2021
08.06


Résumé

Voici déjà une semaine que je suis en vacances et voila que cette frange tardive du « November Rain » se résoud enfin à laisser filtrer les rayons du Soleil…

Oublier les cachetons, ouvrir les volets, débrancher la sono, mais tout de même après avoir écouter religieusement la dernière note du solo de Slash, bref. « Un flingue et des roses…. »

Regarde comme le quartier regorge
D’enfants doués, carrières trouées
Parce qu’on mélange vice et vertu
D’où es-tu toi pour douter, noué,
L’estomac vide, les yeux vitreux
Tout est flouté
Malgré ça j’perd pas d’vue que
Les roses ici sont épineuses, laissant plus d’ecchymoses
Qu’un flingue enrayé…
(Le cactus de Sibérie)

Mais où donc aller ? Encore faut-il encore trouver l’inspi’… S’échapper en itinérance ? Déjouer les pronostiques, douter, et peut-être oser, rejouer la carte des courts métrages…

Après cette courte intro brumeuse, et si comme moi, trois fois, au moins, vous avez ri (d’accord, souri), alors, alors, bêêêh ! ,  ce parcours pourrait être fait pour vous… 😉

De Chevrières il s’élance…
Royaume des Chevrièrois,
Et pendant Isérois,
du Chevrières Ligérien…
Pays des Chevretins.

On se retrouve à Chevrières, commune soeur découverte il y a deux ans, lors de la dernière étape me ramenant de la route Napoléon… Après bien sûr la belle descente sur Ganagobie, le lien, pour revivre cette fabuleuse aventure… Alors bien sûr, on aurait aussi bien pu partir de Saint Marcellin, mais bon, les clins d’oeil sont important. Je salive déjà à l’idée d’appeler ce soir mes parents. Comme à chaque fois, ils me demanderont. Tu es où ? Et moi, je leur répondrai. Et bien, à Chevrières… Et vous 👅 ??!

L’église du village, historiquement rattachée à la province du Dauphiné…

J’ai choisi de monter sur les plateaux du Vercors par un col que je ne connaissais pas et qui pourtant est remarquable parmis les nombreux cols des Monts du Vercors. Le Mont-Noir est en effet traversé par l’une des routes carrossables les plus élevées du massif, et souvent considérée comme l’un des plus difficiles. C’est vrai ! A Cognin, direction le village de Malleval par les gorges du Nan. Le premier lacet, dans la forêt est raide (9%). La suite de l’ascension est beaucoup plus régulière, entre 7 et 8%, avec tout de même quelques passages plus corsés. Les gorges du Nan sont impressionnantes. Creusée à même ma roche, la route n’est pas large. Sur ma droite, un tout petit muret et, en dessous, 300 mètres de vide. Malleval marque la sortie de la forêt. Après, on suit Presles. Facile. Quelques kilomètres d’ascension et l’on arrive au Pas de Pré Coquet, premier col du jour, mais que je ne compte pas, puisque c’est un col dans un col. Après, il faut suivre la direction de Rencurel. La qualité de la route se dégrade petit à petit vers le sommet, mais reste toujours largement praticable. Bref. En fait, c’est une belle route forestière, très sauvage. Et c’est accompagné du chant des oiseaux que je franchi le sommet, situé à 1431mètres. Sur le panneau, une légende, celle des brûleurs de loups…


Brandissant dans la nuit leurs torches de mélèze,
Des glaces de l’Oisans jusqu’aux forêts d’Omblèze,
Du Champsaur au Queyras, de Lente à Riablous.
Nos aïeux poursuivaient le noir troupeau des loups.

Au fond de quelque gorge, ils acculaient la horde
Des hurleurs aux crocs blancs : puis, sans peur qu’elle morde,
Faisant rouler sur eux les sapins du rocher,
Ils allumaient dans l’ombre un étrange bûcher.

Et, pensifs sous le ciel rougi par l’incendie,
Les enfants écoutaient monter, l’âme agrandie,
Le crépitement clair des damnés au poil roux.
Les Dauphinois sont fils de ces Brûleurs de loups.

La descente sur le col de Romeyère n’est pas très longue mais il faut se méfier des pierres et des trous dans la chaussée. Au col, voici à nouveau un goudron parfaitement propre. Vous pouvez lever les yeux, et laisser glisser… 😉

Viennent ensuite les gorges de la Bourne, grandiose, vertigineuse… Une route taillée dans la falaise et ouverte à en 1872 au prix de 11 ans de travaux que l’on imagine aisément titanesques… Puis les Gorges du Méaudret, un peu moins impressionnante, mais pas moins agréables… Voici Autrans-en-emporte-le-vent…

…au pied du deuxième col de la journée, celui de la Croix-Perrin… En bas de la descente se trouve Lans-en-Vercors où je prendrai ma pause déjeuner, puis la belle route parrallèle à la D531 qui me conduira à Villars-de-Lans… Une petite cité qui ne m’a jamais beaucoup inspirée…

Lorsque l’on vient de Villars-de-Lans, le col d’Herbouilly est une pépite… Une pépite découverte en 2012 à l’occasion du Challenge Vercors. Une pépite qui depuis lors s’est redressée… du moins me semble-t’il…

Souvenir Challenge Vercors (2012)

Il fait désormais une chaleur à crever et c’est avec un grand réconfort que j’aperçois la fontaine aux Ours…

Sur le pilier de la fontaine aux Ours (1894), l’inscription suivante : « eaux de Font Claire amenée ici par la généreuse intervention de M. Evariste Magnan, principal souscripteur 1894 ».

Pour rejoindre Vassieux-en-Vercors, il faut grimper « presque » au sommet du col du Rousset. Après Gergovie en début d’année, je voulais passer à Vassieux-en-Vercors, haut lieux de la Résistance. Je m’arrête quelques minutes à la Nécropole de la Résistance, situé au départ du col de la Chau au sommet duquel se trouve un mémorial. Créé dès 1945 afin de réunir les corps des maquisards militaires et civils tombés au combat… Les croix blanches tournées faces aux montagnes…

Le col de la Chau, et la vue magnifique qu’il offre sur cette chaîne bien cachée au sein du Massif.

Col de la Chau (1337m), Col du Chau Clapier (1431m), Col de Taillebourse (1165m), Col de la Portette (1175m), Pas de Logue (1312m)… Autant dire que le secteur est exigeant et qu’il faudra rassembler tout son courage pour le franchir… Serre de Palandré, Rocher de Pionnier, Rocher de Malatra, Montagne de Malatra, Rochers de la Truite, Crête de Comblezine… Mais quel spectacle… Ces falaises, à pertes de vue… Tout ce vert et l’absence quasi-complète de traces humaines… Peut-être l’un des endroits les plus paisibles de France…

Souvenir #ChasseurDeCols-Vercors (2016)

Me voici désormais au pied du Massif. Je suis descendu par Léoncel, et cette route si plaisante qui longe la rivière du même nom. La traversée de Saint Jean-en-Royans m’irrite. Mais celle de Pont-en-Royans m’agite. Je regarde ces maisons, suspendu au dessus de l’étroit cours d’eau. Il s’agit de la Bourne… la même qui plus haut s’enfonce dans la montagne… C’est beau. En repartant vers Saint André-en-Royans, je retrouve ces vastes noyeraies qui font la réputation du pays…

Saint André-en-Royans… viendra bientôt le terme de cette longue journée de vélo… Ralentir. Pour mieux en profiter…

Chevrières, le terme de ce magnifique parcours de 240kilomètres et qui tutoie les 5000 mètres de dénivelé positif. Je suis exténué, mais je pousse tout de même le vis jusqu’au sommet du village. Le Château du Gollard, et la petite chapelle. Le soleil va bientôt se coucher. Et du sommet de mon promontoire, je profite…

La légende de la Chèvre

« Il y avait à Caprilianum, un sonneur qui habitait dans une tour (vraissemblablement le château du Gollard) avec sa chèvre, une cloche en argent et une horloge. La chèvre donnait un lait exceptionnel et l’homme exécutait consciencieusement sa tache de sonneur.
Un jour, les soldats de Louis XI vinrent dans la région pour détruire les châteaux forts des seigneurs. Alertés par le sonneur, les paysans armés de faux et de fourches s’opposèrent aux soldats. Le chef des soldats, faisant semblant d’accepter la défaite, ordonna que le sonneur vint à Saint Marcellin, le lendemain, boire avec lui.

Au matin suivant, le sonneur s’apprêta, attacha sa chèvre et partit. Le soldat rusé le saoûla et les mercenaires du Roi purent tranquillementaller détruire le château. Or, alors qu’ils arrivaient au pied de la tour, la cloche se mit à sonner, résonnant à toutes volées. Les soldats s’enfuirent croyant la tour hantée et la cloche maléfique.
Le lendemain, le sonneur regagnat sa tour, découvrit sa chèvre morte, pendue à la corde de la cloche.

La veille, il avait distraitement attaché sa biquette à la corde de la cloche et lorsque la chèvre avait vu arriver les soldats, prise de peur, elle s’était mise à cabrioler en tous sens, ce qui fit fuire les soldats mais, hélas, devait la tuer. »

Fiche

Descriptif :

GPX : #ChevrièresEnVercors
Pays : France
Région : Rhône-Alpes
Dépt : Isère
Départ : Chevrières (38160)
Difficulté : Haute
Distance : 240km / D+ :  5000m
Durée : 11 heures 30
Sport : Cyclisme Route

 

Aucun commentaire.

Ajoutez votre commentaire

Les commentaires sont fermés