses…. Déjà un peu plus d’une heure d’efforts, le tunnel est en face de nous mais point de surprises, je connais désormais la route…. Au contraire des automobilistes, nous allons tourner à gauche, prenant en pleine face les rampes sévères qui s’élèvent jusqu’au sommet. Le rocher portera comme toujours un tableau tout couvert des écussons de la réussite…..Erreur !!!! Les panneaux ont cette fois bien été changé !
Coupe-vent promptement enfilé, me voici filant dans la rapide et longue descente menant à Briançon. Le vent n’aide pas ma progression ….l’agacement d’Aru l’an dernier me paraît désormais bien plus compréhensible… Mais heureusement pour moi, je profite d’un groupe qui se forme virage après virage et c’est avec près de 20 unités que nous aborderons la vallée de la Durance. Conduisant à Guillestre, celle-ci est particulièrement roulante….. Les cuissots se sont apparemment invités à la fête. Je m’accroche comme je peux essayant de ménager la bête…. Il faut dire que nous n’avons fait pour l’instant qu’un bout du Galibier. L’essentiel des difficultées est donc bien devant nous…
Guillestre, demi-tour plein Nord pour changer de vallée et remonter le cours du Guil 😉 . Mais avant ça, un petit passage technique sur les graviers, une petite route étroite bordée de ravins. Sympa, sauf pour ceux qui chutèrent ou crevèrent…euh…tombèrent vous m’avez compris. La vallée du Guil, où le vent a apparemment décidé de nous gâter. Poussant dans notre dos, il ne nous reste plus qu’à pédaler et profiter. Ils me l’avaient mille fois conseillé, ils avaient mille fois raison…
Les hautes tours de Château-Queyras, place forte qui fût autrefois renforcées par Vauban…. Cette vision sonne le signal…Nous allons bientôt trouver un croisement, nous y tournerons à gauche et nous dirigerons vers Arvieux et les pentes de l’Izoard… La voici, la voilà, la principale raison justifiant ma présence. L’Izoard et sa casse déserte, le mythe qui si souvent a couronné Coppi et Bobet. Ou Barguil l’an dernier qui nous y aura fait vibrer… Les premières rampes, une légère descente puis la terrible ligne droite d’Arvieux. Arrêt bref au ravitaillement. Brunissard…, le pourcentage est terrible mais la route, tout d’un coup, s’égaye… Nous sommes au meilleur endroit, au meilleur moment, celui du chacun pour soi… La montagne est généreuse, et c’est un véritable spectacle qui se joue soudain devant nous. Celui-ci se nomme Casse-Déserte, ses flancs exempts de végétation, ses cheminées minérales hautement dressées vers l’azur. Et au milieu l’image noir et blanche d’un petit cycliste…. Qui se tait, et qui jubile….
Et hop, l’Izoard et ses 2360m rejoint aujourd’hui la liste des cols à plus de 2000… et le top des plus beaux que j’ai gravi. Le col est dur et les derniers kilomètres tout bonnement unique…une étrange sensation proche du premier Ventoux , du premier Galibier ou de la première Alpes d’Huez…. Vraiment kiffant….
Un pied à terre au sommet, je dis merci mec pour la photo mec avant de lui rendre la pareille ;-)….. Original ce chrono, n’est pas ? Alors on va se refaire dans la descente, n’est-ce pas ? Ca descend fort, n’est-ce pas ? Première épingle, je rate mon freinage et suis à deux doigts de faire un tout droit….Bon on se calme maintenant, nouvelle ligne droite, nouvelle épingle, nouveau tout droit…Va falloir te calmer mon gars….Car si tu continues comme ça, c’est en deux morceaux que tu finiras en bas…. Le reste de la descente sur les freins, je sens doucement le coup de barre arrivé. La chaleur probablement…. Il nous reste le Galibier, par son versant Lautaret…..ça va être chaud chaud chaud…..
Ca le fût. Grosse panne au pied du Lautaret, j’observe les paillettes qui scintillent devant mes yeux…. Heureusement que le col n’est pas trop dur…. Tout à gauche je tourne tourne mais le pédalage est brusqué. Et tandis que je fixe tour à tour mon pédalier et mes roues, le groupe que j’accompagnais jusqu’ici se fait la malle…. Le vélo c’est aussi des moments comme ça….Et puis ce Lautaret….il est long…. Les lignes droites sont infinies, 4/5% tout juste pourtant mais ça n’avance plus….Et puis, le groupe qui m’avait distancé au pied de la montée revient douvement en point de mire….Retrouvant le moral, la jonction s’effectue aux premières arches des paravalanches…. Nous sommes bientôt au sommet, j’en profite pour capturer un peu de Meije à ramener à la maison….;-)
Il reste 6km, non 8km s’empresse de corriger un Anglais à la mine déconfite….Enfin, il doit probablement se dire la même chose en me voyant de nouveau coincer à l’entame de ce dernier Galibier. Dans ma tête, j’essaie de visualiser le reste à faire…Plus beaucoup de jus dans la bécanne, il va falloir gérer…. Une ligne droite vent de face avant de tourner le dos, à lui, et à la Meije….S’ensuivra alors une longue partie, courbée légèrement et aux pourcentages moins rudes. Nous rentrerons alors un peu dans la légende, derniers virages, à droite, à gauche, Henri Desgranges qui de sa stèle semblera dire « Bien petit, tu y es presque… » Car il s’y connait Henri….C’est lui qui en 1911 a enmené ici les premiers coureurs. Méchant Henri. Et comme jadis les coureurs, nous découvrons cette route qui dès lors brusquement s’élève…. Comme un chant du cygne…..Cette montagne, tu la mérite, ou tu la quitte…..

Sommet du Galibier, versant Sud

Sommet du Galibier, versant Nord….
Ne reste plus que la descente vers Valloire…..alors on ne va surtout pas se presser…
Parcours et profil
Fiche
Descriptif :
GPX : #SuperGranfondo Izoard/Galibier
Pays : France
Région : Rhône-Alpes
Dépt : Savoie
Départ : Valloire (73450)
Difficulté : Haute
Distance : 202 km / D+ : 4750m
Durée : 8 heures 54
Sport : Cyclisme Route
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