06.07
Lyon-Mont Blanc
LMB, aller

Le groupe Audax, nous sommes une petite vingtaine au départ de Bourguoin-Jallieu.
Samedi 6 juin, 6h30. Me voilà donc au départ de cette 68° édition de la Lyon Mont Blanc. Au programme, 2 jours de vélo durant lesquels nous réaliserons l’aller-retour entre Bourguoin-Jallieu et Saint Nicolas-la-Chapelle. Une aventure qui me fait rêver depuis quelques temps déjà et pour laquelle la formule Audax constitue une parfaite entrée en matière. Convivialité sportive, bonne humeur et partage seront les maîtres mots de ce nouveau challenge puisque la formule Audax incite à arriver ensemble au terme de l’aventure.
2 capitaines de route auront la lourde tâche de nous aider y arriver, à savoir George, force de la nature et membre du Pépère Club et Florian, qui n’est plus a un défi prêt. Leur but :
1) Réguler nos ardeurs;
2) Nous guider sur le bon chemin;
3) Pallier à tout ennnui qu’il soit d’ordre technique ou moral.
Pas de quoi s’inquiéter donc, nous n’auront qu’à pédaler ! Facile.Les organisateurs nous ayant concocté un parcours des plus progressifs, nous entamons cette première journée par 80km de plat à travers l’Isère puis l’Ain. Le tempo est régulier, 24-25km/h jamais plus. Ce rythme encourage de fait les discussions, certains viennent de Montpellier ou de Chambéry, le contingent breton lui est venu en force. Je serais pour ma part le représentant de la région Stéphannoise. Pratiqué dans ces conditions, le vélo en devient presque facile et nous arrivons déjà au premier ravito 🙂

« Welcome in Chanaz, vous avez 20 minutes ! »
Tomate, Saucisson, Fromage, Pate de fruits, Pain d’épice à la compote, je m’étais promis de respecter les ravitos et je ne suis pas déçu. Remballer vos barres immondes Messieurs les coursiers. Car si certaines ont maintenant un gout Pizza, rien ne vaudra jamais une vraie Pizza !
« Regroupement Ami Audax, la pause est terminée… », le chef à parler c’est le moment de remonter en selle.

En route !

Nous longeons désormais le canal de Savière. L’endroit est juste magique, les pneu ronronne calmement sur le bitume tandis que nos yeux s’émerveillent à la vue des premiers reliefs.
Nous reprenons notre chemin le long du Rhône avant de bien vite contourner le lac du Bourget par le Nord. Un coup d’oeil sur ma gauche me laisse entrevoir le Grand Colombier où j’ai effectué mon premier Felés l’an dernier.
Chindrieux, puis Ruffieux. Nous virons à droite pour entamer le col du Clergeon dont l’ascension alimente les discussions depuis maitenant quelques kilomètres. Un col « dur » apparemment mais aussi la première « vraie » bosse du parcours…et aussi les premières « abeilles » dans les jambes.
« Allure libre les gars – regroupement au sommet » ce qui musicalement parlant signifie pour moi à peu près la même chose que le célèbre refrain du groupe Le Brio – « Branchez les guitares, un, deux, trois, quatre, Jouez !!!! » 3 hommes se détachent à l’avant, les jambes sont là, je réalise une très belle montée pour franchir le sommet en tête. Une place que je mettrai un point d’honneur à défendre tout au long du week-end. Pas pour gagner bien sûr, il n’y a rien à gagner, mais juste pour le fun 🙂
Le regroupement s’effectue peu à peu au sommet, tandis que nous profitons tranquillement du panorama assis à l’ombre. Le Soleil commence à taper dur bien qu’il soit encore tôt.

Le Col du Clergeon, un petit col sur le papier mais qui se révéla finalement assez difficile… Un proche du Grand Colombier quoi !
Désormais au complet, nous repartons vers le ravito de Vallière, le deuxième de la journée. La descente est piègeuse, alternant ombre et lumière elle est pavée de trous et de graviers. Heureusement le rythme est prudent et c’est sans prise de risques inutiles que nous touchons le fond de la vallée.
Nouvel arrêt pour se ravitailler et prise de galon puisque ma petite ascension du Clergeon me vaut le grade de capitaine de route. Super sympa de pouvoir rouler en tête sur la suite du parcours même si le « bon » rythme n’est pas forcément évident à trouver. Allure régulière, on laisse à tout le monde le temps de recoller en haut des bosses, une autre philosophie du vélo.
Nous roulons comme celà jusqu’au troisième points de pointage, traversant successivement Sillingy ou encore Metz-Tessy au Nord d’Annecy, puis Villaz. La courte montée vers cette dernière est rendue accablante par la chaleur, pas loin de 37°C au compteur. L’eau fraîche de la fontaine du village est du pur bonheur, certain n’hésitant d’ailleurs pas à s’y baigner tout entier.
Thônes, dernier pointage et dernier ravito. Nous allons entrer dans la portion la plus difficile (parcours progressif je vous ai dit) et il va nous falloir des forces. Le groupe va bien à l’exception d’une personne qui semble connaître une terrible défaillance. Il ne repartira pas, petit échec pour le groupe donc mais cette décision est sage.
Nous repartons, le ventre lourd mais le coeur léger. Il nous reste 40km à couvrir, 2 cols et la montée en station. Le ciel semble lui se voiler légèrement tandis que les premières pentes se présentent dès la sortie de Thônes. Encore une fois l’allure est libre, et j’en profite pour fausser compagnie au groupe avec Florian. Très beau col à nouveau, les jambes répondent parfaitement même dans les forts pourcentages qui suivent Manigod. DU BONHEUR !

Le Col de la Croix Fry, l’autre col « dur » de la journée. Placé à 160km du départ, il marque le début des difficultées, ces-dernières étant aujourd’hui principalement concentrées en fin du parcours !
Presque sans nous en rendre compte nous avons quitter la douceur des plaines d’Isère et de l’Ain pour nous retrouver dans les montagnes, LA MONTAGNE. Et celle-ci va nous le rappeler puisque, après avoir longtemps suffoquer sous des températures caniculaires, l’orage se met à gronder. Premières gouttes dans la descente vers les Etages, près de la Clusaz, et la pluie dans le col des Aravis. Mais restons positifs, cette pluie présente au moins l’intérêt de faire baisser la température : 17/18°C en haut du col. Rafraichissant !
La descente qui longe le Torrent des Aravis est impressionnante, et nous offre un spectacle des plus étranges. La pluie, en tombant sur des sols chauffés à blanc par la chaleur du début de journée se transforme en vapeurs…le sauna après la douche en quelque sorte.

Le village de Saint Nicolas-la-Chapelle, le terme de notre journée. (ici sous le soleil car c’est mieux que sous la pluie !)
Après 199km et 3500m de dénivelé, nous voici enfin arrivé à l’hotel « Les Balcons du Mont-Blanc » où nous tenterons de reprendre un maximum de force avant de nous élancer sur le chemin du retour, mais ceci est une autre histoire. Une petite pensée tout de même à mes 2 compagnons de chambrée, Patrick et Jean-Claude, et aux organisateurs qui nous proposèrent une magnifique pasta party et des chambres d’un confort absolue !
LMB, retour

La salle du restaurant de l’hôtel, où se joue une étape essentielle de la journée, le petit-déjeuner. Buffet à volonté et varié, prenez garde ne pas avoir les yeux plus grands que le ventre !
6h30, c’est l’heure qui avait été convenu par le groupe Audax pour se lancer sur le retour de cette Lyon Mont Blanc prometteuse. Après un copieux petit déjeuner, le groupe s’engage dans la petite descente qui permet d’accéder au village club. Nous l’effectuons prudemment car les pluies de la veille ont raviné cailloux et autres éléments coupant qui pourrait bien venir à bout de tout cyclistes entraîné et de tout pneu aussi robuste soit il. Par chance, il n’y aura aucunes crevaisons…pour le moment. Courte pause au pied de la Cote d’Héry pour retirer les k-Ways qui s’annoncent déjà de trop. Bref, on repart. La montée, bien que courte, offre de belles pentes. Je me régale déjà au réveil. Car les jambes sont une nouvelle fois bonnes et la phrase souvent entendue la veille du « c’est toujours mieux le deuxième jour » semble effectivement s’avérer exact. Nous traversons Ugine (vallée de l’Arly) qui marque le début d’une longue transition de plaine avant les 2 « gros » morceaux de la journée.

La commune se trouve ainsi dans une sorte de « Cirque », bordée par la Chaîne des Aravis, le Massif des Bauges et le Val d’Arly.
Le groupe Audax avance toujours à un bon rythme dans ces vallées de montagne. Les discussions vont bon train. Il est question de mécanique, du Tour de France, de la question du dopage qui n’est jamais bien loin, des pronostiques sur les hypothétiques orages qui nous attendraient à Chambéry (ou à l’arrivée car nous n’y couperons apparemment pas 🙂 ), de ce qui est bon à manger, de ce qui ne l’est pas, de la fermeture du tunnel du Chambon et des impacts sur les cyclos devant le traverser, enfin de tout ces petits trucs qui rendent le cyclisme si intéressant ! … et c’est presque sans nous en rendre compte que nous arrivons au premier ravito de la journée, à Chateauneuf, où l’organisation est toujours aussi chaleureuse et généreuse. Nous sommes désormais au quart du parcours.
Le groupe est cependant victime d’un coup dur dans la descente nous menant vers le Marocaz puisque notre Breton rigolo est victime d’une crevaison. Nous l’attendrons 10/15min avant d’apprendre par les motards qui nous escortent (et que je remercie au passage) qu’après 3 chambres à air, le pneu refuse de repartir, victime d’une déchirure mortelle sur l’un de ses flancs. Et comme personne n’avait prévu de pneu de rechange, l’aventure s’arrête ici pour notre compagnon d’échappée.
Nous repartons de notre coté vers les sommets tant espérés (là je parle pour moi) avec en premier le col de Marocaz (958m). Pas de quoi en faire une affaire me direz vous sauf que le col est très beau, tout en lacets et avec un léger replat au tiers de l’ascension qui permet de se remettre des premiers hectomètres assez raides. Je réalise les 7.3km de monté en 33min 19, soit une moyenne de 13.3km/h. Sans piocher, car il reste encore de la distance à couvrir !

Le col du Marocaz, 958m et déjà les premières chaleurs !
Nous attendons au sommet, tranquillement assis à l’ombre des arbres, que l’ensemble des membres du groupe soient arrivés. La vue, elle, est imprenable. Nouvelle descente, avant Chambéry où est installé le second ravito. Le conseil prodigué par les capitaines de route est de bien manger mais pas trop car nous devrons encore nous hisser en haut du Granier, porte d’entrée sur le Massif de la Chartreuse !

Chambéry, la Cité des Ducs !
20minutes finalement d’est assez court. Nous voilà déjà reparti vers le troisième et dernier col de la journée. Et si le précédent était un beau col, celui-ci est magnifique, avec une belle route offrant un super rendement et des points de vue magnifique (pffoua….la partie creusée à même la roche avant le tunnel !). Et peu importe s’il nous reste 87km après le sommet, je profite à fond de l’ascension, écrasant mes pédales autant que je le peux ! Un regret tout de même, celui de m’être arrêté au ravito, posé 500m avant le sommet… dommage pour le segment Strava….dont après tout on se fout royalement, kom! Longue attente cette fois-ci, l’enchaînement des difficultés commence à peser sur les organismes. Mais vu le profil et l’état d’esprit des concurrents Audax, il ne fait aucun doute que chacun ira au bout ! Et toi le lièvre, tu devrais surveiller la tortue.

Le Col du Granier et l’annonce des premiers nuages.
La suite du parcours se résume à une méga partie de cache-cache avec l’orage puisque nous sautons de collines en collines jamais bien loin et toujours très près des masses nuageuses qui restent accrochées sur les cimes de la Chartreuse. Nous conservons finalement le bon timing et la pluie nous épargnera.
Pour ma part, l’approche du 350ième kilomètre commence à se faire sentir. Peu habitué aux parcours aussi long la selle se révèle être une torture, les épaules et les bras s’engourdissent. J’ai hâte d’arriver au dernier ravito qui commence décidément à se faire attendre. Et il semblerait que je ne sois pas le seul dans ce cas puisque le groupe est désormais totalement silencieux. Chacun essayant probablement de gérer au mieux ce qui lui reste d’énergie.

Dernier ravitos, et déjà plus courbé que l’aîné du groupe (46 années de plus que moi et du feu dans les jambes, respect !)
Nous y sommes, dernière partie de ce raid quelque peu improbable. Est-ce l’effet du ravitaillement ou bien l’annonce d’une arrivée imminente (bien qu’il reste encore une quarantaine de kilomètre à couvrir), mais le groupe s’anime à nouveau. Dans le mouvement, il ne nous reste désormais qu’à profiter des derniers moments passés ensemble. En profiter encore, avant de retrouver, au terme de 2 journées totalement mémorables, Bourgoin-Jallieu et toutes les personnes qui nous ont encadré, motivé et chouchouté sur ce long parcours.
Un GRAND MERCI à EUX, Un GRAND MERCI à mes compagnons de routes AUDAX et en particulier à Florian et George. Un GRAND MERCI enfin à Miss MÉTÉO qui, après une première journée éprouvante, nous aura épargné en ce dimanche.
Une petite mousse pour la récup et Hop, me voilà affûter comme jamais pour tenter l’AVM, dans 2 semaines exactement. Bye !
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